Paisible solitude. |Cat's|

Paisible solitude.

Cat's.

Qui es-tu jeune loup ?
Fils du vent et de la glace, enfant de la légende, enfant de la vie et de la mort, je n'ai ni père ni mère et je suis condamné à la solitude, à avancer toujours, suivre le vent, écouter la vie sans jamais goûter à ces bonheurs enfantins qui font pourtant battre le cœur des peuples de ce monde.
Je ne suis rien alors. Qu'un être venu du froid pour exister sans nul autre destin que celui d'observer la vie toujours avec cette même froideur dans le regard. Je ne suis donc rien, dépourvu de toute avenir, de tout destin. Je n'ai ni père ni mère, ni repère, ni cœur, ai-ce une vie de vivre ainsi ?

Il n'y a pas de réponse, Michiru ne pu jamais en obtenir et si, aujourd'hui encore il cherche et court après un destin invisible au fond de lui, il sait qu'il ne sera jamais rien d'autre qu'une enveloppe merveilleuse mais aussi vide et pâle que la mort elle même...

le temps passe mais les souvenirs eux, restent. Je ne peux malheureusement lutter contre eux et si je ne ressens aucun regrets, aucun remords envers mes actes je ne peux m'empêcher de penser que j'ai fait de bien trop multiples erreurs. En quittant la glace j'ai ouvert les yeux à la vie, j'ai sauvé un peuple, guidé une louve jusqu'à son propre destin, connu mille et un horizon et aujourd'hui... Aujourd'hui je suis de retour sur ces terres, toujours aussi incapable de trouver réponse à mes questions. Qui suis-je vraiment ? Quel est mon but dans cette vie ? Quel chemin dois-je suivre ? Quel destin dois-je accomplir ? Je sais que chaque être c'est un jour retrouvé confronté à ces questions. Incapable de se trouver une raison de vivre cependant, j'étais bien loin de me douter que je me retrouverais moi aussi, un jour, au pied du mur. En suis-je malheureux pour autant ? Non, je ne crois pas, cependant, un amer goût de frustration flotte sous ma langue sans que je sois capable de m'en débarrasser. Et je sais, je sais que rien ne changera tant que je ne saurais pas, tant que je n'aurais pas trouvé la raison de ma présence sur cette Terre.
Et c'est sans doute ce but qui me tiens encore en vie...

C'est avec ces pensés pleines d'espoir que Michiru avait trouvé Ie sommeil. Suite à une Iongue et éprouvante marche iI avait en effet trouvé repos dans Ie territoire de I'Ouïe, près de ce merveilleux Iac ou se reflète Ia Lune, plus connue sous Ie nom de silence à fleur d'eau. L'inconscience avala ses peines et ses doutes tandis que Ie corps transit de Michiru reprenait peu à peu de ses forces.
Se fut I'aube qui I'éveiIIa. Ouvrant Ies paupières, Ie Ioup mit un certain temps avant de retrouver chacun de ses sens. I'esprit demeurant embrumé par des rêves bien étrange, Michiru se Ieva, s'étira avec précaution avant d'observer avec pIus d'attention Ie Iieu emplit de magie qui I'entourait. Ie soIeiI, Iui encore entouré de sommeil embrasait Ie cieI de cette Iueur ocre et pourpre qui nous donnait I'iIIusion éphémère que Ie cieI s'embrasait. Mais Ià n'était pas Ie pIus merveilleux, et c'est I'écIat de I'eau au bleu turquoise qui captiva Ie regard du Ioup de glace. I'eau, capturait Ies moindres Iumières du soIeiI et se parait de Lueurs fantastiques rendant Ia nature foisonnante autour de Iui ridicuIe de prétention. S'approchant d'un pas siIencieux et graciIe, Michiru contempIa Ie Iever du soIeiI dans Ie refIet miroitant du Iac et en oubIia un instant Ie Iieu ou iI se trouvait. Saisit par une vague de bonheur et de sérénité déferlante en Iui. I'animaI, comme animé d'une autre vie se gIissa dans I'eau sans provoquer un seuI remous, iI se mouva en Iui, abandonna son corps à sa fraîcheur matinaI avant de fermer Ies yeux et de pIonger. Ia rivière I'engIoutit ainsi, I'acceuiIIant en soin sein tandis que Ie cœur de Michiru ralentit encore comme s'iI tentait de battre au rythme de celui de Ia rivière. Car eIIe vivait, Michiru en était conscient, et si devenir eau Iui était impossible, iI ne pouvait que remercier cet instant de pur grâce ou Ia rivière I'acceptait comme si iI fut son enfant. Cependant, iI n'était pas son fiIs ni un poisson et Michiru fut bientôt contraint de remonter à Ia surface. S'obIigeant à sortir de cet étât de transe dans IequeI iI c'était pIainement réfugié Michiru ressortit bientôt offrant à ses poumons brulant I'air qui commençait à Ieur manquer.

Prenant son temps pour revenir à Ia réaIité, Ie Ioup rejoignit finaIement Ia berge sortant de I'eau néanmoins avec Iassitude comme si son inconscient comprenait qu'iI laissait derrière Iui une sensation unique qu'iI ne pourrait peut-être jamais pIus ressentir.
S'ébrouant Michiru éjecta des centaines de gouttelettes dont Ies réverbérations du soIeiI offrirent un instant à ses yeux Ie reflet d'un arc-en-cieI. Michiru Ies observa mourir avant de se retourner et de s'asseoir paisiblement face au Iac qu'iI contempla d'un regard redevenu froid, fidèle reflet de son âme et de son être.
Et, pendant que ses neufs queue battaient I'air, projetant cet air froid et vitale pour son corps de glace Michiru se demanda si teIIe était Ie bonheur, ces petits instants éphémères mais néanmoins bénéfiques pour Ie bien être moral d'un être. Oui Iui souffla son âme et Michiru, sans chercher à réfIéchir pIus à ce sentiment s'éloigna du Iac afin d'aIIer trouver de quoi se nourrir.

II ne revint qu'une heure pIus tard. Ayant prit son temps pour faire corps avec Ia nature et avec Iui même. Michiru c'était fait ombre puis vent avant de trouver sa proie, un Iapin sans réeI intérêt caIorique mais qui suffirait empIement à son corps qui n'en demandait jamais trop.
Revenant près du Iac iI s'installa à I'ombre d'un imposant chêne avant de se coucher et de planter ses crocs dans Ia chair juteuse.
Comme prévu, ce repas fut suffisant et bien qu'iI eu envie d'en Iaisser de côté iI ne désira pas gaspiIIer Ia chair et se força à terminer son repas. Ceci fait, iI se débarrassa de Ia carcasse que quelques charognards viendraient nettoyer avant de poser sa Iourde tête sur ses pattes avant.
Décidé à attendre encore un peu avant de reprendre sa route iI se permit de refermer Ies yeux tentant de retrouver cette plénitude des sens, en vain... Soupirant, Michiru s'abandonna de nouveau à I'inconscience s'en savoir que bientôt iI ne serait pIus seuI.

