Longues réflexions, certainement inutiles [ Pv Ml ]

Bloody Imagination. Bloody Imagination. Bloody Imagination. Son propre prénom résonnait dans sa tête. Sa tête qui semblait bien lourde en ce jour brumeux. La jument s’avançait lentement vers nulle part, elle était à la recherche du néant. Aujourd’hui semblait être un sombre jour, même pour les monstres. A vrai dire, c’était un jour de réflexions, profondes, pour la femelle. Son corps était nerveux, et certaines de ses veines ne pouvaient s’empêcher de ressortir, ainsi que ses muscles. Malgré sa finesse, la jument était dotée de muscles plutôt développés, et son sang était le plus bouillonnant au monde. La belle grise se demandait pourquoi son père l’avait affûté d’un tel nom. Non pas qu’elle ne l’aime pas, mais elle se demanda comment son père, qu’elle n’avait pratiquement jamais vu, avait réussi à lui donner un nom qui colle si bien à son caractère, à sa peau. Peut-être qu’il guettait toujours, d’un haut. Non, non, il n’était pas mort, seulement, son pouvoir était celui de la pluie, et la pluie guette toujours dans les nuages. Mais aujourd’hui, le ciel était certes recouvert de nuages, mais la brume opaque aurait empêché la moindre goutte de tomber. La brume circulait dans la moindre partit de cette vallée. Bloody avait l’encolure basse, et sa tête frôlait le sol. Elle sentait la terre humide, et ses sabots laissaient de magnifiques traces.

Lâcha-t-elle. La jument grise soupira lentement, mais l’air se coinça dans ses dents rendant un bruit semblable à celui d’un serpent qui s’ennuie, à mourir.

Bloody Imagination avait beau se plonger dans de longues réflexions, mais lorsqu’il s’agissait de son père, de sa famille, d’elle-même, elle n’avait pas de réponses. Pourquoi donc ? Sa mère n’avait été qu’une simple femelle qui avait donné la vie à une petite pouliche. Son père lui était bien plus énigmatique, mais il semblait plus ressemblant à Bloody. Pourtant, celui-ci avait un regard bienveillant et aucuns auras meurtriers entouraient l’étalon. Alors pourquoi est-ce que Bloody Imagination était ainsi ? Ça, elle l’ignorait bien… Pourtant, au fin fond de son être, elle savait que tout ça n’était pas du au hasard, et que quelque part, quelqu’un lui était semblable. Qu’il soit mort ou vivant, cet être avait certainement des gènes en communs avec la jument, elle en était plus que certaines.
Auparavant, elle avait rencontré une certaine Despise, son pur reflet, mais elle était louve et Bloody était jument. Juste des sœurs d’esprit, mais dans de sang.

Bloody Imagination secoua un instant sa tête, histoire d’oublier toutes ses longues pensées, et de ce vider la tête. Elle releva sa lourde encolure, menant son visage à une hauteur plus raisonnable, et elle s’immobilisa. Elle dressa ses oreilles, dilata ses naseaux, et ouvrit grand ses yeux. Là, il y avait quelqu’un. Mais qui était-ce ? La jument eut beau sentir, regarder, et écouter mais l’individu semblait être dépourvu d’identité. Son odeur était fade, sa silhouette était claire et son allure était lente. Qui était-il ? Il ne semblait pas appartenir à un clan. Mais Bloody ne résonna pas de suite ainsi. Pour une fois, elle laissa de côté son rang, redevant une simple jument, enfin simple c’est une façon de parler, et elle fixa l’inconnu. Ses yeux étaient bleus, et il avait une mèche de la même couleur, c’était un loup bien beau. Bloody Imagination retint un instant son souffle, coupant net son désir de sang. Elle ferma ses yeux et se concentra. Aujourd’hui, elle voulait se contenir, elle voulait paraître ordinaire aux yeux de cet étranger. Pourquoi donc ? Elle n’avait pas du tout honte de ce qu’elle était ! Non, c’était une simple lubie, enfantine. Son côté pouliche pouvait ressortir à de nombreux moments. Elle était curieuse, impatiente, et surtout elle n’obéissait qu’à elle-même, ou presque. Car tous les enfants sont bien obligés d’écouter leur mère, même si celle-ci est loin d’être la meilleure de toutes. Et bien Bloody se devait d’écouter Inga, malgré tout. La femelle à la robe grise prit une expression faciale neutre, et ses yeux verts transpercèrent le loup blanc. Elle entrouvrit sa gueule, et déclara, sur un ton mielleux, qu’elle avait du mal à quitter :

A vrai dire, Bloody ne savait pas s’il faisait nuit ou jour, mais le ciel était inaccessible d’accès, pour le regard de quiconque. Alors, vu l’atmosphère qui régnait, plutôt obscure, elle décida qu’il devait bien être aux alentours de 18 heures.

- Bonsoir.

- Vous de même. »

« Vous de même. » Répondit avec une voix sans vie, le loup.

Bloody n’avait pas vraiment l’habitude de s’interroger sur les inconnus, mais celui-ci semblait vraiment être un cas à part. Il était perché, là-haut, sur le vieux cerisier. Ce vieux cerisier était le héros de nombreux contes racontés aux plus jeunes. Mais Bloody ne les connaissait pas, car elle faisait parti du clan du Goût, et techniquement, elle n’avait rien à faire ici. Mais elle n’obéissait qu’à ses quatre membres, qui bien souvent l’emmenaient au-delà des limites de son territoire. Et cela lui était bien égal, car peu de loups, ou de chevaux, la défiaient. Bloody Imagination était connue de tout Cinq Sens. Elle ne savait pas exactement comment les autres la voyait, mais il y avait bien une choses qui circulait sur elle. C’était tout simplement la jument du Diable. Et cela ne gênait pas la femelle, car ce n’était pas complètement faux. Bien que son père, Esan, ne fusse jamais le Diable, mais après tout, il y avait bien quelqu’un dans ses ancêtres qui avait eut l’allure du Malin. Enfin, Bloody ne croyait pas vraiment au Diable, ni à Dieu. Elle ne croyait qu’en elle-même, elle avait confiance en son esprit et en son corps. Elle ne le surestimait pas, car elle connaissait ses limites, mais elle savait parfaitement de quoi elle était capable. Et elle était loin d’être une simple assassine. Bloody Imagination arrêta de penser à sa propre personne, et elle posa son regard sur l’étranger.

Celui-ci avait répondu avec un calme héroïque devant la jument, qui pour l’instant se comportait en équidé tout à fait normal. Il ne devait pas la connaître, et tant mieux, elle n’avait pas envie de cela, elle voulait garder une part de mystère, tout comme l’inconnu. Car il ne gardait pas qu’une part de mystère, mais bien plus. Tout son être dégageait un aura aussi neutre, c’était vraiment, stupéfiant. Son visage n’avait aucunes émotions. Et son corps était proportionné à la bonne taille. Il était physiquement ordinaire, et son esprit semblait être aussi compliqué. Cet étranger était un quelque chose de paradoxal en lui seul. Et cela intrigua la jument, énormément. Et pourtant, il en fallait vraiment pour l’intriguer, elle, la grande buveuse de sang, la terrifiante Imagination Sanglante. D’ailleurs, Bloody se considérait comme quelqu’un d’hors norme, normal, mais elle ne considérait personne ne « normal », proprement dit. Lui il était trop calme, trop blanc, trop trop … La femelle ronfla des naseaux, ne trouvant pas un adjectif exact pour décrire ce mâle, cet inconnu. La seule manière de mieux le connaître était tout simplement de le découvrir, de l’observer. Mais son allure était aussi parlante qu’une pierre, il fallait donc que la femelle discute avec lui. Elle n’irait pas directement à des questions, maladroites, mais elle demanderait des choses simples, à partir de ces choses, elle arriverait à le qualifier, probablement. C’était ce qu’elle faisait en général, mais en général les êtres vivants parlaient déjà beaucoup, rien qu’avec leur corps. Laissant le silence se répandre, elle le brisa, avec une certaine douceur, et elle continua sur sa lancée.

Oui, elle était polie, et se présentait, la plupart du temps, en première. Mais il arrivait souvent que les êtres en face d’elle la reconnaissent de suite et prennent la fuite, ou bien au contraire veuillent en savoir plus sur cette légende vivante qu’elle était. Puis, elle continua sur sa voix doucereuse :

Insista-t-elle, légèrement, essayant de cacher son impatience.
Elle regarda tout autour d’elle, et le parfum de l’unique feuille du vieil arbre embauma ses naseaux, elle inspira à fond, remplissant ses poumons de cette odeurs délicieuses, enfin, rien ne valait l’odeur du sang, pour Bloody Imagination.

Se permit-elle d’ajouter. Car il était vrai qu’il faisait bien plus sombre que d’habitude, en ces terres. Oui, elle était déjà venue ici, et l’obscurité lui avait paru moins franche.

- Je me nomme Bloody Imagination.

- Et à qui ai-je l’honneur ?

