Loin du bleu frileux, près du brun venteux [ Pv Reïla ]

Furka marchait lentement, d’un pas indécis, sur le sentier enneigé. Ses petites pattes se posaient délicatement, ne peur de glisser, et son regard était concentré sur ses mouvements. Elle ne devait commettre aucunes erreurs, elle devait rester statique. Ses oreilles étaient couchées en arrière, montrant sa légère frayeur, quant à sa queue, celle-ci était bien droite. C’était étonnant de voir sa position. Car malgré le fait qu’elle ne semblait pas vraiment rassurée, elle gardait la queue haute, signe de dominant. Elle l’était, normal après tout.
Ses yeux bruns se détachèrent un peu de ses membres, et elle regarda au loin. L’horizon était si vaste, et le chemin si réduit. Si seulement le chemin avait fusionné avec la route. Furka souffla, et elle décida de s’asseoir. Elle était fatiguée, car cela faisait maintenant presque une heure qu’elle marchait ! Oui, au moins. Mais pour un louveteau, les heures semblaient si longues, ils n’avaient pas tout à fait la notion du temps.

La petite louve gardait son regard posé sur la ligne d’horizon. Elle respirait lentement, et son petit cœur battait vite. Furka laissa finalement tomber sa tête, descendant son ses yeux au sol. Celui-ci était recouvert d’une glace très fine, et d’une neige éternelle. Elle tourna sa tête, et aperçut de nombreux stalagmites. Mais ceux-ci étaient plutôt petit, normal, vu la saison. C’était le printemps. Et c’était la saison des naissances. Furka le savait parfaitement, vu qu’elle venait à peine de naître, enfin, depuis quelques semaines. Et déjà, le monde lui semblait à porter de main, mais ça, ce n’était qu’une douce illusion de son enfance, car très vite, l’âge adulte lui montrerai la réalité. Mais laissons donc rêver les enfants, ils n’ont que trop peu de temps.

La loupiotte se demanda si il y avait eut d’autres portées. Elle ne savait pas vraiment. En tout cas, dans son clan, et celui de son père il n’y avait pas de louveteaux, autres que son frère sa sœur et elle-même. Mais dans les trois autres clans ? Furka avait eut l’occasion de croiser le regard d’un jeune loupiot au pelage étonnement clair. Alors, est-ce que ce petit avait une sœur, ou un frère, ou plusieurs ? Et surtout à quel clan appartenait-il ?
Oui, car malgré son frère et sa sœur, Furka cherchait d’autres compagnons de jeux. Son frère était bien trop calme, et au contraire sa sœur était plutôt agitée, et surtout preste. Alors, elle était partie à la rencontre d’un autre camarade de bagarre.

La jeune décida de reprendre sa route, et elle se releva. Doucement, posa ses pattes, et marcha avec un rythme légèrement plus rapide, elle avait plus confiance en elle, et ses membres. Son regard quitta même le sol pour regarder le paysage. La glace qui était sous les coussinets de la petite devint de plus en plus fine, et c’est alors, qu’elle disparue. Furka ouvrit grand ses yeux, et tourna sa tête. Dernière elle, il y avait de la neige, plutôt fine, mais visible, ainsi que de la glace. Alors que devant elle, il n’y avait plus que des roches aux couleurs sombres et brunes. Furka avait eut des facilités pour se cacher dans l’environnement du froid, vu son pelage, mais ici, c’était impossible ! Seuls, ses yeux bruns se fondaient à l’environnement, pas vraiment utile. Elle décida de s’arrêter ici. Elle posa son derrière sur le sol rocheux, et regarda tout autour d’elle.

C’est alors qu’elle cru bien voir une pierre bouger. Celle-ci était bien plus claire que les autres, qu’est-ce que … ? Cette pierre avait des yeux, un museau et une bouche ? Elle secoua sa tête pour mieux regarder. Mais voyons, c’était un autre louveteau ! Furka la regarda, et ne dit rien. Elle laissa le silence faire.

C’était magnifique. Un endroit magique, unique. Pour elle qui n’avait jamais vu la neige, pour elle qui n’avait jamais vu la glace. Un sentier recouvert d’une épaisse couche d’une substance blanche et molle, qui fondait en quelques secondes lorsque vous en teniez dans votre patte. C’était la toute première fois qu’elle voyait une chose aussi froide en si grande quantité. Elle qui avait l’habitude du sol vert de l’Odorat, ou du sol chaud et brûlant de la vue, où elle venait régulièrement rendre visite à son père. Cette fois, c’était différent. Elle avait là un sol froid, blanc, doux et mou. Elle qui habituellement se brûlait les pattes, elle était plutôt en train de les refroidir. Enfin, une nouvelle découverte. Dans ses nombreuses explorations, tout tournait autour du sable, de la roche, de l’herbe, de la terre. Mais jamais sur de la neige, ou sur de la glace.