.: Quand le soleil se couche, la lune se lève, lorsque la lune se couche le soleil se lève
Qu'est-ce qu'une solstice ?
La rencontre de deux monde dans une explosion de beauté :.

Imagine...Imagine l'explosion. Une explosion de rouge, d'orange, de jaune et de turquoise, envahissant le monde, faisant se rejoindre la terre et la mer. Imagine une grande plaine d'eau d'où pointe quelques touffes à certains endroits, une eau embrasée de couleurs, des couleurs embrasant l'eau, une vision de bonheur parfait, poétique et imaginaire. Enfer ou Paradis ? Paradis ou Enfer ? Ni l'un ni l'autre, mais la terre des mortels dévoilant une de ses facette cachées, montrant à ses habitants une chose qui vaut la peine de vivre, une raison...Celle de la recherche de ces moments de calme et de paix dans une explosion de beauté. Qu'imagines tu, aussi ? Une silhouette en ombre chinoise, celle d'une toute petite louve noire et grise assise dans quelques centimètres d'eau, et regardant ce soleil se coucher sur une terre pleine de péchés.

Cat's Watter avait marché longtemps avant d'arriver à la terre pleine d'eau. Silence à fleur d'eau... Ce qui était impressionnant dans ce paysage, c'était que tant de beauté puisse exister sans qu'un seul bruit ne soit émis. En effet, que l'on se ballade de nuit ou de jour, on ne percevait aucun bruit ne venant troubler le silence. Catty marchait d'un pas mesuré, ne provoquant aucune bulle, un simple remous dans cette étendue d'eau. La terre était une surface presque place, et elle s'enfonçait doucement, jusqu'à avoir de l'eau jusqu'en haut du cou. Elle ne fit aucun bruits et contina d'avancer, même lorsque l'eau monta jusqu'à ce qu'elle soit obligée de piquer du museau vers le ciel pour respirer. Mais elle connaissait cet endroit comme son poil : la surface descendit lentement, jusqu'à ce qu'elle ressorte, trempée mais ravie, le poil luisant et déjà presque sec. Ses poils en effet tenaient son sous poil au sec, ce qui lui permettait d'aller dans l'eau et d'avoir chaud ainsi que de tenir longtemps en ayant l'impression d'être sèche, ou presque. Elle avança encore de quelques mètres, jusqu'à ce qu'elle n'en eut qu'en haut des pattes, et s'assit. Elle attendit. Attendit. Le ciel. La mer. La beauté. Elle attendait que le ciel se donne en spectacle, que la vue se fit merveille, éclate avant de s'endormir paisiblement. Elle savait qu'elle verrait quelque chose aujourd'hui : il n'y avait pas de nuages, et c'était une chaude journée d'été. Ça devait être magnifique.

Ça arrive. Le ciel s'embrasa, devint mer, et la mer devint ciel, l'horizon disparut, laissant place à l'éternité. L'éternité se plaça, attendit lentement, et disparut comme elle était venue. l'éternité est éphémère, car l'éphémère est éternité. Moment éphémère qui s'envole d'un battement d'aile vers d'autre horizons pour abreuver d'autres âmes de sa beauté éternelle. Le soleil disparut derrière l'horizon, tel le feu laissant place aux ténèbres. D'un camaïeu d'orange, les environs passèrent à un noir d'encre.

Il fallut quelques minutes aux yeux de Cat pour s'habituer à la noirceur ambiante, le temps qu'il fallut à la lune de se lever, et aux innombrables étoiles de piqueter le ciel selon un schéma bien défini. Elle sourit et regarda pendant plusieurs minutes encore les étoiles apparaissant. Ensuite, elle se leva, contente d'avoir pu assister à ce spectacle sans précédent, unique, et commença à tracer sa route, reprenant le même chemin qu'à l'aller. Elle s'enfonça de nouveau, ressortit de nouveau trempée, et continua à avancer, comme si de rien n'était.

Elle marcha pendant plusieurs minutes, avant de s'arrêter près d'un énorme chêne. Elle n'avait encore rien vu qu'une boule bleue et blanche, mais la température avait énormément descendue, ce qui mit la jeune louve sur ses gardes. Quand la température varie, il faut s'attendre au pire. Elle s'assit près du loup. Elle huma l'air frais, qui n'était pas seulement dû à la nuit, mais aussi à la présence de l'inconnu. C'était un mâle, un mâle dont l'odeur boisée et anonyme démontrait qu'il était solitaire. Comme elle. C'était la première fois qu'elle croisait un solitaire, et elle était curieuse. Elle prit une voie douce et calme pour s'annoncer.

Une brume opaque vint couvrir la conscience de l'animal qui, sans chercher à opposer une quelconque résistance, se laissant transporter par les bras de l'inconscience et de l'oubli. Ainsi, Michiru oublia l'eau et cette sensation exquise qu'elle lui avait offerte avant d'ouvrir la porte de son âme à un flot de souvenir qui revint envahir son esprit avec autant d'acharnement qu'une tique se nourrissant du sang de sa proie. Il ne put résister à cette vague puissante et laissa ainsi mille et une image troubler son monde et son sommeil. Remontant le temps, Michiru redevint ce simple morceau de glace luisant avant de naître de nouveau pour devenir le loup qu'il était aujourd'hui.
Il revit les couleurs de ce monde nouveau et étrange, fut envahi d'une affreuse et incompréhensible de pleurer lorsque des images représentatives d'une vaste étendue de neige galopèrent sous ses yeux et, fut saisi de rage lorsque les yeux de son père adoptif l'accusèrent d'être la source du problème de la meute qui l'avait alors accueillit.
Puis se fit le silence. Glaciale, effrayant. Michiru eu l'impression de tomber dans un gouffre sans fond et, pendant que le noir l'empêchait de voir une seule et unique certitude ne cessait de défiler dans son esprit : il allait mourir, en tombant ainsi et il s'effacerait du monde sans que personne ne puisse pleurer sa perte. Car si Michiru n'avait pas réellement d'identité il ne possédait également aucune connaissance qui pourrait pleurer sa perte.
Un désespoir fourbe, se glissa dans son corps, engourdissant ses membres alors que s'ensuivit une soudaine explosion de sentiment. Sans comprendre, le loup de glace ressentit peur, tristesse, rage, haine avant que chacun de ces sentiments au saveur unique de vit fut engloutit sous une masse sombre et infiniment plus puissante qu'eux : l'impassibilité.