- Ml, âme errante.

- Sombre journée.

- Quelle importance? Elle reste monochrome et similaire aux autres.

Inconnue

« Ml, âme errante. » déclara le loup à Bloody. La voix du mâle était bien ordinaire, bien trop neutre, bien trop calme. C’était vraiment étrange. De plus, son nom semblait vraiment … Enfin, on ne choisit pas son prénom. La jument continuait de regarder le blanc. Il lui tournait le dos, ce qui n’était pas très poli. Seulement, sa tête était en direction de la grise. Rien de plus. Il n’était même pas descendu. Mais elle avait l’habitude d’avoir à faire à des loups bien peu élevés, et surtout effrayé par sa simple présence. Mais lui, il ne semblait même pas dégoûté. Pourtant, la jument dégageait constamment cette odeur morbide, qu’elle n’essayait pas du tout de cacher. Elle vivait dans ce monde rempli de sang, alors celui-ci sentait le sang, avait la même couleur, la même texture …

« Quelle importance? Elle reste monochrome et similaire aux autres. »
Oulah. Ce Ml avait répondu bien vite à la remarque qu’avait fait Bloody. Elle fronça ses sourcils, et elle tourna sa tête, légèrement, pour essayer de voir l’animal sous un autre angle. Mais rien n’y fit. Cet être était vraiment étrange. Et qui plus est impoli. Bloody commençait à perdre sa patience, limitée, et sans vraiment sans rendre compte, elle commença à gratter le sol, de son antérieur gauche. Qu’avait-il ce loup pour oser ne pas regarder la jument, même pas longtemps ?! C’était vraiment un curieux personnage. Et puis, son odeur intriguait bien la femelle, car elle semblait bien ressentir un lui un autre aura. Comme s’il n’était pas seul. Enfin, elle n’aurait pas pu l’expliquer, c’était bien trop étrange. La femelle se demanda comment pouvait-on trouver toutes les journées semblables ? Tous les jours se diffèrent, ne serai-ce que par la météo, ou par les rencontres que l’on fait. Ou tout simplement, de part nos propres actions ! Bloody Imagination restait figé, ou presque car son antérieur continuait de gratter le sol, mais elle était vraiment bouche bée devant ce personnage à l’allure bien trop saine. Une image, qui, finalement, était tellement nette, tellement blanche, qu’elle en devenait effrayante. Mais pas pour Bloody. En fait, la jument ne faisait que creuser des théories toutes aussi différentes, et elle cherchait à savoir le pourquoi du comment, mais ce mâle était indiscernable. Alors, rageuse d’elle-même, elle gratta avec une toute autre puissance la pauvre terre, et ainsi créa un trou. Et, elle frappa le sol de son autre antérieur, faisant légèrement trembler l’arbre accroché à la terre humide de la vallée. Alors, après son petit cirque, la jument tourna autour du vieux tronc, et elle se retrouva, enfin, face à ce solitaire. Cette âme errante. Ses yeux verts le fixèrent, et elle cherchait à tout prix à découvrir qui il était. Mais pourquoi lui accordait-elle tant d’importance ? Mystère ! Elle ne savait pas vraiment pourquoi, mais elle avait envie de savoir plus de chose sur lui, sa curiosité enfantine refaisait surface, et son impatience légendaire commençait sérieusement à se faire ressentir.
Néanmoins, elle essaya de garder son calme, mais c’était peine perdue. La jument continua à fixer le mâle à la fourrure blanche, mais celui-ci restait toujours de marbre, ne laissant aucunes émotions surgir de son visage. Même pas du dégoût, ni du mépris. Rien. Il semblait ne rien ressentir, être le maître du néant. Alors, devenant de plus en plus nerveuse de part son ignorance sur Ml, elle frappa encore le sol, et déclara, de sa voix erratique :

Bloody se tut un instant, très court, et elle continua :

Et sans pouvoir s’en empêcher, la gamine à l’intérieure d’elle cria :

Mais elle ajouta, pour essayer de cacher sa nervosité :

Sa voix était irrégulière, et contrairement au solitaire, Bloody avait du mal à cacher ses émotions, bien qu’elles soient généralement négatives, pour la personne en face d’elle.
Bloody Imagination était comme une gamine qui veut jouer avec un papillon, mais celui-ci semble voler trop haut pour elle. Elle voudrait jouer avec lui, alors elle lui court après, sans le lâcher du regard …

( j'ai décidé de le jouer avec un tout petit peu de jugement, ça lui donnait une allure encore plus étrange, je me suis dit <3 )

- Vous me semblez bien étrange. Vous me semblez être un fantôme.

- Et, je ne sais point pourquoi, je voudrais en savoir plus de vous.

- Descendez de cet arbre.

- Que je puisse mieux vous parlez, et vous discernez …

- Non.

- Vous pourriez me blesser, Bloody Imagination. De nature prudente, je resterai sur ma branche; C'est un endroit que vous ne pouvez pas atteindre même si vous le désirez, en conséquent, un endroit sécuritaire pour moi de m'y installer.

- Logique est-t-il de croire que ce que l'on atteint pas reste une fleur qui s'épanouit. Il est dit que c'est un moment magnifique, mystérieux... Je préfère vous prévenir; je ne suis pas cette fleur. Vous vous trompez si vous croyez que je suis un tan soi peu " surprenant ".

- Vous feriez une grave erreur: Gaspiller votre temps, gaspiller votre salive.

- Mais, si vous jugez important d'en savoir plus sur moi, je ne vous retiens pas. Or je resterai ici, sur cette branche.

Le loup à l’allure translucide, de par sa neutralité totale, ne semblait pas plus alarmé que ça Pourtant, il avait bien de quoi !
En dessous de lui, ou presque, se trouvait une jument affolée par son impatience, reconnue par tous, et qui était là à gratter le sol faute de n’avoir rien d’autres pour calmer ses nerfs, à fleur de peau. Le loup blanc était aussi calme qu’un lac, aussi paisible qu’un nuage vagabond. Et son regard était comme caché par un voile blanchâtre, peut-être était-il déjà mort et qu’il ne restait de lui qu’un semblant d’esprit, un fantôme ? Non. Bloody ne croyait pas en ces histoires, pourtant, quelques temps auparavant, il y eut un étalon, dénommé Ghost, qui fut un spectre. Et qui hanta de nombreux animaux, et de nombreux lieux. Mais Bloody Imagination faisait parti des personnes qui ne croient que ce qu’elles voient. ET la belle jument n’avait jamais vu, ni même aperçu cet être fantomatique. Elle secoua légèrement sa tête, pour remettre ses idées en place, et chasser ce conte surnaturel. Son regard de serpent, car il était souvent comparé à celui d’un reptile, retomba net sur la silhouette presque sans vie, du beau loup. Ce loup qui avait une mèche bleue qui donnait un léger souffle de vie à son allure étrange. Finalement, Ml n’avait pas du tout une allure effrayante, mais le fait qu’il reste de pierre devant un monstre, un vrai, tel que Bloody, portait à vous faire frissonner. . .

Bloody Imagination eut un instant d’hésitation. Et si, et si … Et si ce mâle était aussi calme grâce à son « grade », il était libre, c’était un solitaire, et peut-être que grâce à cela il ne pensait ni à son malheur ni à bonheur, et que son esprit vidé de toutes inquiétudes, de toutes peurs, de toutes passions, était aussi neutre que la neutralité elle-même ? Bloody laissa alors échapper un léger soupir, l’enviant, car elle désirait sa liberté plus que tout, mais ce n’était pas non plus la jument la plus enchaînée de CS. Enfin. Elle secoua de nouveau sa tête, et se reprit. Non ce n’était pas possible. Tout être qu’il soit, se doit de réagir, d’avoir des émotions ! C’était vraiment contre nature de voir ce canidé dénudé de ses expressions. Bloody Imagination restait toujours au même endroit, mais la vue du mâle l’avait rendu quelque peu plus calme, et elle s’était arrêtée de gratter la pauvre terre. Elle l’observait, comme une fleur qu’elle ne pourrait jamais atteindre. Jamais ? Voyons, il s’agit de Bloody, mes chers amis …

Et, dans ce silence de mort, l’être tant envié par la jument, répondit, d’un ton quelque peu direct :

« Non. » Déclara-t-il simplement. Juste un non. Bloody Imagination aurait voulu répliquer, ou dire quelque chose, mais elle resta silencieuse devant le loup blanc, qui lui continua son discours.
« Vous pourriez me blesser, Bloody Imagination. De nature prudente, je resterai sur ma branche; C'est un endroit que vous ne pouvez pas atteindre même si vous le désirez, en conséquent, un endroit sécuritaire pour moi de m'y installer. »
Mmh, cela démontra à la jument qu’il était intelligent, réfléchie, et surtout le magnifique vocabulaire qu’il apporta à l’oreille de la jument la fit frissonner. Elle aimait écouter les belles paroles d’autrui. Oh que oui …
« Logique est-t-il de croire que ce que l'on atteint pas reste une fleur qui s'épanouit. Il est dit que c'est un moment magnifique, mystérieux... Je préfère vous prévenir; je ne suis pas cette fleur. Vous vous trompez si vous croyez que je suis un tant soi peu " surprenant ". »
Oh. Alors cette magnifique fleur, qu’il était, se disait dépourvu de tout parfum miraculeux ? C’était une fleur sans goût, une fleur fade ? Mais pourtant, les superbes pétales qui ornaient le végétal étaient tellement attirants. Bloody ne se résignait pas, elle resta juste là, à l’écouter.
« Vous feriez une grave erreur: Gaspiller votre temps, gaspiller votre salive. »
Et qui plus est, il voulait que la jument parte, disparaisse, elle perdrait son temps à l’admirer, à l’écouter ? Bloody Imagination connaissait un grand nombre de loups, et tous, ou presque, étaient vraiment lassants et ennuyants. Alors, à quoi bon aller voir ailleurs, des loups tous identiques de par leur arrogance, alors pourquoi s’enfuir devant un tel phénomène qu’un loup qui se déclare inintéressant ?!

