Pitoyablement dépressif [ Pv Dénaï ]

Is it hard ? … Close your eyes …

Le sommet de la vie, mais aussi de la force. Certainement. Ce lieu magique, si grand, si vaste, si impressionnant, ne le sembla pas tant pour les yeux fatigués de l’Alpha de la Vue. Renji, ce loup de taille moyenne, et dont la joie de vivre s’était affaibli, comme si elle était consumée par un feu, trop puissant pour lui. Il était trop fatigué, las de la vie. Du moins, de la sienne.

Il marchait d’un pas lent, les pattes traînantes, et le regard bien bas. Même sa queue était à ras du sol, et son allure en était pathétique. Il ne pensait plus qu’à elle, la seule lumière de sa vie, qu’il n’avait pas vue depuis si longtemps. Crystal Clear, que devenait-elle ? Dépérissait-elle aussi ? Non, elle devait être là, assise à regarder le monde, et à côté d’elle se trouvait deux louveteaux, un rouge et une bleue. Pourtant, il manquait quelque chose à la belle femelle. Une troisième boule de poils, noire. Mais elle était partie, pour toujours, terminer la belle famille, de toute façon, elle n’avait pas existé, concrètement. Renji s’en voulait, et il se trouvait tellement … Pitoyable. Il avançait, sans vraiment chercher à comprendre, et il voyait toujours les mêmes images tournoyer dans sa tête. Une jeune corrompue par la rage, une autre déchirée par une blessure et un troisième immobile, inutile. Comme il s’en voulait, de n’avoir pas vu ce déchirement à l’intérieur de sa propre famille, plus tôt, il aurait pu arranger le cauchemar, mais non. Il était trop tard, Renji ne c’était pas réveillé à temps. Dommage, tant pis, on passe à autre chose. Mais il ne semblait pas y arriver, et ses oreilles tombaient comme deux vulgaires bouts de peau, sans grands intérêts. Renji, n’avait vraiment pas la tête à être un Alpha, et il aurait très bien pu sauter dans le vide, sans grand regret. Oui, il était fatigué, tellement épuisé, brisé.

Son regard brun, éteint, ne lâcha pas le sol de sa vue. Pourtant, dans ce grand ciel, grisâtre, et donc recouvert de nuages, une petite place se créa pour laisser passer le soleil, un rayon de cet grand astre vint alors réchauffer le corps du mâle. Interpellé, il leva sa tête vers la source de lumière, et ses iris brillèrent, d’une petite lueur d’espoir. Et, il s’assit, décidant qu’il arrêterait là, pour le moment. Son visage tourné vers le ciel, il soupira, longuement, comme pour expirer tout l’air de son organisme. L’immensité qui s’ouvrait à lui, sembla s’éclaircir, car les groupes de nuages, vagabonds, furent poussés par le vent, et le soleil se montra, timidement. Ah, ce vent, ce grand vent. Il semblait si amical, mais aussi si dangereux. Renji aurait bien voulu être une feuille pour se faire balader par cette grande puissance. Mais non. Il resta là, de marbre, comme une statue qu’on a oublié là, et qu’on ne vient plus admirer, car elle était trop ancienne.

Lâcha inutilement Renji. Il fallait qu’il se reprenne, il avait encore des loups et des chevaux qui comptaient sur lui, mais son état reposait sur la suite que prendrait cette histoire, horrible histoire.

Sans savoir pourquoi, il entendit une petite voix lui murmurer, alors, il leva son oreille et l’écouta. « Arrête, tu es ridicule et inutile comme ça, Renji. Reprends-toi bon sang, tu es Alpha, et tu dois protéger ton clan, au péril de ta vie. Même si ta famille n’est plu, sache qu’elle scintille quand même au fond de ton cœur, c’est le reflet de ton âme. Et puis, je serai là pour maintenir ce calme, quand je serai à mon tour Alpha. » Cette voix, unique, était bien sûr celle de Furka. Sa fille. Alors, il sourit, bêtement, avec son regard cerné, et sa gueule de vieux. C’est vrai, il devait préparer le terrain, sa fille deviendrait un jour Alpha, et son clan ne craindrait plus rien, et Renji pourrait s’endormir sur ses deux oreilles. Oui, Furka serait une bonne dominante, même une meilleure que lui, pensa-t-il.