Michiru s'éveilla à cet instant et, ouvrant brutalement les yeux il subit de plein fouet la morsure du soleil qui avait gagné en puissance, gagnant ainsi des centimètres sur l'ombre du chêne jusqu'à l'engloutir totalement laissant le loup de glace à la merci de sa sauvagerie brulante.
Très vite Michiru du réagir. Ses neufs queues, dans un même mouvement fluide se mirent en marche tandis qu'une fine couche de givre couvrit le corps imposant et majestueux de l'animal faisant instantanément chuté la température de son corps. Se sentant mieux, sous sa protection de fraîcheur Michiru se leva ensuite avec ardeur et secouant vivement sa tête avant de lever les yeux aux cieux.

Pas un seul nuage ne venait troubler cette chaude journée et le ciel présentait une teinte bleu, uniforme absolument magnifique pour ceux qui savait apprécier la chaleur et la beauté du jour. Michiru, ne faisait pas partie de cela et très vite il se sentit à l'étroit sous ce ciel uniforme, monotone.
Tournant le dos à son chêne où il avait trouvé repos. Michiru s'enfonça dans les alentours boisés, ravit de retrouver une température plus agréable et de pouvoir ouvrir ses sens à cet endroit merveilleux.
Accélérant le pas, Michiru se déplaçait avec cette finesse et cette grâce qu'adopte les voyageurs. Puissance et finesse, rapidité et silence. Michiru se savait ainsi inaudible et presque invisible si bien qu'il laissa sans hésiter son esprit se joindre à celui de la forêt tandis que son cœur cherchait à battre au rythme de celui des arbres.
Ce ne fut que lorsque la sérénité soit totalement revenu en lui que Michiru se décida à repenser à son rêve et à chercher signification à tout cela. Il y avait eu les souvenirs tout d'abord, signe d'un attachement, d'un regret étouffé depuis trop longtemps et qui aujourd'hui ressortait irrévocablement cependant, bien qu'agacé par de tels sentiments Michiru préféra réfléchir sur le dernier qui l'avait assailli. Plus puissant que tout, plus douloureux aussi.
L'impassibilité... Michiru ne pu que s'arrêter à cette pensée et un souvenir nouveau trouva un chemin dans l'ombre de son esprit. Les derniers mots qu'avaient prononcés sa mère adoptive : 'tu es devenu si froid Michiru.'
Impassible, froid, sans cœur. l'était-il vraiment ? Qu'une enveloppe vide et sans intérêt ? Michiru haussa les épaules à cette question. Peut-être était-ce vrai, peut-être était-ce faut mais cela avait-il une réel importance ? Après tout, depuis toutes ces années de solitude ne c'était-il pas suffit à lui même et n'avait-il pas aujourd'hui apprit à communier avec la nature en acceptant ces petits cadeaux éphémères mais bénéfiques ?
Il n'y avait alors plus de doute à avoir. Michiru était bien ainsi et si, un jour, son cœur s'ouvrait à celui d'un autre comme l'espace d'un instant il c'était ouvert à celui d'une jument alors il accepterait sans ciller mais aujourd'hui, il était seul et cette solitude lui suffisait. Encore... Mais, pour combien de temps ?

La question s'évanouit dans son esprit avant même d'avoir caressé l'espoir d'obtenir une réponse. Michiru reprit sa course aussi rapide et silencieux qu'un rêve pendant qu'autour de lui la nature se paraît d'or et lumière signant ainsi la fin d'une journée superbe. Une journée déjà. Michiru aurait normalement du parcourir déjà une bonne partie dès terres de Cinq sens mais après tout, il était libre et cette liberté lui donnait donc le choix. Il ainsi le temps. Le temps de découvrir, de sentir, de vibrer et de vivre mais pour le moment, il ne souhaitait en aucun cas quitter cet endroit qui lui apportait une étrange sérénité.

Il gambada ainsi pendant de longues heures jusqu'au moment où la forêt se fit plus sombre, plus inquiétante et que les odeurs et la fraîcheur de la nuit vinrent remplacer celle du jour.
Ses neufs queues ralentir leur course et Michiru rejoignit l'arbre qu'il avait quitté quelques heures plus tôt.
S'asseyant il ferma un instant les yeux et demeura immobile à l'écoute de son corps. Ce dernier restait toujours un peu douloureux et courbaturé suite à son long périple dans les neiges éternelles cependant, il se remettait et demain Michiru aurait récupéré la totalité de sa force.
Levant la tête au ciel Michiru fut ravit de retrouver la luminosité obscur qui accompagnait la nuit ainsi que ces milliers points de lumière qui paraît l'infinité des yeux d'argent et de rêve. Un souffle d'air froid vint alors s'engouffrer dans son épaisse cloison de fourrure alors que le canin s'amusa à faire baisser la température de ce simple courant d'air qui devint glacial avant de gagner en violence.
Son jeu achevé, Michiru se coucha confortablement et installa comme précédemment sa tête sur ses pattes avant, croisées entre elles.

Fermant les yeux, il ne s'endormit pas pour autant aussi, ai-ce pour cela qu'il sentit puis, entendit l'arrivée d'une inconnue. Cependant, Michiru ne ressentait aucune envie de réagir aussi, ne bougea-t-il pas gardant sa posture endormit jusqu'à l'instant où il sentit que l'inconnue ne désirait en aucun cas partir ou du moins l'ignorer.
Contre toute attente, celle-ci vint même s'assoir près de lui envahissant ainsi son espace personnel et ce, sans la moindre gène. Ne voyait-elle pas qu'elle venait de franchir une limite interdite ? Ne sentait-elle pas que le loup dont elle c'était impunément approché ne souhaitait en aucun cas une quelconque visite ? Non. Car à peine deux secondes plus tard la voix de la louve s'éleva, douce et chaleureuse. Elle se présenta même et, si Michiru aurait souhaité garder cette posture fermé il ne put que quitter sa douce léthargie pour au moins jeter un œil à celle qui venait le déranger.

Il reprit ainsi vie et c'est avec une étonnant vivacité qu'il se redressa avant de soulever ses paupières offrant à l'inconnue la vue de ses iris bleu aussi dur et froid que la plus belle et lointaine des glaces.
Un silence lourd tomba dès lors et ses yeux montraient que Michiru n'y mettrait fin que lorsqu'il l'aurait décidé.
Observant la nouvelle venue, il étudia son visage fin, expressif et aux traits étrangement félin avant d'aviser la lueur de ses yeux, d'un bleu d'eau, limpide si différent du sien tant ils criaient beauté et sagesse. Vint ensuite la vision de ces marques grises entourant ses prunelles et qui, en dessous de l'œil formait comme une griffe ou une lame donnant ainsi à son visage un charme indéniable.
Et, enfin, vint son corps. Tout en finesse et en légèreté il n'en possédait pas moins des muscles fermes et saillant visibles sous sa fourrure noir se dégradant sur le gris au niveau de ses pattes.
Oui, vraiment, cette louve était belle et Michiru paru intrigué par la force mais aussi par la fragilité qui se dégageait d'elle. Intrigante et polie, sans doute ai-ce pour cela qu'il lui offrit enfin son nom sans pour autant se départir de son regard froid presque méprisant et de sa stature fière presque dominante.