« Mais, si vous jugez important d'en savoir plus sur moi, je ne vous retiens pas. Or je resterai ici, sur cette branche. »
Ah. Bien bien bien. Il ne la retenait pas ? Tant mieux. Bloody Imagination avait beau être une jument, un quadrupède, qui ne puisse jamais monter aux arbres. Mais mon brave, nous sommes ici dans un monde parallèle, ou presque, et l’intelligence des animaux leur à fait développer de nombreuses choses, merveilleuses pour certains, et maudites pour d’autre !
Après ce léger silence, Bloody répondit, de sa voix désormais calmée, et de sa façon si particulière :

Laissa-t-elle en suspense …

Et, elle déclara, pour finir :

Et la gamine qu’elle était, reprit le dessus. Alors, son visage se transforma, affichant une expression quelque peu effrayante. Son sourire était mauvais, et son regard horrible. Tout cela la rendait digne d’une vraie tueuse, ce qui la rangeait dans un autre tiroir que celui des chevaux, des « proies ».
Sans aucunes hésitations, ni peur, elle tourna sa tête vers son épaule, son « endroit » favori, et elle s’arracha avec violence un bout de peau, faisant gicler son sang. Quelle horreur, quel spectacle répugnant. Et, son sang dégoulinait le long de son antérieur, la rendant plus calme. Ses yeux étaient fermés, et on pouvait lire sur son visage une expression de plaisir. Elle frissonnait, et désormais elle était bien. Le sang dégoulinait, vulgairement, de sa plaie, en direction du sol. Pourquoi avait-elle fait ça ? A vrai dire, elle resta là, immobile, pendant cet instant de bonheur, pour elle. Mais que pensait-elle réellement ?

La suite vous le dira.

( Mais Ml n'est pas obligé de la savoir ça tongue

Il peut supposer des choses ^^ )

- Ah, mon bon loup. Sachez que les loups sont tous aussi ennuyants, et remplis d’arrogance, alors que vous, vous …

- Vous !

- Vous êtes un être que jamais je n’ai rencontré, et je suis bien curieuse de savoir un peu plus sur vous. Même si vous semblez sûr que cela ne m’intéresse point ! Enfin, il reposa ses pupilles mortes sur l'équidé, sans pour autant réagir. La jument continuait, imperturbable elle aussi.

- Mais enfin. Sachez, que les jolies fleurs, je les trouve lassantes quand j’ai enfin pu sentir leur doux parfum, et si elles n’en n’ont pas, tant pis. Le temps est bien assez long !

- Vous croyez vous vraiment en sécurité ? Voyons, vous ne connaissez que mon physique, et à première vue je ne pourrais pas vous attraper, vous cueillir. Mais je ne suis pas seulement une jument, je suis aussi autre chose …

- Vous auriez beau me prouver être un monstre infâme et meurtrier, je ne bougerai pas de cette branche. Cependant...

- Cependant, ne sous-estimez pas la fleur tant convoitée; Elle peut avoir des épines où vous pourriez vous y blesser.

Etrangement, quand Bloody Imagination lui parla sur un ton dérangeant, vraiment effrayant. Les pupilles du mâle blanc devinrent beaucoup plus petites, et il sembla revoir une scène. Une scène où un cheval au même regard que Bloody, aux mêmes mœurs que celle-ci, se trouvait debout, là, comme elle, et que cet équidé avait proclamée des choses horribles, ou peut-être avait-il fait quelque chose de mal ? De méchant ? De déchirant pour le blanc ?
Bloody Imagination se posa bien des questions. Car avoir devant elle un mur de glace, qui, a sut avoir une réaction, l’intéressait vraiment de plus en plus. Peut-être que c’était juste un réflexe, de son instant de loup, et que voyant la bête qu’était Bloody, il prit conscience du danger auquel il était peut-être exposé. Peut-être, peut-être pas.
Mais ce qui surprit le plus la jument grise, ce fut qu’il ne réagit pas, mais alors vraiment pas, devant la scène de masochisme que venait de lui offrir la femelle aux signes tribaux. Rien. Le néant était représenté par un mâle blanc, un loup, dont les yeux bleus étaient aussi profond que l’océan et aussi vide que le ciel lors d’une journée d’été. C’était impressionnant de voir un être ainsi, exister. Bloody Imagination était vraiment charmée, par cet animal. Aussi étrange que cela paraissait, le fait de voir un loup insensible à ses actes, insensibles à ses provocations, insensibles à … A elle ?! Oui, à elle, cela la rendait tout pouliche. Une pouliche qui était sous l’hypnose des belles ailes du papillon qu’elle suit depuis toujours. Oui, une vraie gamine.

Bloody Imagination ne quittait pas le loup. Son regard vert émeraude était plongé dans celui bleu du mâle. Et il ouvrit sa gueule, pour parler :

« Vous auriez beau me prouver être un monstre infâme et meurtrier, je ne bougerai pas de cette branche. Cependant... » Laissa-t-il dans un léger suspense, qui fit s’impatienter la jument, de quelques secondes. Mais elle se calma, en le voyant, enfin bouger. Lentement, il se releva, et bougeant ses pattes, il se retrouva debout, face à Bloody. Et il la fixait, à son tour, mais il n’éprouvait tout simplement rien du tout, enfin, son visage le laissait aussi blanc et pâle que son pelage. Rien. Le néant.

« Cependant, ne sous-estimez pas la fleur tant convoitée; Elle peut avoir des épines où vous pourriez vous y blesser. »

Et directement, elle lui répondit.

C’était bien une chose qu’elle détestait que l’on sous-estime l’autre. Elle savait juger des capacités d’autrui, et le sous-estimer jamais, car elle avait eut une surprise, cela il y a bien longtemps, une histoire de neige, de loups et de sang.

Quand elle dit cela, elle pensait bien entendu au côté « obscur », sans vouloir trop citer un certain film. Même une trilogie, enfin. Bref, elle n’avait pas bien peur de se blesser, et puis, elle éprouvait toujours un plaisir à se battre, à tout ce qui entoure un combat … Mais elle ne comptait pas spécialement se battre avec ce loup, il était bien trop … Trop neutre pour elle. Alors, enfin, elle fit se qu’elle avait à faire, enfin ce qu’elle voulait faire. Avant son acte, elle ajouta simplement.

Et c’est sur ces mots que la jument ferma ses yeux, cachant ses beaux iris verts. Elle sentis son cœur accélérer, et le sang qui était sur son épaule se figea, un léger instant. Bloody Imagination prit possession de son pauvre liquide vital, le contrôle et le solidifiant à sa guise.
Elle éleva son sang, celui qui sortait de sa plaie mais aussi celui avait coulé, pour le faire se lever vers l’âme errante, qui ne sembla pas réagir. Et ainsi, elle se dépêcha. Elle passa son liquide autour du ventre du mâle, et solidifia ensuite son sang. Là. Il était ficelé.
Bloody rouvrit ses yeux, regardant le blanc, elle sourit, et déclara :

Son sang n’était pas solidifié au maximum, et donc il était facile de briser cet espèce de lasso sanglant. Mais, si il se débattait, elle n’avait pas dit son dernier mot.
Son visage était plutôt détendu, et elle ne semblait plus si nerveuse. Ses yeux étaient très attentifs à la scène, et ses lèvres ne se tordaient pas sous un sourire machiavélique, seulement enjoué. Elle était contente ? Oui oui, contente d’elle-même, et surtout, impatiente sur les bords. Elle l’aimait bien ce Mel, et elle voulait en apprendre plus sur lui. Etait-ce un jouet pour elle ? Ah, pour le moment oui, mais peut-être que si les deux êtres venaient à discuter, à réfléchir ensemble, son avis deviendrait plus adulte, plus mature, et il se changerait en un tout autre.

- Oh mais en aucuns cas je ne sous-estime la fleur que j’appréhende. Et cela, jamais.

