Ton arrivée saugrenue, ton envie absolue. [ Pv la Pluie Rougeante

Le territoire du Goût, et sa plage noire. Là où la mer vint s’abattre, là où l’écume disparaît, et là où les rejets de l’océan s’écrasent, vidé de toute vie, pour la plupart. Car certains chanceux arrivaient à survivre de ce dur périple. A vrai dire peu osaient s’aventurer à travers cette mer, mais pourtant, elle n’était guère dangereuse. Deux ou trois prédateurs, rien de plus. Alors pourquoi pas essayer cette aventure alléchante ?
Malgré ça, il n’y avait pas âme qui vive sur la plage au sable noire. Le ciel était imprégné de cette couleur sombre, et était tout aussi ténébreux que le sol. Les grains fins du sable ne cessaient d’être en mouvement, à cause du vent, à cause des vagues. Mais il n’y avait pas que ça qui faisait se mouvoir les très fines particules qui formaient le sable. Oui, car là siégeait un animal, des plus terribles et redoutables. Une jument dont le nom en faisait trembler plus d’un, et dont la folie avait causer la mort de plusieurs dizaines de malheureux, si ce n’est plus.
L’horizon semblait néfaste à quiconque s’approchait d’ici. Et l’orage n’était pas loin. Rien ne donnait envie de s’aventurer sur les terres du Goût, si ce n’est les guerriers du territoire maudit. Si ce n’est les habitants des terres psychologiquement embrouillant. Alors, elle serait certainement seule, et tant mieux, car la solitude était un des meilleurs moments de calme pour la jument au sang bouillonnant à la moindre parcelle d’action. Elle, la grande Bloody Imagination, du haut de ses huit ans, bientôt. Elle n’était pas vraiment vieille, pour sa race, mais pour un loup cela représentait bien plus. Enfin, tout cela n’empêchait pas à la grande jument d’avoir toujours une âme d’enfant, dans un certain sens. Celui de l’impatience, de nombreux côtés enfantins et déplaisants pour autrui. Mais après tout, la simple présence de Bloody Imagination était déplaisante, alors à quoi bon aller à sa rencontre ? Et bien, personne n’osait la rencontrer, c’était elle, et elle seule qui se frottait à la populace, pour en sortir encore et toujours plus unique, et … Effrayante. Quoi de meilleur pour se sentir réellement forte, réellement différente, toujours aussi horrible, et amusée par les autres. Les autres, des simples pantins à ses yeux. Tous ? Tous ! Ou presque. Car certains comprenaient le jeu de la femelle, et ils faisaient de même. Voyez vous donc, autour de vous, le bien et le mal existent, ainsi les fous et les rationnels se heurtent, et la vie suit son cours long et tumultueux.

Mais un jour, ta fin viendras, toi l’immense jument que tu es. Voilà ce que diraient de nombreux animaux rancuniers, des vengeurs de la société. Eh bien, Bloody répondrait, du tac au tac. Je vous attends, mes chers. Et elle attendrait, attendrait, pendant des années, sans pour autant voir un quelconque adverse de taille. Voilà pourquoi elle va réellement à l’encontre des autres. Car sinon elle serait seule et pour toujours, ça c’est sûr. Quoi que Despise se joindrait, en fin de compte, à la belle. Oui, car c’est de l’union que née la force, mais les deux animaux l’ont déjà, mais à vrai dire, elle deviendrait encore plus effrayante, cette peur, et elle engendrait tellement de choses … C’était pourquoi Bloody Imagination se devait d’être patiente, mais elle ne le pouvait pas. Alors au lieu d’attendre, immobile, elle s’en allait, au grés du vent, chercher des victimes, qui tomberont sous ses crocs, ou plutôt ses sabots.

