L'arbre du petit chemin [ Libre !

L’arbre du petit Chemin.

« J'avais peur si peur de basculer dans l'horreur. Je ne sais pas si tu le sais mais, j'ai cru qu'on t’avait découpé. Après tant d'année, tant de saisons oubliées. Je ne sais pas si tu m'connais mais t’as bien raison de te méfier » - Mickey 3D

L’œil de braise. Un volcan magnifique, mais avant tout ça une longue route. Enfin, un petit chemin plus exactement. Et puis, à l’entrée de ce périple, un arbre. Oui un arbre, ce qui était plutôt rare dans cette région. Mais bien droit, et même fier, se dressait un arbre. C’était un de ces arbres résistants dont les hautes températures ne le gênaient pas. Plutôt grand, ses longues branches étaient parfaites pour faire un bon abri, une grande place ombragée. Et sous cet arbre, on pouvait voir une silhouette canine. Son pelage était d’un blanc presque nacré. Ce loup possédait une incroyable noblesse, dans la posture qu’il avait arborée. Pourtant, il s’en fichait bien. Ses longs poils, rouges, attachés entre eux et en arrière, lui donnaient une allure unique. Et puis, tout son corps était recouvert de signes tribaux, non pas déplaisants. Ils étaient noirs. Et puis, certaines parties de son corps étaient couvertes d’un rouge plus prononcé que sa coiffure.
Les yeux fermés, le loup respirait fortement. Ses paupières étaient reposées sur ses iris et rien ne pouvait dévoiler son regard si … Fatigué. Oui, le loup était fatigué, las de nombreuses choses en réalité. Comme des cernes sous ses yeux, des poussières s’y étaient déposées. Et en se rapprochant de plus près, le mâle était dans un piteux état. Sa fourrure était bien sale à certains endroits. Sa patte arrière droite était légèrement tordue, et il avait posé ses oreilles contre sa nuque, signe de méfiance. Enfin, un soupir sortit de la bouche de Renji.

L’alpha de la Vue fit alors un effort. Il ouvrit ses yeux, pour voir ses belles terres. Elles n’étaient pas plus ravagées que d’habitude, mais c’était un paysage aussi désertique et solitaire que Renji aimait. Alors, le fléau n’avait pas vraiment laissé sa marque ici. Mais sa présence était d’autant plus ressentie dans le corps du mâle, qui n’était plus si jeune. Vigoureux, encore, certes, mais fatigué. Et déprimé. Il ne fallait pas se le cacher, avoir une fille qui vous crache au visage que vous êtes indigne, une autre qui s’enfuit en arrachant l’oreille de sa sœur, un fils qui se cesse de se replier sur lui-même et une compagne bien trop absente … Eh bien, ce n’est pas réellement la joie. Pourtant, Renji avait entendu, non pas directement, mais par quelques informateurs, que bientôt, le clan de la vue aurait un nouveau membre. Et pas n’importe lequel. Furka, la petite bleutée, était déterminée à venir ici, et à certainement conquérir le trône de Renji, mais ça c’était plutôt encourageant. Alors, malgré toute cette montagne de choses désagréables, le loup sourit. Avec une grande sincérité il sourit, renvoyant son émotion au seul être vivant des alentours. L’arbre.

- En me levant ce matin, j'me suis dit que j'pourrais bien, faire un détour par l'chemin
qui mène jusqu'a ton jardin.
Il continuait de sourire.
- Enfin jardin, tout est relatif.

Il leva son regard brun vers les branchages du vieil arbre, et continua :
- Explique moi, comment tu fais pour rester là. Comment tu fais pour ne pas parler ? Comment tu fais pour juste regarder ? Voir les jours passer, sous la neige ne pas trembler. Je ne sais pas si tu le sais mais, tous les oiseaux se sont taillés ! Il inspira profondément et ajouta :
- Après tout ces jours, tu n'as toujours pas croisé l'amour. Je ne sais pas si tu l'connais mais, t’as bien raison de te méfier.

Il baissa ses yeux vers le sol, et ajouta :
- L’absence de l’être aimé est encore plus dur que l’absence total d’amour.
Renji sourit, bêtement, et lâcha un petit rire nerveux. Crystal Clear lui manquait.

Le mâle se laissa tomber à la renverse, bien qu’il fut allongé, il fut désormais complètement étalé sur le sol. Alors, il lâcha, une dernière phrase :
- Voilà que je me mets à parler à un arbre … Aaah, mais où vas-tu mon vieux Renji ? finit-il par penser.

Sûrement pas très loin

Le mâle ferma à nouveau ses yeux, et se laissa porter par sa grande lassitude pour que seul Morphée lui murmure de beaux rêves.

- Où… Suis-je ?

Telle était la question que se posait Sulbau, observant l’horizon. Ce monde différait tellement du sien, celui dans lequel il avait toujours vécu, avant. Ces terres ne lui disaient rien de bon, ni ses habitants, d’ailleurs. Immobile, il ne savait quoi. La vie était tellement ennuyante lorsque l’on était considéré comme un inconnu… Le grand mâle soupira, las. Le bonheur semblait si loin, désormais… Et se souvenant de ses frères, ses sœurs, une larme coula sur sa joue. Secouant la tête, refusant de paraître faible, il continua son chemin, en route vers l’œil de braise. Un volcan, immense, magnifique. Specter ne se rendait pas là pour admirer le paysage, au contraire, il était venu pour avoir un aperçu de ce nouveau territoire, de ce nouveau monde, celui de Cinq Sens. Tout semblait si… impossible. De l’herbe qui goutte la chair, des loups avec des pouvoirs, des chevaux… Chevaux ? C’était la première fois qu’il voyait qu’il voyait une créature de ce genre. Et il faut dire qu’il était… disons, assez surpris ! Heureusement, Sulb était débarqué ici avec son frère lorsque le terrible fléau s’est envolé, il n’avait donc pas eu à subir cet étrange… faiblesse.