- Et puis, les blessures il y a bien longtemps que je suis passée de l’autre côté.

- Ah oui. Je n’aime pas spécialement abîmer la belle fleur que je veux observer, mais il faut bien la cueillir.

- Je vous fait descendre ou vous le faites de vous-même ?

- Je vous aurai prévenu,

Le loup restait toujours aussi immobile et neutre. Seul son regard se mouvait, décryptant la jument et ses manières peu orthodoxes.

Bloody Imagination avait lancé vers lui une sorte de lasso, une corde. Cette corde était de sang, et il est vrai qu’en regardant sous un autre angle, l’on pouvait voir un serpent. Un serpent qui était commandé par le regard vert de reptile de la jument grise. Et la « tête » du monstre de sang, c’était avancée lentement vers le mâle au pelage blanc. Quand celui-ci avait vu cette créature ensanglantée, il y eut un instant de panique. Enfin. Là, dans les iris bleus du mâle il y avait eut de l’effroi de la peur, une inquiétude qui n’était pas apparue avant. Pourtant, elle aurait bien eut lieu d’être, cette expression. Pourquoi était-il devenu ainsi face au serpent de Bloody ? Il était vrai qu’elle faisait peur cette bestiole, mais il aurait pu être effrayé, bien avant. Quand la jument était devenue nerveuse, quand elle lui avait dévoilée son prénom, quand elle s’était arrachée une partie de son épaule. Mais non, ce ne fut que quand le sang s’approcha dangereusement du mâle blanc que celui-ci s’affola. Pourquoi donc ? Voilà une question qui perturbait bien la jument. Peut-être avait-il tout bonnement peur du sang, quand celui-ci est proche, où en contact avec sa peau ?
Ce n’était pas sûr, car quand Mel fut touché par le serpent de sang, il ne se passa rien. Enfin plus rien. Son expression faciale fut de nouveau neutre et ses yeux bleus redevinrent aussi paisibles que l’eau d’un lac.

Bloody Imagination n’avait pas vraiment serré son « serpent » autour du corps fin du mâle. Et elle aurait peut-être du y faire plus attention. Mais pourtant, elle ne regrettait pas son geste. Car après tout, elle ne cherchait à lui faire du mal, juste à lui parler, à l’observer, et à peut-être le comprendre …

Et, dans un mouvement rotatif, l’âme errante se détacha sans grandes difficultés de l’emprise de Bloody Imagination. Le sang solidifié se craquela, et dans un bruit discret il se brisa. Alors, Bloody resta de pierre, et écouta le loup, qui déclara avec une voix sereine :
« Je vous aurai prévenu. » Et ainsi s’envola la belle fleur. Mais Blood’ n’était pas déçue, elle le regarda, d’un air admiratif, et son lasso redescendit vers son corps, et sans un bruit le sang se dissipa. Sa plaie était toujours ouverte, mais le sang n’y coulait plus. Sur le sol, il restait quelques traces rougeâtres, mais Bloody ne faisait plus attention à tout cela. Elle regardait le beau mâle qu’était Ml.

Il se posa un instant, sur ce qui aurait pu être la tête d’un serpent, celui de Bloody, et il sauta, tel un prince vers une branche plus loin. Quand les pattes du loup quittèrent le sang, la dernière partie du serpent qui était resté solide, celui-ci se dissout, dans l’atmosphère. Par la suite, le mâle, souple, effectua plusieurs saltos et autres figures, magnifiques.
Bloody Imagination était là, bouche bée. Sa mâchoire inférieure tomba, légèrement, laissant une petite ouverture. Et ses yeux, d’un vert malsain, étaient fixés à la silhouette du mâle qu’ils ne quittaient pas. On aurait vraiment dit une pouliche. Elle le voyait sauter, de là, par-ci, toute en douceur et avec une souplesse inimaginable. Et elle n’arrêtait pas de trouver une nouvelles forme, une nouvelle chose, en regardant le blanc dansait. Oui il dansait, d’une certaine manière, et il semblait être aussi léger qu’une plume. C’était une fleur, épanouie, qui s’envolait au grès du vent. Mais pourtant, le vent s’emballa, et surprit par celui-ci la fleur tomba. Mel, l’âme errante qui venait d’exécuter de nombreuses figures, plus impressionnantes les unes que les autres, et dans un dernier mouvement, il fut comme paralysé. Quel était le mal qui vint à l’envahir ?! Et, telle une feuille morte, il alla s’écraser contre la tête, le ventre au sol. La tête de Bloody, qui regardait limite le ciel, se dirigea de suite vers le blanc. Et sans vraiment savoir pourquoi, elle se précipita vers lui.

Bloody Imagination se retrouva à côté du corps fatigué du mâle. Il ne bougeait plus. La jument tendit son encolure vers le bas, et sa tête vint à frôler le pelage pur du loup. Elle le sentit par la même occasion. Aucunes odeurs, mais en même temps tout un paquet d’odeurs. C’était vraiment étrange, il était à lui tout seul un complexe paradoxale ! Alors, la jument se concentra un peu plus sur l’état du loup, qui apparemment était immobilisé.
Il n’avait rien de très grave, à première vue, alors, elle redressa sa tête, et ce fut à son tour de le voir de haut, avec un sourire en coin de lèvres. Elle déclara, toujours avec sa voix toute en douceur :

Et, restant immobile, fixée au sol, la jument continua, pouvant à présent parler de plus près à cet étrange loup.

Oui, elle l’aurait remarqué avant, sinon …

- Alors, l’acrobate a oublié qu’il n’était pas assuré, qu’il était seul ?

- Eh bien, mon cher Ml, qu’arrive-t-il à la feuille qui tombe d’elle-même ?

- Dès à présent, il semble que vous soyez plus à ma « disponibilité ».

- Eh bien, dites moi, âme errante, vous êtes nouveau en ces territoires, non ?

- Votre perspicacité n'égale qu'à ma douleur. Il est Ironique qu'après une telle escapade j'en vienne à tomber comme ça.

- Hum... Peut être est-ce à cause du manque de gravité, un tournis général? Non, c'est impossible. Je sais où il se trouve et un tournis ne suffit pas à l'égarer. Je doute m'être claqué un muscle... J'entends mon cœur depuis mon aorte et le rythme est normal, pas de trace d'empoisonnement. Peut être dans les os?...

- C'est le muscle. Ce n'est pas tout à fait le ligament puisque je le sens s'étirer... Je crois... Peut être qu'il se condense sinon.

Reste les biceps, les triceps et les tendons...

- Un moment de pause ne me fera pas de tort, j'imagine.

- L'importance n'est pas de savoir si je suis nouveau ici mais si les actions que je pose ici se répercuteront sur d'autres... Là où on est ou là où on va... Ce n'est pas important.

Les yeux blasés et sans vie du loup fixaient la jument, de temps à autre. Mais il était surtout inquiet, enfin peut-être car son visage ne laissait rien paraître, il ne faisait que regarder son corps. Apparemment il ne comprenait rien à ce qui lui arrivait. Alors il était là, à regarder sans que rien ne se produise. A quoi pouvait-il bien penser, avait-il la moindre idée du pourquoi du comment ? Est-ce qu’il soupçonnait quelque chose de l’avoir pousser à tomber ? Ou peut-être avait-il fait exprès ? Non, c’était impossible. Car il ne l’aurait pas fait, il avait bien précisé qu’il ne bougerait pas. Et puis, Bloody avait bien cru apercevoir ses muscles se crisper. Souffrait-il ? Ce fut la question qui hanta l’esprit de la belle jument, enfin belle, tout est relatif. Oui, est-ce qu’il avait mal quelque part ? Si oui, alors comment faisait-il pour cacher ainsi ses émotions, et pourquoi restait-il de pierre, il n’avait pas à cacher sa douleur à la femelle, elle en avait connu des pires. Alors pourquoi toujours ce visage neutre, sans aucunes émotions ? C’était vraiment un être complètement paradoxal. Et si ce n’était pas un être, mais bien un mort ? Non, la solution du fantôme était impossible, malgré son apparence blanche, il n’était ni translucide et ne passait encore moins à travers les choses, oui, car le bruit qu’avait procurait sa chute, Bloody l’avait bien entendu, ah oui ! La jument ne cessait de se poser des questions en tout genre, enfin toutes avaient un point de chute. Mel, ce loup aux yeux bleus, au regard façonné de rien, rien de chez rien. Vraiment. Son être entier ne procurait rien. Il était le néant à lui tout seul.
Mais la voix du loup, qui était plus qu’ordinaire, vint à casser les belles pensées de la jument. Belle, mmh, disons différentes de d’habitude.