«Je me nomme Michiru... Ravi de connaître vote nom Cat's Water bien que je doute que cela ai un réel intérêt pour vous, comme pour moi.»

Sa voix, reflet du reste de lui même, froide, distante et pourtant agréable, attirante, signe de toute la complexité de son être.
Michiru se dressa un peu plus avant de reculer légèrement désirant garder un tant sois peu de distance entre leur deux corps tandis qu'il prenait alors conscience de la deuxième partie de la phrase de Cat's. Une solitaire, elle aussi et sans doute ai-ce de là que venait cette tranquille assurance qu'il lisait dans ses yeux.

«Je suis étonné de rencontrer un autre solitaire mais ravi de voir que certains... Certaines dans votre cas on su garder leur liberté...»

S'exprima-t-il de nouveau sans changer de ton et sans mettre un terme à son vouvoiement qui marquait là aussi la froide distance qu'il souhaitait garder avec son interlocutrice.
Gardant sa posture fixe et noble Michiru attendit une réponse quelconque de la louve avant de s'effacer discrètement et trouver repos plus loin. A l'abri de toute compagnie.

Cat's Water sentit confusément que le loup présent ne voulait pas la voir. Qu'il voulait être seul. Mais elle ne partit pas. Elle était bien, là, et ce n'était pas un loup bizarre qui allait l'empêcher d'y rester. Et...Il était si...Impressionnant...Intimidant. Elle se perdit dans les méandres de ses pensées, recherchant le pourquoi du comment. En effet...Ce loup était bien singulier. Puissant, indéniablement, énormément puissant. Il était grand. Très grand, alors que catty était toute petite, ce qui accentuait encore ce sentiment de grandeur. De dédain : tout dans sa position montrait une grande opinion de soi. L'envie d'être seul, quand il recula de quelques pas...Mal dans sa peau. Mais...Il était magnifique. Oui. Elle n'avait pas forcément l'habitude de voir les choses comme ca, mais c'était un fait : il était magnifique. D'un bleu royal coupé d'un bleu un peu plus clai, et tout un camaïeu de la couleur du ciel, avec de larges tâches d'un blanc pur et divin. Il avait les pattes et le ventre d'un léger jaune pâle qui ne coupait en rien sa couleur aqueuse. Ses yeux...Des yeux d'océan qui coupèrent le souffle de la jeune louve quand ils se rencontrèrent. Les yeux de la louve étaient bleu clairs, ceux d'un lac pur et calme. Ceux du loup à la posture royal étaient d'un bleu océan, déchainés et sauvages. Il portait un large colier de cuir auquel était accroché une griffe où évoluaient des circonvolution aqueuses claires, ressemblant à un mélange d'eau et de glace. Deux étranges pierres bleues étaient ancrées dans son corps, donnant une impression de puissance à l'animal majestueux...Mais ce qui retint l'attention de Cat, outre les yeux magnifiques de l'inconnu, ce furent ces neuf queues qui bougeaient lentement au gré du vent, provoquant sa fraicheur...Du moins, il lui semblait.

Sa position dominante déplut quelques peu à la louve noire, qui en ressentit un pincement au cœur. Elle semblait si insignifiante ? Ou ce loup avait une opinion de lui même si haute qu'il la prenait pour un ver de terre ? Au moins, c'est avec politesse qu'il avança une réponse.

«Je me nomme Michiru... Ravi de connaître vote nom Cat's Water bien que je doute que cela ai un réel intérêt pour vous, comme pour moi.»

Sa voie était grave et puissante, comme le reste de la personne de ce personnage. Mais aussi froide et distante. Il semblait sur de lui, mais Cat's Water sentait une véritable tempête sous ce pelage hérissé, glacé.

Sa voie, toujours aussi douce et agréable, n'était qu'un murmure dans le néant et le silence environnant. Elle se coucha, sans approcher le loup. Il semblait...gêné, et tellement apprécier la solitude qu'il semblait ne plus supporter la compagnie. Elle était intriguée par ce loup, et souhaitait en savoir plus. Elle s'en voulut un peu de s'imposer de cette façon, mais on n'a rien sans rien. Et ce loup semblait étroitement lié à un élément qu'elle connaissait parfaitement, ou qu'elle croyait connaitre parfaitement, la glace. Tout en lui le montrait : son attitude, son apparence... Ça l'intriguait.

«Je suis étonné de rencontrer un autre solitaire mais ravi de voir que certains... Certaines dans votre cas on su garder leur liberté...»

Vouvoiement, distance. *Je fais si peur que ça ?* Elle eut un sourire intérieur, mais n'en laissa pas paraître, histoire de ne pas froisser son interlocuteur. Sa voie avait le même ton. Elle s'allongea, laissant glisser son corps sur le sol spongieux propre à ceux près des marécages. Ce n'était pas un marécage, mais ca le deviendrait surement si ca continuait ainsi.

Phrase bien tournée, compliquée à souhait, philosophique. Comme Cat les aime. Elle laissa son esprit et son corps se reposer alors que le silence redevenait roi. Le loup avait le choix entre continuer cette conversation, la clore, ou tout simplement partir. Cat ne le suivrait pas et respecterais son choix, quel qu'il soit. C'était ca, aussi, la liberté : respecter celle d'autrui. La jeune louve, sans réellement s'en rendre compte, fit marcher son pouvoir. Une bulle d'eau se forma lentement devant elle, dans laquelle elle se mit à noyer ses yeux. Elle faisait cela sans aucune gène, tellement elle était habituée à l'utiliser sans problèmes. Malgré la température ambiante, basse, la bulle sembla disparaître, alors qu'un point chaud se formait dans l'espace. La louve retint cette bulle de vapeur, refusant de la laisser s'évanouir dans la nuit. Elle regarda alors le loup. La bulle inexistante redevint tangible, faite de glace. Une boule parfaite de glace, transparente et veinurée d'opaque. Irréelle. La louve, laissant ses suppositions gagner son esprit, observa la réaction du loup. Était il vraiment fait de glace, comme elle le pensait ? C'était tellement...Quoi ? Visible ? Transparent ? Dans son attitude et son physique ? Mais que voulait vérifier la louve ? Et pourquoi le loup réagirait-il ?

[Je te retourne le compliment, ton personnage et on rp m'inspire beaucoup !]

