Et la colère s'abattit sur les continents, transformant peu à peu ses habitants.

Spoiler:

Ce fut dans les premiers jours où le soleil disparaissait de plus en plus tôt, le temps devenait gris. Les animaux de structure sensible devinrent aussi faibles que les feuilles qui tombaient des arbres.

Demanda un cheval inquiet.

Dans tous les clans les plus sensibles furent atteints d’une fatigue inconnue :

Ce phénomène n’éveilla aucune crainte dans les camps, car après tout le changement de saison était souvent la cause à de nombreux symptômes, surtout pour les chétifs.
Mais alors, une semaine plus tard, tous les clans se sentirent écrasés par une lassitude physique, rares étaient ceux qui arrivaient encore à gambader sans perdre leur souffle. Quelques jeunes vigoureux, ou des énergumènes hyperactifs se moquaient des animaux endormis par cette étrange maladie. Et bientôt une rumeur parcourue les terres de Cinq Sens.

Bredouilla un ancien.

Répliqua un cheval anxieux

Et sans plus attendre le jeune loup s’élança un peu plus loin dans les plaines.

Mais ce fut trop tard, et Mara soupira voyant son fils de cœur courir comme un fou pour démontrer au monde que tout allait bien, peut-être qu’il ne voulait pas que ça tourne mal, et en pensant montrer aux autres qu’il était vigoureux ses semblables le deviendraient aussi ? »

Quand le jeune mâle fut au milieu de la plaine, il inspira à fond, et se concentra. Ses poils commencèrent à s’élever comme attirés par une force électrique. Fermant ses yeux, il définit sa cible, un arbre non loin. Dénaï sentit petit à petit son pouvoir lui chatouiller les pattes, le ciel commença à s’assombrir, et enfin, le louvard déclencha quelque chose dont il croyait être le maître. Un éclair vint à s’abattre sur l’arbre le réduisant à néant. Plutôt content de sa réussite, Dénaï afficha un large sourire et cria vers la meute :

Mais la foudre vint frapper tout près du jeune. Déboussolé il recula de plusieurs pas, mais un autre coup de tonnerre le stoppa net. Son visage se déforma sous les traits de la peur, baissant ses oreilles et sa queue, Dénaï regarda très inquiet les alentours. Une nouvelle charge d’électricité le frôla. Il hurla, croyant qu’il avait été touché. Alors, comme un fou qui sort d’un asile, le louvard courut dans une direction hasardeuse pour échapper à son propre pouvoir. Des nuages noirs se formèrent, et le vent commença à tourner faisant plier les arbres aux alentours. On pouvait voir cette scène depuis les cinq territoires. Les différentes meutes commencèrent à paniquer, certains voulaient fuir, les autres rester, mais tous ne restèrent pas indifférent. Très vite les animaux stressés vinrent à hurler « ça va se rapprocher, ça va venir ici ! », les esprits embrouillés continuèrent à regarder ce spectacle, quand un coup d’air définitif arrêta la tempête. Le pauvre Dénaï courait à perdre halène poursuivit par le tonnerre et frôlé plusieurs fois par celui-ci, et un dernier grondement signa l’arrêt de ce cauchemar mais le début d’un autre.

Sur tout Cinq Sens, l’énergie spirituelle de chacun s’envola comme un grain de sable, et la fatigue assaillit le moindre être vivant. Tous se dévisagèrent, et constatèrent que leurs pouvoirs étaient scellés …

Pour combien de temps ? Est-ce que cela allait-il s’aggraver ?
Tous se posèrent ces questions, mais surtout une : Comment subvenir aux besoins de tous avec notre force en moins ?

Chacun de leur côté, les alphas fixèrent le ciel, avec une idée derrière la tête. Certains pensèrent avant tout à sauver leur clan, d’autres à profiter de cette occasion …