« Votre perspicacité n'égale qu'à ma douleur. Il est Ironique qu'après une telle escapade j'en vienne à tomber comme ça. »

Ah, donc il souffrait. Mais comment garder la douleur au fin fond de soi même ? Il existait des animaux capables d’un sang-froid à toutes épreuves, mais même le plus vaillant des guerriers ne pouvaient s’empêcher de grimacer lors d’une chute, surtout d’une telle ampleur. Tomber raide comme ça, vraiment, et ne rien dire, ne rien faire ressortir, rester de marbre. C’était un exploit, mais quoi ? Et puis surtout pourquoi ? S’il pouvait grimacer, autant le faire, et par la suite se moquer de la jument, ou faire quelque chose REAGIR ! Bon sang ! Bloody Imagination commençait sérieusement à se chauffer, toute seule, à cause de toutes ses réflexions, elle devenait nerveuse, n’arrivant pas à comprendre, ce qui était plutôt rare, car malgré sa folie, elle était loin d’être bête, cette bête. (*porte*). Quelques veines ressortaient de son corps, et elle bougeait, un peu, elle frissonnait. Son sang bouillonnait, elle n’en pouvait plus. Alors, elle frappa le sol, à nouveau, c’était une manière à elle pour essayer de retrouver le calme, et elle baissa sa tête vers le sol, les yeux fermés, et le toupet sur son visage. Elle respirait fortement, comme essoufflée, Bloody était d’une nature nerveuse, et elle s’excitait bien vite, et toute seule. Elle s’immobilisa.
Le mâle, quant à lui, semblait se parler, et réfléchir sérieusement. Bloody ne réussit pas à capter ce qu’il disait, à vrai dire elle ne le chercha pas vraiment.
Et, Ml déclara alors :
« Un moment de pause ne me fera pas de tort, j'imagine. ».

Puis, il répondit à la question de la femelle, n’ayant rien d’autre à faire, certainement :
« L'importance n'est pas de savoir si je suis nouveau ici mais si les actions que je pose ici se répercuteront sur d'autres... Là où on est ou là où on va... Ce n'est pas important. » Quelle phrase.

Alors, les paupières posées sur ses pupilles, elle allait parler et essayait de cacher ses émotions, mais sa voix vacillerait un peu, d’une excitation étrange. Le mâle était d’une logique irréprochable, et il était franc. Peut-être un peu trop ? Qu’importe, rien ne brusquerait la jument. A vrai dire, elle n’était pas sensible aux paroles donnés, en revanche, elle, elle n’était pas insensible. Un gouffre existait entre ces sensibilités, nuance, nuance ….

Enfin, Bloody Imagination lui posa la question véridique :

Elle se tût un petit instant, et reprenant ses esprits, elle releva sa tête, lentement, et elle le regarda, de ses yeux verts.

Elle ne cherchait pas sa phrase, car elle savait très bien ce qu’elle avait à dire. Elle hésitait, étrangement. Ce qui n’était pas à ses habitudes. Alors pourquoi hésiter devant lui ? Lui, elle pouvait lui jeter des atrocités, il ne semblait pas ressentir grand-chose. Mais elle fit un blocage. Elle secoua violement sa tête, de droite à gauche, essayant de calmer son rythme cardiaque, mais rien n’y fit. Elle ne comprenait de moins en moins de choses, sur lui, sur elle-même, sur ce qui les entouraient, tout devenait légèrement flous. Pourquoi ?! Ses yeux se remplissaient d’un étrange liquide. Qu’est-ce que … ?
Alors, elle fixa la silhouette blanche du solitaire, et elle l’interrogea sur regard. Ses grands yeux verts tremblaient, légèrement, lui donnant une allure vraiment effrayante. Bloody sentit quelque chose, un liquide, couler le long de sa joue droite, puis pareille de l’autre côté. Elle secoua à nouveau sa tête. Que ce passait-il ? Elle … Elle pleurait ? Non, c’était tout bonnement impossible, peut-être que tous ces sentiments en fouillis en face d’un mur blanc l’avait rendu plus sensible ? Non, elle ne pleura pas, ne vous y méprenez pas. Là, sur ses deux joues, coulaient, lentement, deux gouttes symétriques, deux gouttes de sang. Alors, il serait meilleur de dire qu’elle saignait des yeux. Etrange phénomène. Bloody redressa son encolure, et tenta de voir ses larmes, qu’elle aperçut en louchant un peu. L’explication était simple, finalement, mais Bloody l’ignorait, pour le moment. Elle avait eut une surdose d’émotions, qu’elle ne maîtrisait pas vraiment, et avec son sang bouillant, relié à son pouvoir, celui-ci n’avait eut d’autre choix que de couler de quelque part. Des yeux, mais pas seulement. Car la jument sentit glisser de ses oreilles son liquide vital, et elle sentit comme une montée, elle recula, d’un pas, l’encolure haute, mais elle ne pu se retenir, et sans vraiment comprendre, elle cracha du sang. Ce liquide rouge vint à s’écraser sur le sol, mais aussi sur le pelage blanc du loup. Bloody toussa, et secoua à nouveau sa tête, espérant faire partir ces maux inconnus. Elle eut un moment de peur, mais ce reprit bien vite, n’oublions pas qu’elle contrôle le sang. Alors, en quelques secondes, la femelle se concentra et stoppa le flux de sang. Il ne restait que des traces se fonçant déjà, sur la peau grise de Bloody Imagination.

Maugréa-t-elle. Bloody se souvint de sa phrase, et d’un air plus digne, elle déclara, de sa voix désormais sûre.

Et Bloody soupira, discrètement, en repensant à la scène qui venait de se passer, étrange. Mais après tout, son esprit, son corps et son pouvoir pouvaient tous les trois être qualifiés « d’étrange ».

- Comment …

- Comment pouvez-vous ne rien … Ne rien …

- Mmmh …

- Comment se fait-il que vous soyez aussi expressif qu’une pierre ?

- Pourquoi une telle question ? Et bien, je ne sais pas trop, mais j’ai envie de savoir.

- J'ai vendu mon âme à un démon.

- J'y ai payé ma vie, mes rêves, mes envies.

- Le regret n'étant plus, la colère et la joie ne m'ont pas été rendus. L'amour est tabou et la haine est partout. Les proches sont des inconnus. Seul, dans un monde monochrome, gris, où le bien et le mal sont esclaves de leur avarice.

- Une fleur, un cygne déchu sans saveurs et sans but.

- Une âme errante qui n'a plus le droit de souffrir.

Le loup blanc recula sa tête, tentant désespérément d’éviter le sang que la jument cracha. Mais il semblait bien que ses jambes étaient cloués au sol et que rien, ou presque, les ferait bouger.
Ce mâle était bien un être particulier, il ne semblait pas terrifié par la jument elle-même mais bien par la sang. Pourquoi une telle phobie ? Ne supportait-il pas son contact ? C’était possible. Voulant se débarrer des gouttes qui ornaient désormais son pelage, il secoua vivement sa patte, éclaboussant ainsi la jument. Celle-ci ne bougea pas, ce n’était rien, rien que du sang pour elle. D’habitude, son contact l’excitait et la mettait dans une sorte de transe bien à elle. Mais là non. Apparemment son corps n’était plus très réactif. Son esprit, toujours aussi vif, semblait tout de même s’être calmé. A vrai dire, elle pensait, elle réfléchissait. Pourquoi son corps avait-il réagit ainsi ? Pourquoi ce surplus de sang avait-il jaillit de ses oreilles, de sa bouche et de ses yeux ? C’était étrange. Bloody Imagination en était toute retournée. Elle ne comprenait pas, et ça, c’était bien une chose qu’elle détestait. Cependant, ayant repris son calme, elle avait l’encolure dressée, et le regard hautain. Elle ne souriait pas, son visage était crispé dans une expression de neutralité totale. Bloody Imagination était une jument lunatique, et ses expressions faisaient des vas et vient sa tête. C’était vraiment un cas à part, enfin, elle vivait très bien son expressionnisme.
Mel était recouvert de sang, on aurait presque dit qu’il avait été blessé. Mais non. Son corps était immaculé, ou presque, de ce liquide précieuse et rougeâtre. Le sang commençait déjà à s’oxyder. Les tâches étaient beaucoup plus visibles sur la fourrure du blanc, car sur la jument, le rouge s’était déjà foncé, et il se mêla facilement aux signes tribaux qui ornait sa robe grise.

Etrangement, le loup répondit à son instinct, et il dévoila à la femelle sa dentition blanchâtre. Bloody haussa, légèrement, un sourcil, se demandant s’il faisait, finalement, exprès de rester de marbre, et si oui, comment et surtout pourquoi ? La question qu’elle lui avait posait faisait écho dans sa tête, et elle attendait la réponse de Ml. Elle n’avait plus son impatience, celle-ci c’était envolée et avait laissé place à un calme assidu, étrange. Peut-être que cette « explosion » qu’avait eut Bloody l’avait soulagé, ah oui, certainement. Ses yeux verts étaient plongés dans ceux du loup, et son corps était immobile. Seuls sa queue, ainsi que sa crinière et son toupet, voletait légèrement, emportés par un vent inconnu venu d’ailleurs.