Cat's Water sentit sans nul doute l'envie de demeurer seul ici cependant, elle resta ainsi, assis devant lui et Michiru comprit que se serait à lui de partir si il désirait recouvrer sa paisible tranquillité. Cependant, et si son besoin brûlant de se retrouver seul avec lui même se faisait sentir, il ne put se permettre d'esquisser la moindre le moindre geste si ce n'est, de reculer d'un pas, un seul et unique afin de conserver son cercle invisible d'intimité. S'enchaîna ensuite, un long silence que Michiru n'essaya pas de troubler. Gardant son regard figé sur l'étonnant louve il continuait de l'observer avec discrétion tout comme elle même se permettait de le faire. Ainsi, le loup de glace vit dans ses yeux l'habituel surprise ainsi qu'il pu lire ces questions silencieuses qui envahissaient les esprits de tous les loups le rencontrant. Sage et stoïque Michiru attendit paisiblement habitué à ce comportement que provoquait sa présence mais également la vision de son corps magnifique. Voilà un bien beau cadeau de la nature me direz-vous. Un pouvoir puissant, des couleurs surprenantes et audacieuses qui le rendait délicieusement attirant, un regard tempétueux magnifique et enfin, une grandeur et un physique qui clamait puissance, finesse et beauté. Cependant, et si cette ensemble parfaite le rendait si impressionnant aux yeux des autres elle n'en demeurait pas moins une prison vicieuse pour Michiru. Car ce dernier se savait beau, et se savoir l'avait emprisonné dans un orgueil et un amour de sois de plus en plus puissant avec les années. Alors non, la louve ne se trompait pas en lisant en lui puissance et beauté tout comme elle ne se leurrait pas en lisant dédain et mépris envers ses semblables. Elle l'avait cerné en un regard et Michiru le savait sans pour autant s'en inquiéter. Qu'elle importance après tout que Cat's voit en lui tout cela ? Il était lui et il n'éprouvait pas le besoin de se sentir aimer par autrui pour être lui. Malheureusement c'était sur ce détail qu'il se trompait. Car nous avions tous besoin d'exister et de vivre à travers quelqu'un pour être pleinement sois. Une chose que sa solitude et ces longues années passées à voyager ne lui avait pas apprit. Une idée qu'il avait chaque fois rejeté avec fougue lorsqu'une personne tentait de lui ouvrir les yeux voyant sans doute en lui une personne qui aurait pu gagner en noblesse et un pureté.
Mais son opinion de lui même demeurait encore trop haute pour que Michiru puisse prendre pleinement conscience de ceci, il fallait attendre et si ses rêves commençaient doucement à le faire réfléchir sur lui même il faudrait sans doute encore de nombreuses semaines pour qu'il se force à ouvrir les yeux. Mais l'heure n'était plus au questionnement.

Cat's Water acheva de l'observer et Michiru sembla seulement noter la petitesse de son corps. Elle lui faisait penser à une enfant tant elle était petite cependant, son regard, lumineux et emplit de sagesse fit baisser la supériorité qu'il ressentait envers elle. Aussi adopta-il presque instinctivement une position plus neutre, moins dominatrice bien que son regard gardait cette suffisance emplit de dédain qui, néanmoins, lui donnait un charme dotant plus sidérant et captivant. Enfin, le silence se tut pour laisser raisonné quelques temps la froideur de sa voix qui pourtant se fit moins forte que d'habitude, légère même comme si le loup désirait respecter la sagesse et le silence de la nature qui les entourait. Cat's mit une seule seconde à répondre, une seconde eu Michiru eu la désagréable impression qu'elle lisait en lui bien plus facilement qu'il l'aurait souhaité devinant ainsi les démons qui hantaient son esprit. Puis, sa voix s'éleva, douce agréable et Michiru la savoura comme il savourait la première brise annonciatrice de l'hiver. Il écouta ensuite sa phrase puis les mots prirent leur sens dans son esprit alors qu'un sourire léger mais dur plana un instant sur ses babines.

«Sauf si le nom et la personne disparaisse dans l'oubli au suite d'une conversation indésirable, le nom perdant ainsi tout sens et intérêt...»

Mots durs et sévères que Michiru laissa planer un instant conscient que Cat's pourrait se sentir insulter par cette déclaration mais, avant que ceci ne se produise Michiru reprit, d'une voix plus modulée, plus douce, comme si sa déclaration à venir allait être d'importance plus grande mais aussi plus douloureuse.

«Ce qui n'est le cas aujourd'hui aussi, j'accepte ce savoir avec justesse et joie. Cat's Water.»

Combien de nom c'étaient ainsi perdu dans les méandres de son esprit ? Combien de personnes c'étaient-il permit d'oublier sans se soucier d'eux, comme s'ils n'avaient pas plus d'importance que sa première dent ? Des dizaines, des centaines peut-être et Michiru tenta un instant de partir à la recherche de ces êtres. Mais ses souvenirs demeurèrent brumeux, ne lui apportant que des visages troubles aux contours épurés. Il tenta de s'accrocher à l'un deux pour finalement, perdre sa trace.
Un soupire glacé sortit de sa gueule tandis que la petite louve à ses côtés, s'allongea paisiblement sans pour autant s'approcher de lui. Michiru l'observa un instant, laissant courir son regard sur ses courbes féminines avant de s'arrêter sur son visage accueillant puis sur ses yeux qui semblaient tout voir, tout entendre et capable de lire dans le plus profond et complexe des êtres.
Michiru en était gêné tandis que la louve ne semblait éprouvée aucune crainte à s'imposer ainsi et il lisait en elle une envie profonde de mieux le connaître et de plonger dans son être comme jamais personne ne s'y serait risquer avant. Mais... Michiru se sentait-il capable de laisser une petite louve, presque inconnue et sans grand intérêt à ses yeux glisser ainsi, sur les tempêtes de son esprit et de son cœur sans la moindre résistance ? Il était évident que non. Mais Cat's était belle, vive, et possédait une redoutable intelligence alors Michiru décida de rester, d'écouter et peut-être même d'apprendre.

Cat's reprit la parole, répondant à sa phrase en usant de ses mots comme d'une arme redoutable et Michiru écouta, sans ciller, sans chercher à l'écouta et laissa ces paroles danser à ses oreilles, pénétrer en son être pour enfin atteindre son cœur. De plein fouet et avec une redoutable efficacité.
Faisait-il partit de ces êtres prisonniers d'eux même ? Se pensant si libre qu'ils s'illusionnaient en se pensant libre alors que leur étroitesse de vue et d'esprit les empêcher d'avancer, de voir, d'apprendre et de vivre ? Car là était aussi le but de la liberté et un être s'estimant libre d'aller de droite et de gauche s'en demander de compte à personne ne l'était pas pour autant. Terrible découverte faisait naître question sur question où Michiru prendrait le temps de si pencher plus tard.

«Vous, vous exprimez avec une redoutable efficacité Cat's et il est étonnant de trouver tant de justesse et de vérité dans vos mots. Vous n'avez sans nul doute raison car la liberté est comme le vent : indomptable et il faut des années, parfois une vie pour que l'être apprenne et enfin, devienne libre. Et si j'accepte votre compliment je ne doute pas une seule seconde qu'il faudra encore de nombreuses années avant de devenir complètement libre.»