L’esprit malicieux de la belle était encombrée de beaucoup de choses, tel que je viens de vous faire étalage. Allons bon, pensa-t-elle, au Diable les périples, je suis là pour vivre, et pour … Faire passer le message, mon message.. Bloody eut un petit rictus, et sourit, malicieuse. J’oubliais, continua-t-elle de monologuer, en elle-même. Je suis le Diable. Ou presque

Sa stature était impressionnante, et son visage rayonnait d’une envie bien sombre. Ses yeux luisaient tels ceux des serpents, malsains, et ses naseaux, dilatés, humaient l’air. L’air marin, cela lui fit du bien. Elle était immobile depuis quelques minutes, depuis qu’elle réfléchissait à son sort, bien particulier. Mais enfin, elle se calma, et ferma ses yeux, posant ses paupières, délicatement sur ses iris verts. Lentement, doucement, elle laissa son visage se détendre, et elle attendu. Mais quoi dont ?
Elle leva sa tête vers le ciel, et dans un élan inconnu, elle se cadra, tel un démon, sa vivacité lui fit secouer son encolure, et bouscula ses crins, dans tous les sens possibles et inimaginables. Enfin, elle rouvrit ses yeux, et hennit, vers le ciel ténébreux. La pluie ne devrait pas tarder. Bloody Imagination était impatiente.

Pourquoi ? Aucunes idées, elle sentait que l’atmosphère était différente, et c’était pour cela qu’elle l’avait crié au ciel, à lui. Son père ? Peut-être bien, mais elle ne savait pas ce qu’était devenu cet étalon, qui n’avait fait que juste passer dans sa modeste vie. Triste vie, mais c’était la sienne.

Qu’importe.

Ses sabots retombèrent, lourdement, sur le sol, pour le faire trembler, et elle arqua son encolure pour respirer à fond, et ne plus bouger.

E

[ Pendant les vac’s j’ai dessiné Esan, et j’ai écrit cette phrase au dessus, que j’aime bien x3 Aaaah ça fait un bail que j’ai pas joué ma chériiie de Bloody x3 ! ]

« Marche marche Esan, jusqu’à ce que se fende ton âme.
Qui sait, peut-être que là où tu vas-tu la trouveras. »

Bloody Imagination était immobile, seulement ton thorax bougeait, et l’on pouvait ainsi voir la jument respirer à un rythme étonnamment lent. Ce qui n’était pas son habitude, oh que non. Son rythme cardiaque battait la chamade et elle respirait aussi vite qu’un loup affolé. D’ordinaire c’était plus ça. Mais aujourd’hui, il semblait que l’atmosphère était étrangement tranquille, ce qui calma énormément la jument grise. Ses paupières posées sur ses iris, Bloody songeait. Elle pensait à pas mal de choses. Etait-elle d’humeur mélancolique ? Non, car Bloody Imagination était constamment bien, et depuis toujours elle vivait une époque formidable, pour elle. Son humeur était toujours aussi changeante, mais son énergie restait débordante, telle une enfant. Mais Bloody se fichait bien des préjugés des autres, ceux qui n’étaient pas contents, et qui ne faisaient que la contredire, ou la pourrir, finissaient bien souvent sous la masse de la jument. Et enterré vivant ou mort. Bloody Imagination n’avait pas d’ordre, pas de lois, et ne c’était jamais imposé de limites, car elle les repoussait tout le temps. Sa grande obligation était d’obéir à sa dominante, son Alpha, mais bien souvent elle s’en serait passé, car ce n’était certainement pas dans la nature de Bloody d’obéir à quelqu’un. Surtout si ce quelqu’un n’est pas invincible. La jument grise savait au plus profond d’elle-même qu’elle aurait été capable de vaincre la louve, car le pouvoir de la femelle tigrée s’averrait être déstabilisant pour la plupart de ses ennemis, mais certainement pas pour la grande femelle. Alors, Bloody Imagination sourit, rien qu’à cette pensée. Le pouvoir … Voilà quelque chose qui était bien abstrait pour la jument. Elle avait beau être forte, elle ne comprenait pas les fous furieux qui faisaient tout pour être au sommet de la chaîne alimentaire. Voilà pourquoi Blood’ n’avait pas attenté à la vie d’Inga, car elle n’aurait en aucuns cas voulu se retrouver à la charge d’un clan, voyons, elle l’aurait vite fait un génocide. Alors à quoi bon. Peut-être qu’elle aurait pu en faire une armée et la dresser contre les autres clans, mais Bloody Imagination n’était pas du genre à partager sa passion, disons que peu d’entre les loups ou chevaux étaient comme elle, si ce n’est personne. Car il y a toujours quelqu’un qui vous ressemble, malgré vous, et pour Bloody, il s’agissait bien de Despise, qu’elle admirait, et comprenait, mais qu’elle ne craignait pas. Car elle savait que la guerrière était plus maligne que ça, et qu’elle préférerait utiliser la jument à ses fins, plutôt que de la tuer, et puis, ce n’était même pas sûr qu’elle y arrive … Bloody Imagination étira encore plus ses lèvres, pour que son sourire en devienne agressif. Puis un petit rire s’échappa de la gorge de celle-ci, mais il resta étouffé dans la bouche de l’équidé, qui se retint, légèrement.