Enfin, le silence fut brisé par la voix neutre du mâle, il ouvrit sa gueule et déclara :
« J'ai vendu mon âme à un démon. » Bloody arrondit un peu ses yeux, mais elle n’intervint pas, laissant le solitaire continuer dans sa lancée.
« J'y ai payé ma vie, mes rêves, mes envies. » Il finit sa phrase sur un léger soupir, et ferma ses yeux, un instant, essayant certainement d’oublier … Le calme de ce loup était impressionnant, et en reprenant son souffle il continua :
« Le regret n'étant plus, la colère et la joie ne m'ont pas été rendus. L'amour est tabou et la haine est partout. Les proches sont des inconnus. Seul, dans un monde monochrome, gris, où le bien et le mal sont esclaves de leur avarice. »
Bloody Imagination ne disait rien, elle était immobile, devant le loup, et elle l’écoutait attentivement. Son regard émeraude ne se détourna pas de celui du mâle. Bien au contraire, elle le fixait, et elle essayait de voir dans la pupille sombre du vagabond, peut-être un souvenir, revivre la scène. Mais le regard monotone de Mel ne bougeait pas. Il ne pouvait pas revivre cela, il pouvait juste voir les images, sans réagir, comme l’aurait fait une pierre. Il avait vécu tout cela une seule et unique fois, et ça pour toujours. Jamais il ne pourrait pleurer de honte, rire de joie, sourire de gaieté, fermer les yeux en regrettant. Rien. A vrai dire, c’était terrible … Mais Bloody Imagination resta de marbre, ne disant toujours rien. Ml ouvrit à nouveau sa bouche, et il finit par déclarer :
« Une fleur, un cygne déchu sans saveurs et sans but. » Le silence qui retomba sur les épaules de Bloody était lourd, alors, elle frissonna, essayant de faire passer cet instant difficile. Et l’esprit gris du loup adressa un regard méconnaissable à la jument. Il arracha ses derniers mots :

« Une âme errante qui n'a plus le droit de souffrir. »

Bloody Imagination laissa alors le vent passer entre ses crins, sans même frissonner, sans même bouger. Elle était là, fixée au sol, et son regard de reptile était plongé dans celui, aquatique, du beau mâle. Tout ce qu’il venait de dire était horrible, vraiment, mais à la fois, Bloody trouva une part de poésie dans son dialogue. Vraiment, elle était charmée par cette être attristé, qui devait rester morne à jamais.

Enfin, elle bougea. Ce fut bien au bout de cinq voir dix minutes, quand le silence fut à son apogée, et que ses membres furent assaillis par des « fourmis », ces espèces de picotements qui vous prennent quand vous rester trop longtemps figé. Son antérieur droit se leva, et craqua par la même occasion, Blood’ avait des articulations qui craquaient bien souvent, mais ce bruit ne la dérangeait pas le moins du monde, cela rythmait ses mouvement, de temps à autres. Puis, vint le tour de son autre antérieur, et ainsi tout le reste de son corps suivit le mouvement d’avant que le cerveau du cheval avait ordonné. Elle fit quelques pas vers le mâle, qui était toujours couché, malgré lui, et qui continuait de fixer la femelle, sans avoir peur d’elle. C’était le seul qui l’avait regardé ainsi. Il n’avait ni peur d’elle, et il ne la méprisait pas non plus, normal il ne le pouvait pas, et cela, cela était quelque chose que la jument trouva … Remarquablement effroyable. Vivre sans expressions, c’était un peu comme vivre sans oxygène, du moins, de son point de vue. Son encolure vint à se baisser, lentement, amenant ainsi sa tête au plus près du corps chaud du mâle. Elle avait une attitude totalement neutre, et n’avait pas vraiment d’arrières pensées, ce qui était … Vraiment incroyable, c’était la première fois que ça lui arrivait. Ne pas penser à autre chose qu’à l’instant présent, c’était bien une chose que la jument était, habituellement, incapable de faire. Alors, elle approcha son museau du visage du mâle, voulant le voir de plus en plus près. Son souffle brûlant s’écrasa sur le corps du mâle, et fit voleter deux trois poils rebelles. La mèche bleuté de Ml lui cachait légèrement un œil, et Bloody souffla dessus, pour mieux voir son regard. Là, Bloody n’était qu’à quelque centimètre du loup blanc, et elle aurait presque voulut s’en approche encore plus, mais elle décida que cela suffisait. Elle resta ainsi plusieurs minutes, peut-être trois ou quatre, passé ce délais, elle recula vivement sa grande encolure, relevant ainsi sa tête, et ayant toujours son regard dans celui de Ml, elle entre ouvrit sa gueule, et laissa s’échapper quelques mots de celle-ci :

Elle leva sa tête, lentement, vers le ciel, détachant ainsi son regard de celui du solitaire. Elle fixait désormais le ciel couvert.

Elle baissa sa tête, et regarda de nouveau le mâle, cette fois son corps entier.

Bloody n’était pas triste pour lui, elle trouvait juste cela injuste. Il avait dut vendre son âme en échange d’une vie d’un proche, ou de quelque chose comme ceci. Certainement pas contre le pouvoir, sinon il ne se serait pas ridiculisé à chuter ainsi. Bloody trouva cet être unique, ce qui était une grande découverte pour une jument qui pensait abattre des proies toutes ordinaires et inutiles, et qui en prenait bien plaisir. Cette rencontre ne changerait rien en ça façon de penser, de parler, de vivre, quand elle sera loin de lui. Mais peut-être qu’en sa présence, elle se montrerait … Différente ? Mmh, ce n’était même pas certain, la jument était lunatique, et elle avait beau être « potable » en ces instants, qui savaient si la prochaine fois elle ne serait pas une tueuse au sang froid ? Le destin en déciderait ? Non, le destin était juste un chemin, après il suffisait de choisir le sien. Bloody le connaissait déjà, et elle marchait fièrement.

La jument ferma ses yeux, laissant passer le vent entre ses crins, et elle respira fortement. L’ait était pur, et il y faisait bon vivre … Cette odeur, cette atmosphère, cette ambiance donna envie à la jument, fatiguée par toutes ses émotions inutiles, simplement envoyées en l’air, de se coucher. Bloody regarda le sol, et elle se coucha, en se posant délicatement sur la terre ferme. Son corps gris vint à épouser celui du loup, juste un peu. Son dos était contre le sien, ils se frôlaient. Et elle posa sa tête sur le sol, voulant se reposer, elle ferma les yeux, en ne pensant qu’à l’instant présent. Instant unique, et magique ? Mmh.

Citation :

[ Je l'avoue, je l'avoue. Je n'ai jamais répondu à ce topic depuis la ST-Glinglin. J'accumule le retard un peu partout - BBar, HD, GAG - mais voilà, je suis bien motivée à me rattraper et à enfin jouer Mel comme il se doit. Ce qu'il y a de drôle avec ce topic, c'est que je peux voir la différence entre ma façon d'écrire d'avant, et celle d'aujourd'hui. ]

" Eh bien … "

" Je me demande bien ce qui vous a poussé à ainsi vendre votre esprit, mais je n’y gagnerai rien de plus à le savoir. "

" Je ne crois pas vraiment aux démons, ni aux anges d’ailleurs. Finalement, je ne crois en rien. "

- Ne croire est rien est aussi une croyance.

" Vous devriez être heureux auprès de quelqu’un, mais vous ne le pouvez plus. C’est bien triste, pour vous, enfin, façon de parler. "

« Ne croire en rien est aussi une croyance. » C’est sur une voix sans aucune émotion que sortit une suite de mots, ces mots qui bout à bout formèrent une pensée. Une phrase philosophée dirai-je, et qui vint frapper les oreilles tournée de la jument couchée. Celle-ci ne réagit alors en aucun cas. Elle resta de marbre, ses paupières posées sur ses iris verts, elle ne permit d’émettre un faible son, un soupir qui se fit porter par un élan inconnu. Alors c’était donc vrai, finalement, la jument avait crut que depuis toujours elle suivait un chemin bien tracé, et qu’elle continuer sur cette lancée, elle croyait bien avoir eu un objectif, mais pourtant rien, le néant. Son esprit eut beau chercher mais ben vain, il n’y apparut rien.

Seule, une trace de sang se formant dans l’imaginaire de la femelle, alors, elle tenta de chercher plus en profondeur, dans sa mémoire, dans son intelligence, dans ses acquis, mais toujours rien … C’est alors que la phrase du loup vint à se cogner dans le fort intérieur de Bloody Imagination, et elle ouvrit lentement ses paupières, laissant un trait d’horizon effleurer ses iris. Ne croire en rien est aussi une croyance., une croyance, réellement ? N’était-ce point une obligeance ? Bloody soupira de nouveau, expirant un surplus d’air, elle décida alors qu’elle viderait son esprit, rien que pendant ce petit moment, ce moment d’incertitude dans l’esprit tourmenté de la jument. Elle aurait voulu comprendre pourquoi elle se posait dès lors des questions, ce n’était pas son habitude, c’était ce mâle blanc qui avait apporté toutes ses questions inutiles, ce superflus pour l’âme assassine de Bloody Imagination, mais devait-il payer pour cet affront ? Le côté calme, très peu développé chez la femelle, lui répondit que non, il ne fallait point ôter la vie à cet être, malgré le fait qu’il soit complètement embourbé dans une neutralité totale et que mourir lui aurait été bien égal. Elle laissa alors le noir de nouveau prendre sa vision. Son subconscient décida qu’il était temps, grand temps de faire un peur tourner les manèges attractifs de la belle, son imagination qui lui avait valu son magnifique nom, horriblement fantastique. Voulant oublier toutes ces questions qui l’aurait torturée, broyée, retournée, elle se laissa tomber dans le gouffre profond de son adoration, au sang.