C’est alors qu’un bruit étranger parvint aux oreilles du mâle blanc. Il tourna sa tête, lâchant son regard du ciel, et aperçut au loin une ombre, furtive. Mais elle avait une couleur bien particulière cette ombre. Du rouge, un peu de gris, et surtout un regard jeune, et confiant. Hey, mais, il l’avait déjà vu quelque part non ? Mais où ? Mystère. Et Renji fit tomber son visage dans le néant des expressions, ressemblant à une statue. Il savait qu’il n’était pas sur ses terres, mais à quoi bon, le grand cheval n’était pas un animal à sang, et il ne tuerait pas Renji par plaisir. Et, il savait parfaitement que le clan de la Vue n’était pas un danger, et deviendrait certainement un allier. Renji avait un grand respect pour cet être, et trouvait la race équine incroyable, c’était d’ailleurs pourquoi il avait tant de chevaux dans son clan. Car pour lui, ils étaient les siens.
Il posa ses paupières sur ses iris, ayant pour dernière image l’ombre d’un louvard, et sans savoir pourquoi, attirer par le sol, le corps de Renji bascula. Tout son être tomba, dos contre la terre. Un fracas fit résonner les lieux, et Renji soupira de nouveau, en marmonnant un mot

Qu’importe, il ne bougerait plus, au diable le reste, laissez-le un peu respirer, un peu vivre.
Un léger sourire, mystérieux, se colla sur ses lèvres, et il ne pensa à plus rien.

Vidé de tout.

« Why everything is so confusing ? »

- Cette fois ci, tu ne t’en sortiras pas vivant.

La tension était palpable, l’atmosphère était si tendue … Voir malsaine. Ou peut être était-ce trop exagéré d’utiliser ce terme ? Mais la tension était là, c’était certain. Les deux êtres vivants qui étaient face à face ne bougeaient plus, tout deux étaient parés pour une attaque. L’un en position de défense, l’autre sur le point de l’attaque. Dénaï était presque plaqué au sol, ses pattes étaient pliés et n’attendaient qu’une chose : pouvoir bondir comme des ressorts sur sa victime. Cette dites victime avait ses pupilles plantés dans les siennes, sa fourrure était hérissée, Dénaï saignait à l’épaule d’une morsure faite par l’autre être vivant. Quand le jeune louvard se décida à attaquer. Ses deux pattes arrière le propulsa en avant et d’un bond aisé et agile un atterrit sur son ennemi qu’il mordit à la gorge, l’animal laissa échapper un cri d’agonie et mourra.

- AH AH TROP FORT ! JE L’AI EUUUUUUUUUUUUUUUUUU !

La bête gisait au sol, du sang s’écoulait des veines de sa vie tranchée. Ses yeux étaient désormais vides d’expression. Et c’est le regard triomphant et avec un sourire plein de fierté que Dénaï venait de tuer sa première biche ! Quoi ? Comment ça c’était pas un autre loup ? Non mais vous vous attendiez à quoi ? Comme si Dénaï allait tuer un autre loup juste pour le plaisir ! Et puis quoi encore … Non il était en chasse, et d’après les conseils de ses parents, de son mentor, il avait enfin réussit a tué une biche. Enfin. C’était un animal difficile à abattre ! Vif, furtif, sur les aguets… Et il l’avait tué tout seul ! Trop fort … Il attrapa sa proie et tenta de la trainer plus loin, à l’abri de quelques charognards comme les vautours. Il finit par trouver un arbre, au sommet de la vie il fait dire que cette falaise est très abondante de végétation. Il se coucha et se mit à entamer la proie. Elle était petite et Dénaï avait très faim. Il avait du passer toute la matinée à la chasser ! Ah ça faisait du bien de manger quand son ventre semble commencer à s’auto digérer tellement on a faim !

- Tendre et fondante, comme je les aime !