Toujours aussi souriante, la jeune fille de Mara et Sorrow marchait depuis déjà de longue heure sur le sentier enneigé, en ayant croisé personne. Le paysage la fascinait, si beau et si nouveau. Elle avait de décrire sa découverte à Ray, son grand frère, qui n’avait probablement jamais encore vu la neige de ses propres yeux. Ses parents lui en avaient déjà parlé, ils disaient qu’en hiver, il y en avait énormément et partout. Sûrement plus que présentement, puisque là, c’était le printemps et il faisait chaud ainsi qu’ensoleillé. Mais tout restait encore blanc, et surtout très froid. La seule chose qui manquait ici, pour que Reïla soit entièrement satisfaite, c’était un louveteau, femelle ou mâle, avec qui s’amuser.

Malheureusement, depuis qu’elle était née, elle n’avait croisé que deux personnes de son âge. D’abord son jumeau, Ray, puis Mia. Elle aussi déjà entendu parler d’une certaine Derisive, loupiotte appartenant à l’Odorat, par une nourrice. Mais malgré qu’elle soit dans son clan, la future guerrière n’avait pas cherché à la rencontrer, puisque il paraissait que cette orpheline était très désagréable et surtout peste. Oh, et puis il avait aussi les enfants de l’alpha de son père. Mais elle ne connaissait ni leurs noms, ni leurs apparences, ni leurs nombres. Mais à pars ça, le monde de Cinq Sens semblait rempli d’adulte et d’adolescent seulement.

Apercevant un glaçon, la petite s’avança lentement vers celui-ci, puis y posa doucement sa langue. Mais elle la retira rapidement, voyant que c’était très froid et très collant. Par contre, la chose avait un goût plutôt agréable, celui de l’eau fraîche.

- C’est froid ! S’exclama-t-elle, de sa douce voix. Elle recula ensuite d’un agile bond et accéléra sa démarche, ne portant plus attention au paysage.

Mais bien rapidement, elle fut surprise par voir la quantité de neige diminuée, avant de marcher sur de la roche. Puis, un vent froid fit virevolter ses petites mèches brunes, qui lui cachèrent les deux yeux. Elle souffla pour les remettre derrière ses oreilles, redressant celle-ci par la suite. En regardant de plus près, la jeune femelle reconnue les terres de l’Odorat qu’elle connaissait tant. S’apprêtant à rentrer chez elle, Reïla sursauta en voyant une petite de son âge juste devant, qui l’observait. Elle avait un pelage bleu, ainsi que plusieurs marques noirs. Elle était très jolie, et avait l’air sur d’elle. Remarquant qu’elle était resté dans le silence depuis déjà plusieurs minutes, Rei’ s’avança, souriante et peu méfiante, et prit la parole.

- Bonsoir. Lança-t-elle, toute heureuse. – Désolé de ne pas t’avoir vu avant. Je suis Reïla, de l’Odorat. Mais mon père est du clan de la vue. Tu es d’ici, je me trompe ?

Sur ce, elle s’assit lentement, en élargissant son sourire. Enfin, un autre louveteau. Reste juste à voir si cette jeune est sociable, ou non.

« C’est froid ! » déclara la jeune inconnue en ayant posé sa langue sur de la glace, pour la retirer rapidement. Si celle-ci l’avait laissé encore quelques secondes sur la glace, elle serait restée collée, et cela aurait été drôle. Mais pas pour Furka. Non, elle n’aimait pas que les autres rient à vue d’un malheur d’autrui. Elle trouvait ça totalement stupide. En revanche, si la personne tombait, sans se faire mal, la jeune pouvait déjà plus se détendre, et sourire, à la limite. A vrai dire, Furka n’était pas une grande comique pour son âge, et contrairement à son père. La jeune bleue restait la plupart du temps statique, et froide. Mais cela ne l’empêchait pas de s’amuser, à sa manière. Oui, car la petite aimait beaucoup se chamailler, se bagarrer. Mais son frère était trop calme pour ça, et ça sœur trop énergique pour Furka. Alors, elle restait seule, et méditait, de longs moments. Elle aimait apprendre aussi, apprendre toutes sortes de choses, pour plus tard, tout savoir !

C’est alors que l’autre louveteau s’avança d’un pas méfiant, vers Furka. Puis, elle s’assit, et parla :
« Bonsoir ». Sa voix était plutôt joyeuse et douce. Son physique était bien singulier. Ses extrémités étaient brunes foncées, et son corps était de la même couleur que le sable.

« Désolé de ne pas t’avoir vu avant. Je suis Reïla, de l’Odorat. Mais mon père est du clan de la vue. Tu es d’ici, je me trompe ? »

D’ici ? Pas tout à fait. Alors, Furka recula de trois pas, pour se retrouver sur la neige et la glace, étant ainsi chez elle. Et elle déclara, d’un ton légèrement hautain, mais pas méchant.

Puis, elle retourna auprès de cette Reïla, et elle huma l’air. Cette odeur lui était inconnue, mais c’était bien celle de l’Odorat, et elle la mémorisa, la plaçant ainsi dans un coin de sa tête. De nouveau assise, elle continua de regarder cette femelle de la tête aux pieds. Certainement un joyeux mélange de ses parents, ce que n’était certainement pas Furka. Elle avait tout de sa mère, ou presque. Ses yeux bruns étaient aussi chaleureux que son père, mais en grandissant ils deviendraient bien plus durs. Furka prit sa respiration, et ce présenta à son tour.