Rouge, tout était rouge. Le ciel, le sol, la mer. Là, triomphant se tenait la jument. Sa silhouette surplombait les lieux ensanglantés de cette couleur sacrée, seulement, Bloody Imagination resta la touche grisâtre de cet univers. Elle regardait de son rocher défiler tous les êtres de son monde. Des oiseaux aux plumes dégoulinantes de sangs passèrent au dessus d’elle, plus loin elle vit sautiller deux ou trois petites gazelles dont les cornes étaient invraisemblables tellement leur surface était instable, à la fois solide et liquide. Ce monde là, dans lequel se tenait l’esprit de la femelle, on aurait dit un monde parallèle où la réalité n’existe pas et où seul l’absurdité est maître suprême. Mais à quoi bon une terre aussi belle, quand celle-ci semble perdre de son goût magique chaque jour ? A vrai dire, aux yeux de la jument ce monde avait toujours été parfait, et rien d’autre n’aurait pu charmer le regard verdâtre de la créature. Rien d’autre jusqu’à aujourd’hui. Elle ne savait pas si elle avait été fascinée ou charmée, mais elle vit alors, détruire son univers uniquement rouge, une tâche blanche, parfaitement blanche. Au loin, un loup était assis, et observer cet être lieux, il ne pleurait pas, n’était pas non plus dégoûté, mais ce n’était pas pour autant qu’il acclama l’espace qui l’entourait. Rien, il était ni calme ni énervé, son expression s’en était allé à jamais, et assis, le loup blanc, dont une mèche bleutée lui donnait un air particulier, fixa dès lors l’apparence de Bloody Imagination. Il ne la jugea pas, de la critiqua pas, mais il ne lui fit pas non plus une révérence, rien, et elle savait parfaitement, que ça, elle serait à tout jamais incapable de le faire, rester ainsi à ne rien faire. Et d’une certaine manière elle l’envier, c’était étrange, mais elle était attirée par la tranquillité qui semblait entourer Mel. Rien n’y fit, dans son rêve, plus elle marchait vers lui, plus il s’éloignait, elle accéléra son allure et lui était toujours aussi loin. Inaccessible, il était inaccessible, et désormais, ce déclic créa en elle un côté vide à sa personnalité. Désormais Bloody Imagination serait condamnée à avoir un creux dans l’âme, en manque constamment de cet être, en manque constamment de tranquillité, de calme, de neutralité, de Mel.

Un frisson, un sursaut, Bloody sortit de son rêve tourné en cauchemar. Elle ouvrit grand ses yeux, et sans plus attendre, avec une vivacité hors du commun, elle se releva, et se retourna. Sa crainte se révéla alors. Il était encore là, elle aurait voulu qu’il ne soit pas là, qu’il n’ai jamais été là, et que cette rencontre n’aboutisse à rien. Ce qui finalement c’était passé, d’extérieur, pourtant, Bloody Imagination se souvint parfaitement de son étrange rêve, et bien qu’à moitié psychopathe (quoi qu’entièrement), elle n’était pas folle, juste liée à un subconscient hors du commun. Elle le fixa, d’un regard à la fois méprisant et embarrassé. Elle frappe le sol de son antérieur droit, et elle le dévisagea, c’était de sa faute peut-être ? HEIN ? Etait-ce réellement de la faute à quelqu’un ? Elle secoua vivement sa tête, et finalement, lasse de se battre contre le néant, elle se décida à bouger. Elle s’approcha à nouveau du mâle, positionnant son visage non loin du sien, elle déclara sur un toute petite, une voix qu’elle ne prenait jamais, à la fois douce et agréable à l’oreille.

Alors, elle ouvrit grand ses yeux comme pour imprégner son regard dans le sien et elle finit par reculer sa grande tête équine.

Bloody Imagination se tenait droite, non peu fière, devant le loup couché, et elle se tourna, marchant trois pas plus loin, elle ajouta, sur une voix dure, une voix grave.

Elle tourna sa tête vers le canin, et lui dévoila son sourire le plus sincère, à la fois triste, et faussement joyeux, ses lèvres sèches s’avérèrent délicates et ses dents habituellement rougeâtres en furent que plus blanchies par la pureté de ses paroles.

Bloody Imagination posa un lourd regard sur Mel, ce solitaire, et elle lui lança un soupir pour peut-être essayer de le faire frémir, en s’attendant à un échec cuisant …

Citation :

" Mais croire en rien ne fait que me raccrocher au néant lui-même, en sa personne. "

Personnellement, il s'en fichait.

- Pff...!

- Vous parlez du Néant comme s'il était malsain, nuisible. Pourtant ce n'est ni fielleux, ni horrible.

- La mort et le néant sont deux mots bien différents.

" Serait-il possible que je m’agrippe au vide ? Ça m’étonnerait franchement, alors autant se laisser tomber, ce n’est certainement pas l’espace lacunaire qui va me retenir. "

- Avez-vous peur dudit vide? Considérez ceci: Seriez-vous assez apte à croire en quelque chose dont vous faites fi et d'y croire dur comme de la pierre, alors que vous savez que cette idée servirait à brimer votre liberté? Ne croire en rien - qui compte aussi pour une croyance - est un signe d'éloquence et de maîtrise, ce qui montre que vous n'avez pas besoin de vous arrêter sur ces mythomanies, ces fabulations auxquelles plusieurs êtres dépendent, auxquelles leurs vies et leurs choix s'arrêtent sur ces éthiques...

- Vous devriez au contraire vous considérer chanceuse de vous rattacher au néant, chose qui n'appartient pas encore au temps.

Et au lieu d’avoir en retour de son soupir un grand vide, son souffle lui fut rendu « Pff...! » déclara simplement le loup blanc. Mais enfin, il déclara quelque chose. Alors l’ouïe fine de la jument la poussa à tourner de nouveau sa tête en direction de cet être. Elle le fixa, et c’est alors qu’un frisson parcourut tout le long de son corps. Il n’avait pas bougé, n’avait rien fait d’extraordinaire à priori. Enfin si, il venait de sourire. Ainsi la jument put apercevoir de fines dents, et puis, ses lèvres se refermèrent violemment sur ses canines. Les yeux verts de la jument devinrent ronds, et c’est alors qu’elle décida de se retourner complètement, faisant ainsi tourner ses hanches autour de ses épaules. On aurait dit que le loup s’amusait de cette situation, mais en vain, il avait sourit et ce sourire s’en était allé aussi rapidement qu’il était venu. Bloody Imagination sentit alors toute sa théorie tomber à l’eau. Elle secoua sa tête, leva un sourcil, et finalement, elle frissonna à nouveau.

Mais ce fut une question bien plus importante qui vient à la traverser. Comme se faisait-il qu’elle était aussi chamboulée à la vue d’un simple sourire. Car ce n’est pas n’importe quel sourire… lui susurra une voix venue de son fort intérieur. La femelle recula d’un pas, comme effrayé par sa propre pensée … Elle recula de nouveau d’un pas. Non ce n’était pas possible, quasi-impossible, impensable même ! Bloody Imagination était complètement perdue dans une furie intérieure. Elle décida alors de ne plus bouger, pour essayer de se calmer, essayer … Elle ferma ses yeux, en espérant qu’à leur réouverture tout serait de nouveau comme avant. Et, pourtant, malgré ses paupières posées sur ses yeux, il y persistait une silhouette, blanche, parfaite, et dont une mèche bleutée lui donnait un côté unique. Elle se concentra, et poussa son esprit à la renverse, à penser à n’importe quoi. De souvenirs, elle se voyait jeune gambader non loin de sa mère, et finalement, son subconscient rajouta de nouveau ce mâle, qui observait la scène. Bloody secoua sa tête à nouveau, et se souvint du jour où elle avait faillit mourir. Rien à faire, Mel semblait perpétuer dans ses moindre pensées. Qui l’aurait cru. En tout cas pas elle, ça c’était sûr. Bloody Imagination inspira profondément, et alors qu’elle aurait pu se cabrer, terrifié par ses propres émotions, elle choisit la tranquillité, qui collait si bien à la peau de ce beau vagabond.