Apercevant un loup blanc à la tignasse rouge, qui semblait bien connaître tous les recoins de l’endroit, Sulbau le suivit, à l’arrière. Il faut dire qu’il ne savait pas vraiment comment s’y rendre… De nouveau, un soupir sortit de sa bouche. Qu’est-ce qu’il faisait chaud ! Les terres du goût étaient bien plus accueillantes, bien que ses habitants ne soient pas très hostiles. Puis, le dominant du clan de la vue s’arrêta net, devant un vieil arbre, immense.

- En me levant ce matin, j'me suis dit que j'pourrais bien, faire un détour par l'chemin qui mène jusqu'a ton jardin. Enfin jardin, tout est relatif. Explique moi, comment tu fais pour rester là. Comment tu fais pour ne pas parler ? Comment tu fais pour juste regarder ? Voir les jours passer, sous la neige ne pas trembler. Je ne sais pas si tu le sais mais, tous les oiseaux se sont taillés ! Après tout ces jours, tu n'as toujours pas croisé l'amour. Je ne sais pas si tu l'connais mais, t’as bien raison de te méfier.

Silencieux, Sulbau fixais Renji, attentif, attendant qu'il poursuivre sa discussions avec l'arbre. Pour parlé avec un être comme lui, 'faut vraiment s'emmerder... L'amour ? Sulbi non plus, ne connaissait pas l'amour. Enfin, il l'avait connu, avant. Avant que tout ceux à qui ils s'étaient tant attaché s'éteigne l'un après l'autre, le laissant seul. Il était devenu une coquille vide, sans émotion, sans compassion.

- L’absence de l’être aimé est encore plus dur que l’absence total d’amour.

T'as bien raison, mec. Pensa-t-il, posant ses oreilles contre sa nuque. Il recula de quelques pas.

- Voilà que je me mets à parler à un arbre …

Il laisse échapper un petit rire, amusé. Puis, il vit le mâle s'endormir soudainement, en plein milieu du chemin, bloquant le passage. C'est quoi, son problème ? Tssss... Frustré, Sulbau s'avança, se retrouvant près de Renji en l'espace d'une seconde, qui était déjà dans un sommeil profond. Le fils de Squalltramp attendit, patient. Toujours rien. Pas question de sauter par dessus lui. Soit il se tasse lui-même, soit c'est Sul' qui le fait à sa place. Il soupira, envoyant un coup brusque dans le poitrail du loup blanc, histoire de le réveiller.

- Aller, on s'réveille ! J'sais pas si tu le sais, mais tu bloques le passage. Pousse toi ! Idiot...

Allongé, presque inerte, le loup voguait dans ce qui aurait pu être un rêve agréable. Ses lèvres noires s’étirèrent, un tantinet, et il sourit. Renji était bien. Au repos, son organisme reprenait lentement, mais sûrement, de l’énergie. Cela faisait longtemps que le mâle n’était pas aussi bien dans un sommeil. Un sommeil profond même. Il n’y avait aucun nuage à l’horizon, ni rêves ni cauchemars à son actif. Rien, le vide, le néant, un bien fou.

Sauf que. Sauf qu’il y avait quelqu’un à côté, qui l’avait entendu et qui avait trahi sa solitude. Renji était trop fatigué pour s’en rendre compte. Pourtant l’odeur de l’étranger était forte, puisqu’elle ne faisait pas parti du clan de la Vue. Ni d’aucun autres clans d’ailleurs. Et sans prévenir, il frappa violement dans le poitrail du mâle blanc. Renji se réveilla, brusquement, et ouvrit en grand ses yeux. Il cracha, frôlant de s’étouffer, et il inspira profondément. En faisant énormément de bruits. Il leva son regard vers son agresseur, qui déclara sur un ton froid et sec :

Aller, on s'réveille ! J'sais pas si tu le sais, mais tu bloques le passage. Pousse toi ! Idiot...

Renji n’en revenait pas. Il fronça son sourcil droit et leva le gauche, lui donnant un air interrogateur. Il inspira profondément et souffla. Puis, lentement, trèèèès lentement, trop lentement, il se releva. Et se mit en position assise. L’intrus était juste immense, et Renji dû lever légèrement sa tête pour pouvoir apercevoir le regard de l’inconnu. Un rustre ce type. Quoique, Renji regarda plus attentivement son regard et laissa un petit rire s’échapper de sa gorge, qu’il étouffa bien entendu.

fit-il simplement, histoire de se racler le fond du gosier.

Et il se gratta, sans aucune gêne, l’oreille gauche à l’aide de sa patte arrière. Puis, il continua son petit cirque en baillant. Enfin, il se décida à parler. Ou du moins à essayer de communiquer avec cet étrange, qui ressemblait plus à un bougre qu’autre chose.

Il sourit, se foutant bien entendu de la tronche de l’inconnu.

Et en une fraction de seconde, il donna à coup de patte, précis, vers celles du loup pour le déséquilibrer et le faire tomber, le ramenant plus proche du sol. Et puis, il se leva, se tourna et s’avança légèrement sur le chemin, pour aller poser son postérieur plus loin, mais toujours au milieu du passage. Il sourit, bêtement, et ajouta :

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