Tandis que la morsure à son épaule se refermait toute seule, il finit la plupart de la viande. Le reste sera pour les charognards. Eh mince c’est quand même vachement douloureux une morsure d’herbivore ! Mais bon, passons. Le jeune loup bailla, et scruta le ciel. Les nuages étaient gris sombres, mais bien vite, le vent ouvrit une brèche entre cette masse grise sinistre, et laissa paraitre le soleil d’après midi. Réchauffant terres et animaux sur cette haute falaise blanche. Mais Dénaï n’est pas du genre a se prélasser au soleil, même après un bon repas ! C’est donc plein d’entrain qu’il se leva et partit au petit trot plus loin, voulant aller vers le bord pour avoir une vue imprenable sur la mer intérieur de ces terres. Plein d’entrain mais vite freiner par la vue d’une silhouette peu inconnue.

- Nan mais je rêve !

Dénaï accéléré le pas. Cette silhouette, qui autre fois lui parut grande, était maintenant perçut de taille normale. Cette silhouette blanche, striée de noir, et quelques marques rouges. Et bien sur, cette immanquable coupe de cheveux absolument improbable. Dénaï prit un petit galop, son anneau en or cliqueta contre son premier piercing d’argent. Ah oui, c’était nouveau chez lui ça. Il avait trouvé ces trucs dans les ruines, c’était beau et brillant, alors il les a nettoyé a l’eau d’une rivière, et s’est débrouiller pour les avoir dans son oreille gauche. C’était joli et au moins ça le rendait encore plus unique ! En attendant, pas de doute, c’était bien ce loup flemmard et vantard qu’il avait rencontré il y a un an. Qui était l’Alpha de la Vue (et oui depuis il l’avait apprit de la bouche de son père adoptif). Renji de son nom. La première fois Dénaï l’avait trouvé chiant, mais marrant. Avait-il changé ? On va vite voir ça ! Il s’arrêta à quelques mètres de lui, il était couché par terre, ventre à l’air. Tseuh, visiblement les habitudes de flemmard n’ont pas l’air d’avoir beaucoup changé !

- Eh bien comme quoi. C’est pas en un an qu’on vous change une personne on dirait.

Sur un ton d’ironie, un sourire un peu amusé, il s’adressa ainsi à l’Alpha. Il se demandait s’il était capable de le reconnaitre. Il n’avait pas tant changé que ça. Au pire il avait qu’a tirer la langue, on oublie rarement les gens qui ont une langue bleue.

Des bruits de pas, plutôt violent, vinrent à frapper le sol. Renji qui avait sa tête collée contre celui-ci les sentit bien passer, mais il ne déclara rien, et ne bougea pas non plus. De toute façon, qu’est-ce qu’il en avait à faire, réellement, hein ? Rien. Alors, il laissa sa pauvre oreille là, à écouter un troupeau d’éléphant se rapprocher. Ah, on y croyait bien pourtant, mais ce n’était pas un troupeau quelconque, c’était tout simplement des pas légers, suivant d’une bourrasque. Les premiers pas semblaient être ceux d’un animal aérien, qui bondit facilement, quant aux deuxièmes pas, il s’agissait certainement d’un prédateur, poursuivant sa proie. Ils étaient lourds, mais bien posés, et grâce à une certaine vitesse le deuxième animal arrêta nettement le premier. C’est alors qu’une odeur de sang se dégagea, et arriva aux narines de Renji. D’habitude, le mâle se serait réveillé en sursaut, et aurait courut jusqu’au repas. Mais là, non. Rien, il resta immobilisé par la fatigue, et le sentiment d’inutilité qui planait autour de lui. Il aurait mieux valu ouvrir grand ses yeux pour apercevoir l’inconnu, car c’était tout simplement son sens le plus développé, mais non. Son ouïe lui avait suffit, et son odorat n’avait fait qu’humer l’air emporté par le vent.