Ah … Elle finit par ne plus penser à Cinq Sens et à ses alentours, mais elle laissa son esprit s’échapper encore plus loin. Car il y avait bien deux passions qui régissaient le corps et le cœur de Bloody. Le sang, et la liberté. Alors, son esprit passa au travers des contrées explorées par l’animal, des vallées souillées par ses pas. Encore plus loin. Là, stop. Ses souvenirs se figèrent sur un lieu, celui de sa naissance, et elle aperçut sa magnifique mère, à la robe blanche, tirant légèrement sur le beige. Une robe parfaite. Un caractère parfait. Une mère parfaite. Mmh, ça fait trop là. Et Bloody n’avait pas apprécié cet amalgame de « parfait ». Alors elle était partie, et sa mère ne l’avait pas regretté, cet enfant du Diable. Du Diable ? Pas exactement, même c’est ce qu’avait longtemps cru Bloody. La fille d’Esan. Ce cheval qui lui avait sauvé la vie, en lui arrachant ce bout d’oreille mais en la raccrochant à la vie. Et ce même mâle qui lui avait soufflé à l’oreille son pouvoir. Un protecteur digne d’un dieu, puisqu’il ne faisait son apparition que lorsqu’il pleuvait, sous forme de goutte rougeâtre.

Plic, plic, plic. La pluie vint à s’abattre sur le corps chaud de la jument. Elle rouvrit alors ses yeux, et laissa tout son être frissonner. Cette pluie était étrange. Bloody leva un sourcil, et regarda sa peau grise, qui ne l’était plus tant que ça. Car un liquide rouge la recouvrit, en partit. Surprise, Bloody Imagination eut un mouvement de recul, mais la pluie tombe aussi ici qu’ailleurs. Alors, le sang de la femelle ne fit qu’un tour, et elle commença à s’exciter, piaffant, grattant le sol. Et, un coup violent vint à taper la femelle. L’averse se fit plus violente, et comme un coup, Bloody fut frappé aux côtes. Alors, elle défaillit, sentant son poids devenir trop lourd, ses membres se plièrent, et la jument trébucha. Elle tomba, s’effondra, en faisant un bruit horriblement rauque qui dû s’entendre jusqu’au delà de la mer.
Puis, un même bruit se fit entendre, et Bloody écouta la respiration d’un autre cheval. Ses yeux grands ouverts, mais sa conscience vacillante, elle aperçut un étalon à la robe grise claire, donc les yeux étaient incroyablement … Verts.
Dans un mouvement de rage, Bloody Imagination hennit, hurlant, et voulut se relever, mais le coup avait été si bien porté qu’elle allait bientôt s’évanouir.
La rage envahit son regard, si il y avait bien un sentiment que la jument détestait, c’était celui de l’impuissance.

Tu ne te souviens donc pas, ma chère Bloody ? C’est ton père, qui ignore ta vraie nature.
Les pupilles de Bloody devinrent fines, et en un seul coup, elle ferma ses yeux pour perdre conscience, malgré elle.

U

» Ainsi donc, tu es punie, créature perfide. Vois le châtiment que reçoivent ceux osant provoquer la pluie sanglante ! «

T

» Oh, noble animal ! Pourquoi donc sombrer dans l’inconscience ?

Ne laisse donc pas cette chose t'anéantir, et viens venger ton être. Lève-toi ! «

P

Bloody était dans une passe très dérangeante, surtout pour elle. Son corps immobile, son mental comme assommé, il ne restait plus que la conscience à la belle. Pourtant, ses oreilles semblaient s’être détachées, et celles-ci entendaient parfaitement ce que déclara l’être qui lui avait fait ça.