Michiru se tut alors que son regard se perdait sur la surface luisante du lac qui, sous la lune, offrait de subtiles reflets argentés à ceux ayant la chance de se trouver ici. Fermant les paupières, Michiru huma profondément l'odeur de la terre et de l'eau, s'emplit d'une sérénité nouvelle avant de reposer ses yeux devenu abysse sur la louve.

«Quand à moi, je vous souhaite de progresser sur votre voie et de continuer à vous ouvrir ainsi car nul doute que vous êtes bien plus libre que moi.»

Michiru ressentit un pincement au cœur une fois ses paroles prononcées cependant, son regard demeura impassible et froid bien qu'une étonnant lueur de sagesse danser à l'intérieur, au plus profond de l'océan de ses yeux.

Le silence retomba, agréable, léger, serein et Michiru, se permit à son tour de se coucher avant de lever les yeux sur son interlocutrice qui utilisait ce que Michiru devinait son pouvoir sans aucune pudeur devant ses yeux. Une bulle d'eau se souleva alors de terre et la louve noya ses yeux dedans avant de la faire devenir vapeur, vapeur qui devant glace, une glace de plus en plus opaque pour finalement devenir brillante, luisante et aussi dur que du diamant lorsque Michiru fit intervenir son pouvoir avec discrétion, interférant ainsi celui de Cat's pour finalement ce lier au sien. Un lien étroit, invisible mais que Michiru ressentit dans la totalité de son corps.

«Vous maîtrisez l'eau comme l'oiseau peut danser avec le vent.»

Murmura-t-il posant sur la louve un regard paisible presque doux lorsque que soudain, le sol chargé d'humidité devint glace sous leur corps. Cependant, ce n'était point une glace froide mais bien tiède presque appréciable. La sensation ne dura qu'une seconde sous le corps Catty tandis qu'elle demeura sous celui de Michiru que le simple contact de son corps faisait geler les alentours. Cependant, il n'en avait pas fini, poussé par le plaisir qu'il ressentait dès que la glace s'unissait à lui dans une danse parfaite et jouissif il fit se recouvrir les alentours d'une fine pellicule glacée si bien que la lune après avoir braqué ses faisceaux argenté sur la surface lisse de l'eau s'attaqua à présent à la fine couche de glace qui s'illumina aussitôt projetant autour d'elle une merveilleuse lumière dorée qui fit sourire de satisfaction notre loup qui perdit de sa froide apparence pour devenir lui même, devenant plus beau encore peut-être plus beau et plus vrai qu'il ne l'avait jamais été.

«Si m'opposer au loi de la nature ne me percerait pas le cœur et jouer avec mon pouvoir abusif je ne me lasserai jamais de ce spectacle...»

Murmura-t-il si faiblement que Cat's ne l'aurait peut-être pas entendu avant de faire disparaître tout ça, en un battement de cible et se fut alors, comme si ce paysage transformé ne fut qu'une illusion magnifique et éphémère. Michiru sembla quitter son état de transe sans pour autant lâcher du regard le lac sans apporter d'importance à la louve, attendant que celle-ci parle si elle désirait lui faire par de son opinion. Quand à lui, il n'avait plus rien à dire...

La jeune louve était calme, sereine. Le paysage environnant, surtout, enclinait à cet état d'esprit : Un arbre, un grand chêne, surement centenaire, planté au milieu d'une plaine. Mais quelle plaine ! Partout s'étendait une eau claire, transparente, d'un léger bleu turquoise, qui définissait le fond de la plaine dans un camaïeu argenté lunaire et aqueux. Le chêne se reflétait légèrement dans l'eau, dans des tons argentés, lui aussi. Les deux loups étaient sur un îlot de terre sèche et chaude après une journée magnifique. Ils étaient...Seuls au monde. Cat's n'avait pas réellement conscience de cela. Elle gardait toute son attention pour le loup en face d'elle, car si le paysage était impressionant, le personnage l'était encore bien plus. Il changea d'attitude vis-à-vis de la louve, perdant un peu de suffisance. Ce qu'il perdait en suffisance le grandissait en stature et en attitude. Il en sortait...grandis.
La louve apprécia plus qu'elle ne le laissa voir ce changement, elle n'appréciait pas se faire prendre pour une moins-que-rien, et se relâcha un peu intérieurement. exterieurement, elle était toujours aussi calme et détendue. Elle ne fit aucun bruit après les paroles échangées, et Michiru brisa le silence pour émettre une réponse. Mais il ne le brisa as brutallement, car sa voie avait entièrement sa place dans le tableau qu'ils formaient.

«Sauf si le nom et la personne disparaisse dans l'oubli au suite d'une conversation indésirable, le nom perdant ainsi tout sens et intérêt...
...Ce qui n'est le cas aujourd'hui aussi, j'accepte ce savoir avec justesse et joie. Cat's Water.»

Lors de la première phrase, Catty s'était surement un peu raidie. Elle n'en avait pas conscience, mais l'avait surement fait. Car ces paroles n'étaient pas particulièrement sympathiques. Elles étaient...Viscieuses. C'était une facon de dire qu'elle n'était rien, et que lui était tout, et que la question était si elle avait un tant soi peu de valeur aux yeux des autres et s'ils seraient frustrés s'il l'ignorait, et non la question si elle semblait digne d'interêt à elle seule. Ce qui n'était pas miex, il est vrai. Elle se détendit à la deuxième partie de la phrase, la conclusion, qui la remplit, étrangement, de joie. Peut être pas. Disont un bien être agréable. Ce sentiment de ne pas être rien...Car, en effet, on existe le plus souvent pour les autres et non pour nous même. Si on n'est rien pour les autres, on en tire souvent une frustration qui mène à la folie.
Catty n'avait pas pleinement conscience du gouffre remplit de questions qu'elle faisait naître dans l'esprit du beau loup imposant. Elle réfléchissait elle même à certains points philosohiques qui lui permettaient de rester libre, ou du moins le pensait elle. Ca lui suffisait. Lorsque le loup répondit à sa petite pique, elle écouta attentivement. Mirichu, elle l'avait sentie dès le début, étaient de ces loups avares en parole et dont les dires étaient souvents à méditer longuement, et dont les conseils étaient à suivre scrupuleusement.

«Vous, vous exprimez avec une redoutable efficacité Cat's et il est étonnant de trouver tant de justesse et de vérité dans vos mots. Vous n'avez sans nul doute raison car la liberté est comme le vent : indomptable et il faut des années, parfois une vie pour que l'être apprenne et enfin, devienne libre. Et si j'accepte votre compliment je ne doute pas une seule seconde qu'il faudra encore de nombreuses années avant de devenir complètement libre.»