Les souvenirs nombreux s’entrechoquèrent dans la tête du mâle. Sa petite enfance dont quelques souvenirs clés lui revenaient, la fuite de sa famille, la disparition de sa mère, la rencontre de cette louve lumineuse, son adolescence, son arrivé à l’âge adulte, son combat pour devenir Alpha, puis là, tout avait semblé être calme, pourtant, sortant du brouillard, une silhouette féminine et très délicate se détacha du troupeau de souvenirs. La divinité de l’eau. C’est étrange, pensa-t-il, l’eau et le feu sont les pires opposés, et sont censés se haïr, et avoir peur l’un de l’autre. Mais là, ils étaient rentrés en contact, et n’avait fait plus qu’un. Pour ensuite donner naissance à trois perles. Une rouge, visuellement ardente, une bleue, à l’allure calme, et une noire au destin non envisagé. Et ces perles étaient rentrées en conflit, pour se briser les unes les autres. Il n’en restait que des éclats, eux aussi fatigués. Renji laissa s’échapper de sa bouche un long soupir, de nouveau.

Et pourtant, quelque chose vint à perturber la séance émotion du loup. Les pas se rapprochèrent, et s’intensifièrent. L’allure de l’animal ne fit qu’augmenter, et il s’avança de plus en plus près de lui. C’était un danger, approximativement, car Renji était Alpha, et il était dans une position de faiblesse, de plus il n’était pas sur ses terres, donc il était facile à quiconque de l’achever sans crier gare. Même si Renji pensa à cela, il ne bougea pas, car, il savait que le vent n’était pas fait de mauvais éléments, et indirectement, il se sentit plus calme. Et puis, si quelqu’un avait des reproches à lui faire, c’était le moment, vraiment.

« Nan mais je rêve ! » Cria légèrement une voix. Celle-ci sembla flexible, et pas tout à fait enfant ni tout à fait adulte.

Le mâle se rapprocha encore plus de Renji, qui restait inanimé. Et sur un ton ironique, l’inconnu, qui ne l’était finalement pas, déclara :

« Eh bien comme quoi. C’est pas en un an qu’on vous change une personne on dirait. »

Questionna l’Alpha. Alors, il s’efforça de soulever ses paupières pour voir de nouveau le jour. Ses pupilles se dilatèrent rapidement, et ses iris scintillèrent. Là, juste au dessus de lui, se trouva la tête d’un jeune. Ses yeux étaient bleus, son visage sombre et parsemés de traits rouges. Et quelques mèches grisâtres cachaient son œil gauche. Que, qui était-il ? Renji respira, et se souvint légèrement de son odeur. Un loup d’ici, de ces terres. Mais, l’avait-il déjà vu quelque part ? Possible. Alors, ne voulant plus penser à toute cette histoire qui passait en boucle dans sa tête, il la secoua violemment et fit un roulé boulé pour ensuite se relever. C’était dans sa nature, et il n’aimait pas se retrouver en position de dominé, normal, c’était un dominant. Il s’ébouriffa en bougeant son corps dans tous les sens. Et, il releva sa tête vers le jeune, ses oreilles à l’affût, sa queue légèrement remontée, et son regard questionneur.

ajouta-t-il. Bien sûr qu’il le reconnaissait, en on faisait pas deux comme ça. Il avait drôlement grandi, et sa voix était plus mature, mais son pelage sombre était unique.

Déclara le mâle, sur un ton neutre, mais relativement enjoué. Ça lui faisait plaisir de voir un jeune, devenu louvard. Ce qui c’était passé avec sa famille l’embrouillait de trop, il devait passer à autre chose, il ajouta donc :

Dénaï se pourlécha les babines et les dents, il devait lui rester encore du sang frais de sa superbe proie de tout à l’heure ! Quelle goût délectable, le sang d’une proie … La viande tendre et fondante dans la bouche, toute fraiche … Mais, et dire que certains préférait le goût fort et la viande dure des muscles d’autres loups ! Yerk, c’est pour cela que Dénaï ne comprendra jamais les sadiques, les fous d’esprits qui se doivent de faire couler le sang de leurs semblables juste pour s’amuser soit disant. C’est dingue un truc pareil … Faut vraiment pas être net dans son esprit … C’est sans doute pourquoi il avait toujours considérer sa vrai mère comme une parfaite dégénérée. Elle qui avait voulut entrainer Dénaï au sang, elle qui a voulut le faire devenir comme elle, lui qui aurait put devenir un tueur, un assassin sans scrupule. Lui qui aurait put dire « oui mère » a chaque parole de Despise. Lui qui aurait put, ne jamais connaître l’amour maternelle, la douceur et la tranquillité.