« Ainsi donc, tu es punie, créature perfide. Vois le châtiment que reçoivent ceux osant provoquer la pluie sanglante ! »

Pluie sanglante, pluie rouge. Clic. Ça y est, la jument perçue qui était le mâle qui déclara ça. Il n’y avait qu’une seule personne au monde qui parlait avec ce timbre, et puis, la pluie rouge, il n’y en a qu’une seule et unique au monde. Bloody eut alors une pulsion, elle était heureuse, à sa manière, de revoir son père. Mais cette pulsion se stoppa de suite, car les pensées de la belle se compliquèrent. Pourquoi est-ce que cette pluie l’avait frappée si fort ? Pour qu’elle sombre ? Mais pourquoi chercher à blesser sa propre chair. Bloody Imagination ne comprit pas tout. Déjà, pour elle, le principe de famille était réellement flou, et elle n’y connaissait absolument rien. Elle avait juste observé une mère envers son enfant, qui lui donnait de l’amour, de la confiance, mais Bloody n’avait jamais eu ça. A vrai dire, sa propre mère avait voulu l’élever, mais tous les efforts qu’elle avait fournis s’étaient avérés complètement inutiles, car Bloody n’avait rien ressentit quand sa mère s’était occupée d’elle. Elle ne l’avait haït sa mère, mais pas non plus aimé. Elle ne savait guère pourquoi, mais elle avait sentit un rejet entre les deux femelles, et elle était partie, au loin, galopant à travers les différentes plaines, sous le nom de Strangy. Et puis, un jour comme celui-ci, un être fait de pluie lui avait sauvé la vie, et lui avait dit qu’il était son père. Depuis ce jour, elle l’avait juste entendu murmurer à son oreille son pouvoir. Et puis, comment savait-il que Bloody aurait ce pouvoir là ? Et pourquoi ne c’était-il donc pas remontré avant, pour qu’ils puissent au moins discuter. A vrai dire, Bloody n’avait rien contre sa propre nature, monstrueuse, mais elle voulait savoir plusieurs choses, connaître plus ses origines. Et la belle ne savait absolument pas que c’était une copie conforme de sa grand-mère paternel, niveau psychologie.

Alors, Bloody rageait, bouillonnait, et sentait son sang devenir de plus en plus chaud, son rythme cardiaque s’accélérer. Elle voulait se lever, mais son corps resta de marbre.

« Oh, noble animal ! Pourquoi donc sombrer dans l’inconscience ? » Pourquoi, POURQUOI ? Ce mot se cogna dans la tête de la jument, et elle ferma ses yeux, fortement. Elle faillit hurler, mais non. Elle réussit à contenir cet étrange sentiment en elle-même. Puis, elle entendit le mâle se relever, et il ajouta :
« Ne laisse donc pas cette chose t'anéantir, et viens venger ton être. Lève-toi ! »

Oh mais ne t’inquiète pas, j’arrive !

Pensa-t-elle, de sa façon habituellement machiavélique. Gare à lui, une Bloody Imagination au réveil c’est pas beau à voir.

Et alors, comme guidé par ses paroles sages, comme toujours, Bloody sentit le voile qui l’empêcher de se lever, s’enlever, lentement. Et pendant que ce voile disparaissait, la jument pensa, elle se souvint, de sa mère, de son père, de sa vie. Mais aussi de ses rencontres, enrichissantes ou non. Et, dans un mouvement violent, sa paupière s’ouvrit, en grand, et on put alors voir la grande pupille foncée de la jument entourée de son iris vert. Et là, elle sentit le voile s’envoler, complètement. Alors, sans plus attendre, elle poussa sur ses épaules, et se tint sur ses antérieurs. Ses postérieurs suivirent le mouvement, et rapidement, elle se retrouva debout. Son corps était encore un peu endormi, mais son esprit était complètement éveillé.
Ses yeux étaient grands ouverts, et ses oreilles bien en avant. Son oreille déchirée frissonna légèrement, et enfin, elle le regarda.