Elle sourit. Un petit sourire, simple, mais sympathique et avenant. Il n'était rien, mais c'était des sourires qu'appréciait la jeune louve : simples et francs. Elle fut quelques peu troublée par le fait que le loup utilisa son diminutif de facon tout à fait naturelle, comme on parle à un vieil ami, connu depuis pluseurs années. Elle eut une pensée interieure. Bien qu'elle ne l'avait vu que depuis quelques minutes, elle en savait déjà beaucoup sur lui. Et lui en savait déjà beaucoup sur elle. Enfin...Elle le supposait. Il était...Libre. Ca se voyait comme un nez au milieu de la figure. Libre et indomptable. Sa réponse fut nette mais plus douce. Elle n'aimait pas être mchante, même par insinuation. Les mots font parfois plus mal que les coups.

Catty savoura la pose entre les paroles des deux présents, le temps de laisser dame nature s'exprimer par ces grands silence si éloquents. Ils étaient indispensables. Leurs voix n'étaient pas des coupures dans ce silence, le tout formait une mélodie pleine de croches, de blanches de noires et de soupirs. Un mélodie agréable et mysterieuse.

«Quand à moi, je vous souhaite de progresser sur votre voie et de continuer à vous ouvrir ainsi car nul doute que vous êtes bien plus libre que moi.»

La louve eut un autre fin sourire discret avant de répondre. Avant, elle eut juste le temps de voir, dans les yeux magnifiques du loup de glace, une étincelle de sagesse, montrant ce que lui avait coùté cette parole. Ce qu'elle savait et que le loup ne savait pas, c'est ce qu'il avait récupéré de cette parole, et c'était énorme.

Alors qu'elle finissait par laisser ses mots s'exprimer par une boule bleue argentée, le loup s'empara de sa création. Elle ne tenta pas de résister, et le laissa s'emparer de la boule bleue, de son âme. Car la jeune louve donnait tout à sa création, et lorsque les deux fusionèrent, elle le ressentit jusqu'au fond de son être. Elle se sentit...Changée. Il avait violé cet espace interdit. Mais elle ne lui en voulut pas. Ca c'était fait de facon si...Naturelle...Il avait remonté la source de son âme comm un habile et rapide loup intangible.

Lorsque ces mots retentirent, elle reprit contact avec la réalité. La boule ui avait flotté était maintenant presque entièrement opaque. Elle reprit le contrôle de la création éphémère en la faisant disparaître, devenant vapeur, s'envolant vers la lune. Sa voie répondit, douce, presque impreceptible, et si le silence ne s'était pas fait maître des lieux, le loup ne l'aurait pas entendue.

La louve sentit, pendant quelques secondes absolue, une glace chaude et douce se créer sous ses pattes, sous son être, sous elle. Elle ne bougea pas, ne fit aucun mouvement alors que cette glace disparaissait, alors qu'elle tenait sous le corps majestueux du loup. Il en était grandi...Il était...Il n'y avait pas de mots pour décrire le fait que le loup soit vraiment lui alors que la glace l'entourait, dorait, et devenait contre nature. C'est alors que Catty comprit. Que Michiru n'était pas un loup de glace. Miciru était l'incarnation de la glace.
Le paysage se glaca soudain, devenant miroir, entièrement, intangible, infini, miroir d'une âme aux multiples tournants, courbes. La pellicule ne resta que quelques microsecondes, mais elles ravirent pleinement l'esprit de la louve noire et grise, et elle garda cet instant gravé dans sa mémoire.

«Si m'opposer au loi de la nature ne me percerait pas le cœur et jouer avec mon pouvoir abusif je ne me lasserai jamais de ce spectacle...»

Catty pensa pendant quelques secondes avoir rêvé de cette phrase, mais elle savait que son ouïe ne la trompait pas. Si le silence n'avait pas été absolu et que son ouïe n'était pas autant développée, elle n'aurait pas saisi ces paroles. Mais elle les entendit. Il souffrait de jouer ainsi avec la réalité, car ce n'était qu'un rêve, une vision onirique qui n'avait pas le droit d'exister.

Elle se garda d'ajouter une parole à se murmure lâché dans une expiration.

Ses neufs queues accélérèrent le mouvement provoquant une brise plus froide encore alors que Michiru, comme insensible à cette nouvelle baisse de température détournait son regard impénétrable de la belle et étonnant Cat's Water afin de se plonger dans la contemplation des cieux.
Un bleu océan s'étendait au dessus d'eau, offrant un spectacle dès plus splendide mis en valeur par des dizaines et des dizaines d'étoiles qui, ensemble, avaient décidés d'illuminer la totalité du ciel donnant ainsi à Michiru l'impression d'être dans un rêve. Caressant la lune, réduite à une simple virgule se soir là des yeux il observa ensuite le lac dont l'eau clair reflétait la lueur de la reine de la nuit. Un lieu extraordinaire qui remplissait Michiru d'un étrange bien être qu'il n'aurait jamais cru pouvoir ressentir en présence de quelqu'un d'autre. Cat's Water... Étonnant louve qui ne semblait guère s'intéresser au paysage tant sa concentration semblait porté sur son être. Michiru aurait du se sentir flatté cependant cela le gênait étrangement. Certes son physique était incroyable, cependant pourquoi la louve ressentait-elle à ce point le besoin de le découvrir. Car Michiru sentait là bien plus qu'une curiosité mais un intérêt réel, un intérêt qui le gênait et à la fois le ravissait. Lui qui c'était toujours imposé par sa prestance effrayant les autres plus qu'autre chose trouvait aujourd'hui quelqu'un qui s'intéressait véritablement à lui et ne s'arrêtait pas à son physique et surtout, à cette barrière invisible qu'il avait battit autour de son être le rendant d'autant plus froid, d'autant plus glacial. Cependant, il restait beaucoup de chemin à parcourir pour le toucher véritablement et si, aujourd'hui, Michiru acceptait de converser avec elle quand serait-il demain ? Il l'observa paisiblement tandis que cette question ricochait dans son esprit pour finalement trouver une réponse : Cat's Water n'était pas des personnes qui s'effacent de votre esprit cependant, il serait l'oublier si cela s'avérait nécessaire et elle deviendrait comme les autres, un déchet au milieu de ses souvenirs.
Conscient de la brutalité de cette pensée Michiru n'en paru pourtant point dérangé. Il se savait cruel sur certains points mais c'était une manière de se protéger des remords et des regrets, de l'attachement aussi, lui qui c'était toujours suffit à lui même ne voulait pas que cela change.