Le jour de son abandon, il s’est demandé s’il n’aurait pas du l’écouter. Mais avec le temps il a vite comprit qu’il avait fait le bon choix. Recueillit par Wind Sword, elevé par des nourrices mais adopté par Mara par la suite. Sa vie est maintenant comme celle dont il avait toujours rêver. Celle qu’il a toujours mérité. Une famille, Reïla, Ray, Mara, et Sorrow aussi, même s’il ne le connaissait pas encore très très bien. Ils étaient une famille unie et soudée jusqu’à la moelle des os et rien ne pourrait briser cette union plus forte que tout. A y penser, maintenant, la pire chose qui pourrait lui arriver, serait de voir sa famille déchirée. Ca doit être horrible… Mais il était loin de se douter que c’est précisément ce que Renji était en train de subir.

- Bah tiens, toujours en vie l’affreux ?

- ‘Sur, ça vous aurait trop fait plaisir sinon.

Mouahahaha, ahem. Il n’avait pas Sorrow en père adoptif pour rien lui… Il avait bien apprit ses cours de répartit lui. En plus il en semblait fier. Bah, l’arrogance commençait à se faire une belle place dans son caractère à celui là... De toute façon ce n’est pas comme s’il avait mâché ses mots un jour lui ! Faire le malin n’était cependant pas dans ses cordes, seulement si on le provoque. Il a du mal à garder son sang froid, ça laisse plus souvent place à de l’air statique qu’autre chose …

- T’cherches quelqu’un à réveiller peut-être ?

- Nan c’est d’ja fait a ce que je vois.

Affichant un parfait sourire satisfait faussement sage, il comptait bien se venger de la dernière fois où il s’était foutu de lui. Ca remonte quand même … Dénaï avait genre 6 mois … C’était dans la forêt, il poursuivait un papillon et y’avait une horrible tache blanche gribouillé de noir qui était arrivé. Et en plus son papillon était parti >< ! Dénaï constata aussi que lui-même, avait drôlement grandit depuis ! Renji était encore plus grand que lui, certes, mais la dernière fois le jeune loupiot qu’il était lui arrivait à peine sous le poitrail, là il était plus au moins a la limite du cou et du buste du loup blanc.

- Dis donc c’est quoi ces grosses cernes ? Vous êtes déjà ridé à votre âge ? Tsss c’pas sérieux tout ça !

Ah, vous direz ce que vous voudrez, mais moi ce louvard je l’adore.

Le jeune se lécha les babines, pour enlever quelques traces de sang, qui restaient. Bien sûr, c’était du sang d’une proie, et certainement pas d’un animal. Renji n’aurait pas vu ce louvard attaquer un autre loup, par pur plaisir. Non, il ne faisait pas parti de ce genre de fous. Pourtant, il était parvenu aux oreilles du mâle blanc, que Despise, la grande guerrière avait eu un enfant et l’avait abandonné. Et plus il regardait Dénaï, plus il lui trouvait une forte ressemblance avec cette louve sanguinaire, non pas par le caractère, bien sûr ! Mais par le physique. Renji ne cherchait pas les embrouilles, et il savait que désormais ce jeune était bien entouré. Il avait une véritable famille. Une mère, cette Mara, noble guerrière du clan de l’Odorat, et puis Sorrow, son propre maître espion. Ce Sorrow, c’était un loup loyal, excellent combattant, et puis il avait ce caractère dur à cerner, mais si … Comment dire. Renji ne savait pas, mais il avait une grande confiance en ce loup, il savait qu’il lui serait loyal. Et puis, Sorrow et Mara avaient eu des petits, aah, quel merveilleux cadeau, n’est-ce pas Renji. Exact, exact. Il ne connaissait pas les deux petits, mais bon, il savait quelle joie on pouvait éprouver en ayant sous ses yeux des petites boules de poils, qui viennent de voir le jour, avec leurs petits yeux apeurés, mais tellement confiants envers leurs parents. Ah que c’est beau.