Il était là, appuyé sur ses membres fins et tremblotant. Sa robe était cendrée, et ma fois beaucoup plus clair que celle de Bloody. Comme son esprit. Son regard était exactement comme celui de la femelle, quoi que, il n’y avait pas cette lueur malfaisante qui brillait, elle était absente. En revanche, une autre luisait, celle de la mélancolie, d’une tristesse étrange. Le regard de la jument continua sa course sur le corps fatigué de l’étalon. Il disposait de quelques traces rougeâtres mais beaucoup moins agressives que celles de Bloody Imagination. Et puis, la crinière du mâle sembla être bien trop pure et claire pour que ce gène soit héréditaire chez la femelle. Et alors, après l’avoir autant observé, décrit, dans sa tête, la jument eu un petit sourire, malsain, mauvais, méchant ? Aucune idée, personne au monde n’aurait pu comprendre les idées que la jument avait en tête. Ses lèvres s’allongèrent et un sourire, unique, s’y forma. Il était à la fois narquois, et surtout dérangeant, effrayant. Ses pupilles dilatées, elle fit de même avec ses naseaux, et respira à fond. Enfin, face à son père, elle s’avança d’un pas. Elle avait toujours admiré ce mâle, toujours crut qu’il serait plus fort qu’elle, et qu’il la protégerait, mais tout ça, c’était de vieux rêves de pouliche, et puis, désormais, la solide jument était bien solide, et sa puissance ne faisait qu’augmenter chaque années. Alors, elle s’avança encore. Voulait-elle savoir si elle était plus puissance que son géniteur. Possible.

Sans hésiter, ne serait-ce qu’un instant, Bloody Imagination continua d’avancer vers lui, lentement, mais à pas sûrs. Son regard était transperçant, et son sourire horriblement personnel. Oui, indescriptible. On sentait à la fois une joie particulière, mais une envie grandissante en elle. Oui, toujours ce sentiment de rapport de force, toujours ce sentiment unique, le sang, le sang, encore et toujours le sang. Mais il n’y en avait pas, pas encore. Elle continua de s’approcher de lui, et quand enfin elle fut très proche de lui, elle approcha sa bouche de son oreille, leurs poitrails se frôlèrent, et elle déclara :

Papa

Puis, sans aucun élan, et sans prévenir, Bloody fit un mouvement brusque avec son encolure, et poussa l’étalon à la renverse. Sa puissance avait été telle qu’elle aurait pu pousser deux chevaux côte à côte. Et alors, voyant son père d’un point culminant, elle le regard d’un air hautain, et ajouta, de sa voix féminine et tranchante :

Papa

La façon dont elle disait « Papa » était très étrange, un ton très décalée. Bloody Imagination était prête, et elle allait montrer à son paternel ce qu’était devenu son adorable pouliche. Une belle jument, mais aussi un monstre sanguinaire, une machine à tuer. Agréable surprise, pas si sûr.

[ Up up ? ]

Et la pluie continuait de tomber.

- Salut …. Papa.

Un coup. Violent. Et étonnement puissant. Comme la langue bifide de ces quelques serpents électriques qui frappe avec haine et rage la terre, cette chose, empreinte de ce même pêché, frappa ton être. Une douleur fulgurante et soudaine éclata alors dans ta poitrine, et ton corps s’écrasa sur le sol dans un nuage de poussière aux couleurs des ténèbres.

- Alors, comme ça, on reste dans le ciel à virevolter, sans faire un petit coucou, sans rien dire. Et puis, on vient s’écrouler, et bousculer les autres. Ce n’est pas très gentil tout ça, Papa.

Aussi soudaine que fut l’explosion de la douleur, une rage aussi puissante qu’inexplicable s’empara de ton être. Le doute quant à cet étrange animal, être hardi ayant osé provoquer la chute de la pluie sanglante, t’envahit de nouveau. Ce ton dédaigneux, non sans une pointe de méchanceté, presque machiavélique, et cette opposition à ce mot si doux que tu n’avais plus entendu depuis si longtemps… Papa… résonnait dans ta tête. Frappaient contre les parois rudes de ton crâne avec une telle violence que tu te demandais comment ta tête ne pouvait-elle exploser sous cette pression intense. Tes mâchoires se crispèrent. Si bien que tes dents grincèrent dans un bruit fort désagréable. Tes paupières cendrées se fermèrent sur tes yeux d’émeraude, pour s’ouvrir presque aussitôt. Quel étrange regard, Esan. Un simple clignement, et l’aspect de tes yeux se voit changer. Comme c’est étrange. Cette si belle couleur verte, où l’on voit sans cesse empreinte cette même mélancolie, à totalement disparue. A présent, des flammes dansent dans ton regard. Attisés par un certain sentiment de haine et de rage. Et la couleur rouge des enfers domine.