Fermant les yeux puis tournant la tête, Michiru sortit de ses pensées pour formuler une réponse. Sa voix d'habitude forte et imposante se fit légère, caressante et s'accorda ainsi parfaitement avec le silence qu'il brisa sans heurte et sans trouble. Sa première phrase prit ainsi une tournure insultante et Michiru sentit Cat's se raidir légèrement à ses côtés jusqu'à l'instant où elle entendit la suite. Une nouvelle réponse s'éclaira ainsi dans son esprit. Cat's avait besoin de respect et ne supportait pas d'être mise plus bas que terre par d'autres loups. A cette pensée Michiru réouvrit les yeux qui se posèrent sur le visage de la jolie louve. Ceux qui osaient la rabaisser n'avaient sans doute jamais eu la chance de converser avec elle. Cette pensée le fit souffrir, peut-être aurait-il du garder son masque de froideur et passer pour le beau salop qu'il avait l'habitude d'incarner. Impossible... lui souffla une petite fois car cette louve intimait bien plus de respect à Michiru qu'il n'aurait voulu l'avouer et nul doute qu'il prenait un grand plaisir à parler avec elle, à ouvrir son esprit et son âme pour faire vivre ses paroles comme jamais encore il ne se l'était permit avec une quasi-inconnue. Une quasi-inconnue... Pourquoi lui semblait-elle alors si proche ? Cat's lisait en lui comme peut savait le faire et Michiru parvenait à faire la même chose si bien que tout deux semblait se connaître depuis longtemps alors qu'ils se rencontraient tout juste. Michiru haussa les épaules à cette question silencieuse, signe qu'il n'y prêtait une grande importance où y repenserait plus tard car il devait à présent répondre à Cat's à propos d'un sujet qui lui tenait à cœur, d'un seul mot qui vivait et vibrait en lui depuis des années : liberté.

Ainsi il reprit la parole et Cat's l'écouta avec attention ce qui, étrangement, lui fit du bien. Quoi de mieux que de sentir que nous parlions pas dans le vent ? Que nos paroles allaient trouver une cible, toucher en plein cœur avant de rebondir vers vous pour construire ainsi une discussion emprunt de respect et d'intelligence ? Michiru se sentit d'ailleurs si bien dans son discours qu'il employa le diminutif de Cat's Water avec une étonnante simplicité comme si elle était une vieille amie qu'il était tout simplement heureux de retrouver. Plus étonnant encore, il lui offrit un sourire, mince, presque irréelle tant il disparut rapidement de ses babines, mais un sourire, un vrai.
Puis le silence revint court car déjà Cat's reprenait la parole. Parole qui cette fois ne plut pas à Michiru qui marqua son désaccord par un léger secouement de tête. Sans doute se serait-il exprimé vivement avec un autre loup cependant, il en fut tout autre avec Cat's. Prenant le temps de laisser le silence intervenir et de mettre ses idées au clair il finit enfin par reprendre la parole d'une voix douce et mesurée, parfaitement contrôlée.

«Je ne suis pas d'accord avec vous sur ce point là. Voyez-vous, la liberté et partout, en toute chose cependant, tout comme le bonheur, il ai difficile de l'atteindre et de devenir libre sans s'emprisonner ou s'illusionner cependant, une fois que nous sommes libre et que nous avançons sur la voie de la liberté plus rien ne peut nous arrêter. Alors je dirais que la liberté est bien loin d'être éphémère car la liberté est éternel. Elle vie en chacun de nous mais rare sont ceux capables de l'écouter et de la suivre.»

Michiru se tut, sans savoir si la louve aurait comprit ses paroles comme il l'aurait souhaité. Le silence retomba et Michiru ferma de nouveau yeux. S'immobilisant, aussi parfait et beau qu'une statut, il attendit de longue seconde avant de reprendre d'une voix plus douce encore et bien plus sereine qu'auparavant. Cat's sourit mais Michiru n'eut pas le loisir de le voir car il ouvrit les yeux une seconde trop tard une lueur de sagesse dansant à l'intérieur alors que les paroles de Cat's brisait à nouveau le silence, si vrai, si pur, si juste que Michiru n'ajouta rien se contentant de poser sur elle un regard brillant et doux. La tempête c'était calmée en lui pour devenir fleuve calme suivant avec détermination mais tranquillité la voie qu'il c'était ouverte depuis très longtemps : celle de la liberté.

Cat's utilisa ensuite son pouvoir devant ses yeux créant une bulle d'eau qui devint vapeur puis glace jusqu'à l'instant où Michiru s'empara de sa création sans qu'elle ne cherche à l'empêcher. Il avait sentit leur âme fusionné lors de la capture de son pouvoir et un léger sourire anima ses lèvres alors que la bulle devenait solide et brillante bien plus dur et solide encore que du diamant. La glace parfaite, celle que représentait Michiru.
Il fit un commentaire, un seul et Cat's, avant d'y répondre reprit sa création la faisant devenir vapeur avant qu'elle ne disparaisse comme si elle n'eut jamais exister.
Le sourire de Michiru s'effaça peu à peu et son regard redevint dur bien qu'une légère étincelle de douceur brillait encore à l'intérieur. Étincelle qui disparu à son tour, engloutit par les vagues de son regard quand se fut à son tour d'user de son pouvoir. Pour le plaisir de la louve, mais aussi pour le sien. Car Michiru ne se sentait jamais aussi libre et lui que lorsqu'il usait de son pouvoir, son esprit, son âme et son cœur communiait alors parfaitement avec la glace et son être s'envolait si loin qu'il lui semblait alors être imbattable, intouchable...

Sensation qui déferla sur lui lorsque la glace se rependit sous la louve, sensation qui l'emporta entièrement lorsqu'il recouvrit les alentours d'une pellicule glacée faisant de suite chuter la température d'un ou deux degrés, sensation qui disparu lorsqu'il se força à tout stopper, le paysage redevenait paisible comme si jamais rien ne c'était produit.

Une phrase sortit alors de sa gueule, une expiration, si faible que Michiru n'aurait jamais pensé que Cat's puisse l'entendre et pourtant, ses mots ne lui échappèrent pas et elle comprit qu'il souffrait de jouer ainsi avec la réalité. Était-il possible que quelqu'un parvienne ainsi à le comprendre ? Cela lui semblait totalement fou et pourtant.
Fermant les yeux, se fut à Cat's Water de s'exprimer, mots qui arrivèrent jusqu'à Michiru sans qu'il ne semble pour autant réagir. Gardant les yeux clos il laissa le silence retomber. Doux, apaisant, tranquille et Michiru se sentit si bien qu'il sembla même s'assoupir. Sembla seulement.

« Je vais sans doute me montrer curieux pour la première fois de ma vie mais... Dans quelles circonstances avaient vous prit votre liberté ? J'ai cru comprendre et je sens que vous ne l'êtes point depuis... Extrêmement longtemps si je puis m'exprimer ainsi.»

Michiru n'avait pas ouvert les yeux mais ses oreilles c'étaient dressés sur son crâne signe qu'il était alerte et que la réponse de la louve l'intéressait véritablement. Sage et serein il attendit.