Et sur un ton sûr, elle déclara

La petite laissa ainsi une part de mystère sur son identité. Reïla n’avait pas nommé ses parents, alors Furka ne le fit pas non plus. Elle aurait très bien pu se vanter d’être fille d’Alpha, même « double » fille d’Alpha. Mais non. Furka avait beau être arrogante, elle ne se basait par sur son sangs, mais bien sur ses actions, ses futures actions.
Furka tourna sa tête à droite plus à gauche, et elle lui demanda, ayant vu son expression lorsqu’elle aperçut de la glace.

Oui, car Furka ne l’avait jamais vu auparavant, et surtout, Reïla sembla fasciné par tant de glace et de neige.

- Oui, je suis d’ici.

- Je m’appelle Furka, et je suis du clan de l’Ouïe. Mais plus tard, je serai dans celui de la Vue.

Elle avait l’air sur d’elle. Pourquoi ? Je préférais ne pas tout de suite poser cette question. Après tout, je connais à peine cette Furka. J’aurais de toute manière le temps, plus tard, de lui demander pourquoi elle voudrait rejoindre le clan de la vue, meute où p’pa en est le maître espion. C’est dommage qu’il soit si souvent partit pour accomplir ses tâches… Mais c’est normal après tout, il possède un rang assez important, et il vit dans une meute différente de celle de maman. Il n’a pas le temps d’être toujours là pour nous. Cessant de penser à lui, je mémorisais le nom de cette jeune, qui étrangement avait encore l’air bien fière.

- C’est la première fois que tu viens ici ? N'est-ce pas ?

J’acquiesçais, toujours aussi émerveillé par l’endroit.

« C’est la première fois. C’est vraiment magnifique, ici. C’est différent du vent et de l’herbe que j’ai l’habitude de voir chez moi.

« C’est la première fois. C’est vraiment magnifique, ici. C’est différent du vent et de l’herbe que j’ai l’habitude de voir chez moi. »

Tssss, laissa échapper la mâchoire de Furka. La jeune louve avait eut raison. A vrai dire, plus tard elle serait très perspicace, et là, elle l’était déjà, un peu. Mais ayant aperçu le regard émerveillé et à la fois surpris de l’autre femelle, il n’était pas si difficile de comprendre qu’elle voyait pour la toute première fois cette douce et fraîche neige.

Furka n’était pas spécialement curieuse, mais elle se serait certainement aventurée dans les terres de l’Odorat qui lui étaient inconnues. Pourtant, sa mère lui avait interdis, alors, obéissante, Furka n’irai voit que ce qui a dans cet endroit dans quelques mois, quand elle serait plus grande. Après tout, elle était encore bien jeune, et déjà, des ambitions poussaient dans sa tête, et des idées en tout genre. La loupiotte aurait voulut avoir deux ans, et parcourir tout Cinq Sens, rencontrer tous les dominants, et voir comment chacun se débrouille, pour ensuite prendre le meilleur de chacun. Oui, elle voulait être parfaite, une Alpha digne de son nom. Furka connaissait déjà le point fort de ses deux parents, au niveau de leur rang, mais aussi leur point faible. Crystal Clear était pure et douce, et surtout très patiente et diplomate. Mais elle était aussi trop douce avec certains, et elle voulait que la paix règne, hélas, cela allait être dur avec la dominante du Goût. Quant à son père, celui-ci était respectueux, et malin, mais bien entendu, la flemme le submergeait souvent, et puis le double jeu qu’il s’amusait à faire dérangeait sa fille. Pour elle, il fallait être franc, avec quiconque, même les ennemis, même les pires bêtes du monde. La franchise était la qualité première d’un être, d’après miss Furka. Enfin, il lui manquait encore de la maturité pour affirmer cela.

La loupiotte brune se rapprocha de Furka, et plongea son petit museau dans la neige, après elle se secoua. La bleue sourit, amusée par cette nouvelle connaissance qu’était Reïla. Celle-ci avait l’air, ma foi, gentille et joueuse. Une partenaire idéale de jeu, et aussi de discussion, alors poussé par la curiosité, d’en savoir un peu plus sur Reïla et son clan, elle la questionna, sur un ton plutôt joyeux :

Elle se tut un court instant, et par politesse, cette soigneuse chose si bien enseignée par sa mère, et dont sa sœur ne se servait jamais, ou presque, elle ajouta :

Devait-elle rajouter leur clan ? Peut-être … ? Non, quoi que … L’arrogance prit le dessus, bien que ce ne fut vraiment pas méchant, ce fut disons une information supplémentaire.

Furka faillit dire « Renji » au lieu de « Papa », mais elle se retint, après tout, elle l’aimait son père …

Et elle ajouta :

» Attention les reptiles rodent[PV Reila]
» Quelles senteurs ! [Pv Reila]