« Dites-moi donc, noble animal. Provoquer la pluie sanglante serait-elle une gentille chose ? Pourquoi donc vouloir me blâmer ? Vous avez reçu le châtiment qui vous est dû. »

D’un violent effort, tu relevas ton corps au pelage de cendre. Non sans assener au passage un coup d’une certaine puissance à l’être « chatié », comme tu viens si bien de le dire, Esan. Tu secouas vivement ton encolure, et tes crins dansèrent un instant avant de retomber en cascade de part et d’autre de ton visage équin. Puis, tu posas ton regard de braise sur l’être, en face de toi. Quel bel animal ! Cette jument, elle était aussi belle que les images que tu chassais.

« Tu prétends être ma fille. Cependant, j’ai peine à te croire. Mon second être n’aurait jamais osé jeter à terre la pluie de sang. »

Un léger frisson dû à la pluie qui perlait sur ton corps parcourut ton être tout entier. Tu levas un instant la tête vers la voûte céleste qui, en ce temps, semblait n’être qu’une création des ténèbres. Puis, baissant à nouveau la tête vers la belle, tu repris d’un ton sec :

« Prouve-moi donc que tu es bien la chaire de ma chaire. Prouve-moi donc que tu es le sang de mon sang. Montre-moi la puissance qui t’a été léguée. Le pouvoir que tu détiens en ton être. »

Un souffle.

« Oui. Battons-nous. »

Et un coup. Violent. Puissant. Heurta la jument de braise.

(Han, que j'aime jouer Esan I love you

J'espère que le RP te plaît, et que je n'ai pas trop perdu.)

L’étalon cendré tomba à la renverse comme une vulgaire biche, et il regarda, presque apeuré la bête qui venait de le bousculer. Pourtant son regard changea en un instant, et ne resta pas des moindre. Ses yeux qui d’habitudes semblaient luirent d’une façon bien triste se réveillèrent, et c’est alors que la femelle vit en lui l’ombre d’un rival. Elle n’avait pas peur de lui, elle n’avait jamais peur de lui, à vrai dire, la jument n’avait peur de personne en particulier. Et elle le connaissait sous une affiche plutôt admirable, c’était son père protecteur, la pluie qui guidait son chemin lors de ses premières années d’errances, mais désormais tout cela avait pris fin, et Bloody Imagination n’était plus du tout une jeune pouliche, elle était une belle et fière jument avide de sang. Des juments comme il n’y en a nulle part.

« Dites-moi donc, noble animal. Provoquer la pluie sanglante serait-elle une gentille chose ? Pourquoi donc vouloir me blâmer ? Vous avez reçu le châtiment qui vous est dû. » Déclara-t-il sur un ton froid, et c’est alors qu’il se releva, d’un bloc, sans faire le moindre bruit, on aurait pu le prendre pour une ombre, cette de Bloody Imagination qui grandissait, et devenait de plus en plus dangereuse. Au levé de son paternel, la jument garda son sourire glacial, et horriblement effrayant, des dents étrangement blanches avec des lèches sèches comme si elles étaient en manque d’un certain liquide, un unique liquide vital. Le sang. Et alors, elle cligna des yeux, un instant, voyant le regard de cet étalon devenir de braise. Le point commun qui reliait ces deux êtres était certainement la couleur de leurs iris, d’un vert aussi vif, aussi radioactif, une couleur unique et qui dérangeait certains. Bloody Imagination recula d’un pas, surprise par ces paroles, elle leva un sourcil, et finalement, amusée, elle laissa un rire carnassier s’échapper de sa gorge, un rire que personne n’aime entendre, quelque chose de si désagréable qu’on a envie de tuer de suite sa provenance.

te

Et elle rit de nouveau, cette fois sur un ton plus grave, et plus ténébreux.

Et elle finit sa phrase sur un son très aigu, très désagréable, telle une harpie !