Mais l’Alpha savait également la douleur que c’était de voir cette famille se déchirer, de l’intérieur. Je pense que c’est encore pire que de la voir attaquer par un étranger. Oui, savoir que sa propre chair envisage de vous tuer, ça doit être … Inqualifiable.
Renji baissa ses yeux, en repensant à ça. Il se devait d’arrêter d’y penser, oui, pour le bien de sa meute et surtout pour son propre bien. Car, s’il continuait, il allait finir jeté d’une falaise, avec un boulet attaché à sa patte, pour tomber, dégringoler, et finir sa course dans la mer, couler, sans pouvoir se battre. Et mourir. Mais voilà, Renji n’était pas suicidaire, et ne voulait pas mourir, il aimait trop la vie pour ça. Alors, le mâle blanc se reprit, en fronçant ses sourcils, et en fixant fermement le sol. Ses griffes l’abîmèrent par ailleurs, et il serra ses dents. Ses pupilles tremblaient, et il en avait bel et bien marre de tout ça. Pourtant, il n’allait pas prendre la facilité de partir, de fuir, de mourir. Non, il resterait là, à observer le monde, et à veiller sur son clan adoré. Il releva sa tête, avec un air sérieux, ce qui n’était pas vraiment habituel devant un loup d’un autre clan, et il continua à froncer ses sourcils. Le louvard, lui déclara :

« ‘Sur, ça vous aurait trop fait plaisir sinon. » Ah de quoi ? A vrai dire, tellement perdu dans ses pensées, le loup en oublia même de suivre la conversation. Mais il se souvint de sa réplique, et en entendant le jeune, il ne pu s’empêcher de détendre les traits durcis de son visage, et laisser apparaître un sourire, discret, pour ajouter.

Dit-il sur un ton léger.

« Nan c’est d’ja fait a ce que je vois. » Pas tout à fait, à vrai dire, Renji ne dormait pas quand le louvard était venu, mais ce n’était pas écrit sur son front « Veuillez partir, je suis en pleine déprime ». Mmh, quoi que, dans ses yeux, ça se lisait. Son assurance habituelle en était chamboulée, et son allure était un peu moins fière. Pourtant, il essayait de continuer à faire comme toujours, pour ne pas qu’on puisse lire en lui la défaite, sa défaite de père.

« Dis donc c’est quoi ces grosses cernes ? Vous êtes déjà ridé à votre âge ? Tsss c’pas sérieux tout ça ! »

Sa défaite de grand-père ? Quoi que pardon ? Renji leva un sourcil, laissant le naturel revenir au galop, et trop perdu dans ses pensées, il alla mélanger ce que venait de dire le jeune. Des rides, pardon ? Renji était loin d’être grand-père, hey, un peu de respect pour les plus vieux. Arg, vieux, Renji était donc … Vieux ? Il soupira un court instant, mais étrangement, son soupir se transforma en sourire, et là, Renji se mit à éclater de rire. Un rire de soulagement sortit de sa bouche, et son visage déplaça ses traits de façon plus agréable, et moins frustrée.
Et du tac au tac, il répondit, après s’être un peu calmé.

Il toussa un peu.

Puis, il continua :

Finit-il en rigolant.

Renji lui envoya un clin d’œil, malicieux. Il était désormais plus indulgent, je ne sais pas, mais les jeunes, il sembla plus les apprécier, et puis, il était heureux de voir ce jeune si épanoui. Alors, sur un ton très différent, avec juste un petit sourire en bouche, il déclara :

Silence.

Mais il ne pouvait décidément pas s’empêcher de finir ses phrases sur un ton enjoué, et légèrement moqueur. Muarf, il l’aimait bien ce p’tit gars.

UP.

Vous continuez ou pas?