Rouge, blanc. Bloody Imagination ouvrit en grands ses yeux qui tombèrent pile dans la surface bleutée de ceux de Mel. Elle l’écouta alors, il semblait être inspiré à parler :
« Vous parlez du Néant comme s'il était malsain, nuisible. Pourtant ce n'est ni fielleux, ni horrible. »
Silence, elle ne répondit rien à cela. A quoi bon.
« La mort et le néant sont deux mots bien différents. »
Elle fit un mouvement avec sa tête, la balançant de haut en bas, acquiescant, elle savait qu’il avait raison, alors elle ne pouvait que l’approuver.
« Avez-vous peur dudit vide? Considérez ceci: Seriez-vous assez apte à croire en quelque chose dont vous faites fi et d'y croire dur comme de la pierre, alors que vous savez que cette idée servirait à brimer votre liberté? Ne croire en rien - qui compte aussi pour une croyance - est un signe d'éloquence et de maîtrise, ce qui montre que vous n'avez pas besoin de vous arrêter sur ces mythomanies, ces fabulations auxquelles plusieurs êtres dépendent, auxquelles leurs vies et leurs choix s'arrêtent sur ces éthiques... »

Bloody Imagination laissa alors ses muscles crispés se détendre, et elle laissa ses yeux se détendre à la vue du mâle. Et celui-ci lancé continua :
« Vous devriez au contraire vous considérer chanceuse de vous rattacher au néant, chose qui n'appartient pas encore au temps. »

Bloody Imagination eut alors un rictus. Elle laissa un étrange sourire prendre place sur ses lèvres, et elle laissa siffler entre ses dents un « tsss … » Enfin, elle dévisagea un peu le loup, pour lui sortir, du tac au tac.

Silence

C’est alors qu’elle leva un de ses sourcils, et finalement, nerveuse, elle lâcha un petit rire pour essayer de se détendre. Rien n’y fit, alors, elle soupira, et laissant son visage au bord de la neutralité, elle ajouta :

Immobile face au loup blanc, elle analysa peu à peu ses sentiments, ça en devenait effrayant.

Citation :

" Peut-être bien … "

" Mais qu’en est-il je ma croyance s’élargit, s’agrandit, pour finir en admiration devant sa personnification. "

" De toute façon il n’est rien que le monde puisse nous envier, alors pourquoi pas ne pas désirer le néant ? "

Sans le désirer.

- Arrêtez...

- Arrêtez de penser. Vous avez tout à envier. Tout.

Bloody Imagination était sur le point de sombrer. Ses paupières devenaient de plus en plus lourdes, et son envie de disparaître la prenait au corps. Elle entendait son cœur, en détresse, et elle soupirait longuement. Que pouvait-elle faire de mieux ? Alors, la jument resta dans un lourd silence, un silence qui posa sur ses épaules comme le poids du monde entier. Elle se fixa au sol, comme enracinée, et elle lassa l’obscurité prendre possession de sa vue, petit à petit. Le silence était tel qu’il commença même à faire mal aux oreilles fines de la jument, dont l’une d’entre elles était déchirée. Bloody Imagination sentait ses membres devenir de plus en plus souple, et de moins en moins rigides, elle continuait cependant à s’appuyer dessus, sans aucuns remords, comme si, finalement, elle allait se laisser tomber lamentablement devant ce loup idyllique, pour elle, qui ne faisait rien. Elle aurait peut-être espéré un mot quelconque de sa part, un sifflement, un haussement de sourcils, un battement de cils, mais rien. Laissons au néant le vide stellaire, laissons lui tous les sentiments étranges qui embourbaient l’esprit habituellement vif de la femelle.

Désormais enfoncée dans un gouffre profond, Bloody Imagination cru voir une petite lumière, sentir une chaleur. Elle fronça ses sourcils, et lentement, elle releva la tête, et ses yeux verts cherchèrent à comprendre la source de cette étrange idée que venait de créer le cerveau de la belle. Un mouvement, elle tourna sa tête, et une émotion, la surprise. Là, à côté d’elle, il se tenait contre elle. Le loup blanc était contre ses antérieurs, appuyé contre son poitrail et laissant sa tête frôler son épaule droite. Bloody Imagination ouvrit en grand ses yeux, et ne put s’empêcher d’entrouvrir sa bouche, béante. Mais, que faisait-il ici ce être ? N’était point paralysé ? Ni même tout simplement inintéressé par la folie de la jument ?! Bloody Imagination n’en revenait pas, son cœur se mit alors à accélérer, et elle laissa la douce chaleur du mâle l’enivrer. Et puis, sentant son corps devenir bouillant, ses joues devenir légèrement rouges, elle essaya de se calmer, mais en vain. Ses oreilles firent plusieurs allers-retours et toute sa peau frissonna. Nerveuse, elle fouetta l’air avec sa fine queue, et finalement elle aperçut la bouche de Mel s’entrouvrir. A l’affût, elle se tut et tendit l’oreille.

« Arrêtez... » Il ne fallut qu’un simple mot de la part du loup pour que tout son organisme ce calme. La voix dénuée du moindre sentiment, de ce mâle, l’a rendit totalement calme, tranquille. C’était impression, il avait su dire les bons mots au bon moment. Bloody Imagination laissa alors son regard, désormais doux, glisser le long du corps du loup. Celui-ci avait son échine qui se soulevait légèrement, et ses crocs qui dépassaient. Bloody l’enviait, elle aurait tellement voulu être louve, à cet instant. Non pas qu’elle regrettait d’être jument, mais elle aurait ainsi pour poser sa tête sur son dos, là, son encolure était bien trop haute, pourtant, elle chercha, lentement, le creux de son dos, avec le bout de son museau. Ses naseaux dilatés vinrent à frôler le poil doux de Mel, et son souffle chaud s’éparpillait tout le long de l’être blanc. Bloody posa délicatement le bout de son museau sur ce dos, on aurait dit le poids d’une souris, elle était aussi raffinée qu’une feuille de cerisier, et son encolure était alors arquée, magnifiquement courbée pour rester aussi légèrement que possible. La tête du loup bougea un peu, et il ajouta : « Arrêtez de penser. Vous avez tout à envier. Tout. »
Un soupir, un sourire, une émotion unique. La femelle laissa ses longs crins retomber frôlant un peu la silhouette blanche du mâle. Bloody Imagination ferma alors ses yeux, voulant se concentrer sur l’unique chaleur que dégageait cet être, une chaleur corporelle qui la fit frissonner, qui la réchauffa, la rassura … Elle sentit alors monter en elle, ce doux parfum, ce parfum qu’elle savait au plus profond de ce solitaire, elle le savait il y avait un goût divin au plus profond de cet être, et désormais elle le respirait avec délectation.

La magie des sentiments venait alors de s’ouvrir comme une fleur dans le cœur de la jument, et elle était posée sur un petit nuage loin de toutes ses pensées morbides, loin de son côté psychopathe, il n’y avait là qu’une jument comblée par l’approche raffinée de cet être. Bloody Imagination ouvrit à nouveau ses yeux, pour admirer ce bel être, et c’est alors qu’elle vit quelque chose d’inexplicable. Semblable, ou presque, à ce qui c’était passé pour elle, à quelque différence tout de même. Une larme, cristalline et fine se dégagea de l’œil bleu du mâle. Ce liquide précieux glissa lentement le long de sa joue, et puis, il s’en alla, tombant dans le vide pour finir sa course en s’écrasant contre le sol. Contre le sol ? Presque, car le vent vint à apporter sa petite contribution. L’unique larme du mâle vint à s’abattre doucement sur la peau de la jument, sur son antérieur. Et là, ce ne fut pas un frisson qui la traversa, mais bien plus que cela. Comme marqué à jamais, la peau de l’animal se souviendrait de ce contact unique, ce contact qui lui parut encore bien plus délicieux que celui du sang. C’est alors que la jument se rendit compte qu’il y aurait, rien au monde qu’il pourrait l’arrêter dans sa folie, rien, justement, ce grand rien n’était autre que le néant personnifié, Mel, vagabond à l’âme absente et au goût divin pour la femelle…

Alors, voulant ne plus quitter cet instant, la jument finit tout de même par caresser un peu cet être, grâce à son bout du museau. Confiante, et emplie de béatitude, elle finit tout de même par revenir sur la terre, rien qu’un peu. Elle ouvrit lentement sa bouche, et approchant celle-ci de l’oreille du mâle, elle lui susurra :

Elle se tut un instant, réalisant ce qu’elle disait, n’ayant plus peur de s’affirmer, et elle ajouta :

Car Bloody Imagination se fichait de savoir ce que lui ressentait, après tout, elle le savait, il ne ressentait rien, et c’était bien pour cela que la jument elle était étrangement comblée, elle était tout simplement envahi par un paradoxe complet, mais elle s’en fichait, elle était bien. Elle souhaitait à présent, juste que ce loup se souvienne de cette scène, de cette rencontre, de cette journée, car si cela n’avait rien changé dans sa vie de loup, cela avait au contraire tout chamboulé dans sa vie équine …

[ Topic finished <3 <3 ]