L’étalon ajouta alors : « Tu prétends être ma fille. Cependant, j’ai peine à te croire. Mon second être n’aurait jamais osé jeter à terre la pluie de sang »

Déclara-t-elle,

vous

Elle ricana à nouveau, le fait qu’elle le vouvoie après l’avoir tutoyer prouvait bel et bien que finalement elle n’était plus sûr, mais ce en quoi elle était sûr c’est que son sang devenait de plus en plus bouillant et qu’il ne tarderait pas à dégouliner.
« Prouve-moi donc que tu es bien la chaire de ma chaire. Prouve-moi donc que tu es le sang de mon sang. Montre-moi la puissance qui t’a été léguée. Le pouvoir que tu détiens en ton être. »

ajouta-t-elle. Elle n’arrivait plus vraiment à formuler des phrases, car son excitation était telle qu’elle ne pensait plus qu’à ça. Le sang, du sang, son sang, leur sang, ROUGE. Elle commença à avoir comme des vertiges, mais ça, elle ne s’en préoccupa point, elle s’avança encore vers l’étalon qui continua à parler :

« Oui. Battons-nous. »
Bloody Imagination lâcha un hennissement puissant et aigu, pour s’avancer encore plus vers lui, celui-ci la poussa, violemment avec la force d’un titan, elle recula de plusieurs pas, mais ne tomba pas. Non, elle ne céderait pas, elle ne cédait jamais. Et dès lors, son esprit rationnel avait quitté les lieux, avait fuit, il ne restait de la jument plus que son côté Bloody, un monstre, peut-être parce que cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas goûter au sang, voilà pourquoi était-elle si excitée, impatiente. Sans aucune hésitation elle alla à l’encontre de son épaule et arracha violemment un bout de sa chair, du sang en sortit, et elle cracha plus loin de qui fut un temps sa peau. La sensation du sang sur son corps la fit frissonner, Bloody lança un sourire rougeâtre à l’étalon, horrible, elle s’ébroua, et sans plus attendre ne serait-ce une seconde, elle fonça tête baissée vers l’étalon qui était peut-être son père.

Tel un taureau, elle vint se heurter au poitrail du mâle, ils faisaient à peu près la même taille, et la femelle posa alors sa bouche sur son garrot pour arracher sans répit un bout de chair. Collé au mâle, elle sentit son sang dévaler la pente de son antérieur, et elle déclara rapidement dans l’oreille du mâle, avant de se faire certainement éjectée :

Un vrai monstre.

vous

« Noble animal. Sachez que la pluie protectrice et la pluie meurtrière ne sont qu’un seul et même être. La si terrible pluie de sang… »

« …résulte bien de la métamorphose de mon être. »

Que la bataille s’engage.

Non. Tu ne dois pas succomber. Esan… Elle n’en n’a pas le droit. Elle te tuera, si tu ne réagis pas.

Esan.

…

Tu ne dois accepter aucune étreinte de sa part.

Esan…

Resiste.

Esan…

Dompter la bête. Non. Tuer le diable qui l’emprisonne.

« La pluie sanglante aura raison de toi. »

« Noble animal. Sachez que la pluie protectrice et la pluie meurtrière ne sont qu’un seul et même être. La si terrible pluie de sang… »

Disait-il vrai ? Certainement. A vrai dire, Bloody ne doutait pas vraiment du lien qui les unissait. Combien pouvait-il y avoir de pluie rougeâtre ? Une seule et unique, et c’était lui. Et puis Bloody n’avait pas perdu sa mémoire, elle l’avait juste légèrement modifiée, car dans ses souvenirs, son père paraissait plus impressionnant, plus fort, et surtout moins vieux. Mais c’était la vie, et désormais Bloody Imagination était à la fleur de l’âge, et l’énergie qui montait en elle était liée à l’excitation de voir leurs sangs mêlés.
« …Résulte bien de la métamorphose de mon être. » Un sourire, mélancolique ? Pas vraiment, plutôt amusée, c’était bien lui, son père, c’était certain à présent. Mais à quoi bon s’arrêter, c’était bien trop excitant pour la jument, et puis la jument ne connaissait pas du tout ce que devait habituellement faire une fille en présence de son père. C’est vrai, ce n’était pas marqué sur une notice quelconque. Elle aurait très bien pu l’embrasser, ou le tuer, c’était au choix, et vu le naturel psychopathe de la jument ce n’était pas réellement difficile. Bloody Imagination était comme ça depuis toujours, seulement, elle savait parfaitement se contrôler, non, elle savait à peu près se contrôler, car face à la vue du sang elle se déchaînait. Et cela, depuis toujours. Elle tenait cette particularité monstrueuse d’un seul et unique être, une jument qui était peut-être morte ou peut-être encore en vie. Cette même femelle qui avait donné la vie à Esan, mais qui jamais, jamais ne l’avais aimé comme aurait dû le faire une mère. Cette mère, donc la grand-mère de Bloody Imagination, avait prévenu Esan qu’un jour, oui, un jour viendrait et la descendance d’Esan aurait un quelque chose qui aura appartenu à cette jument.
Bloody avait la chance d’avoir deux choses d’elle, son caractère et son pouvoir, bonne pioche ~ !

Bloody Imagination avait désormais le sang de son père dans la bouche, goûtu, c’était le mot qui lui vint à l’esprit, et il ressemblait étrangement au goût du sien. C’était certain, devait elle se tenait son paternel.

Et puis finalement, le père qu’elle admirait tant tomba net devant elle. Surprise, elle leva un sourcil, et méprisante elle le regarde de haut. Elle lui jeta alors du sable, le projetant avec son sabot. Il était pathétique, et elle eut un rictus méprisant. Lui son père ? Vraiment, c’était honteux, rabaissant. Alors, elle déclara :

Est-ce qu’Esan se souviendrait-il de son horrible mère ? Bloody ne la connaissait malheureusement pas, et heureusement pour les autres, ces deux furies ensembles auraient pu ravager le monde entier.
Ayant légèrement pitié de lui, elle le laissa se relever. Elle l’observer, il essayait de puiser sa force, il essayait, essayait mais en vain. Alors, elle laissa glisser entre ses dents, plus aiguisées que la normale, un « tssss » encore plus insolent. Mais Esan se releva, fièrement, comme il pouvait, et puis sans plus attendre il fonça sur la femelle. Surprise, elle n’eut pas le temps de l’éviter et se prit en plein dans le poitrail un coup violent, suivis de plusieurs autres. Fatigué, le mal se calma, et respirant fortement il déclara sur un ton sûr : « La pluie sanglante aura raison de toi ». Bloody Imagination toussa crachant son sang, elle pu alors voir quelque chose d’unique, qu’elle n’avait pas remarqué avant. Là, le long des joues du mâle se trouvaient des tracs rougeâtres, il avait pleuré du sang, comme elle lors d’une autre scène. Comme si, dans cette famille, lors des émotions intenses, une remontée de sang sortait par les yeux. Etrange mais possible. Elle ouvrit ses yeux, encore plus, réalisant que c’était bel et bien lui son père. Alors après s’être calmée, et arrêtée de tousser, elle déclara sur une voix froide :

Ce qui était totalement vrai, les deux animaux avaient exactement les mêmes yeux verts. Et enfin, elle ajouta :

Elle fit référence à un jour lointain où l’attaque de plusieurs loups lui avait valu ses cicatrices, et où la pluie rouge lui avait susurré son pouvoir, c’était là que tout s’était déclenché.

Bloody Imagination ferma ses yeux, se concentrant, elle fixa un point dans son espace. Là, par terre, elle avait craché suffisamment du sang pour s’en servir. C’est alors qu’un miracle se produit, enfin pas vraiment, la belle utilisa simplement son pouvoir. Elle ordonna à son sang de se lever, de s’élever, ce qu’il fit. La tâche de sang devint alors un fin bâtonnet dans le ciel. A la hauteur de la tête de deux équidés, le sang se transformant, s’explosant en mille morceaux, ce fut de fines gouttes d’eau qui se formèrent. Bloody Imagination ouvrit en grand ses yeux verts, et sans plus attendre, sans aucune pitié, elle les lança à toute vitesse vers son paternel. Tels des petits poignards volants vers une cible mouvante, elle se fichait de savoir s’ils allaient atteindre leur cible ou non, mais difficile de s’échapper d’un tel piège. Froide, elle ajouta :

Désolée pour le retard. Je répond dès que possible I love you

[ UP ! On garde ou on jette ? ]

On garde si ça te dérange pas I love you