Cinq Sens
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 Fausses notes et dissonance. [Pv Bloody Imagination]

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Le Poète




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MessageSujet: Fausses notes et dissonance. [Pv Bloody Imagination]   Fausses notes et dissonance. [Pv Bloody Imagination] Icon_minipostedDim 13 Déc - 21:10

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    Dans le grand orchestre de la vie, les violons, les percussions et le piano sont synchronisés en rythme, autant en harmonie qu'en mélodie. Une douce et classique mélodie qui s'élève dans le silence et dans le monotone d'une vie, renvoyant une musique guillerette lorsque le bonheur se fait sentir, renvoyant une triste lamente lorsqu'un désespoir s'amoncelait, comme des nuages gris dans un grand ciel ensoleillé. Tout les êtres, autant chevaux que loups, oiseaux que rongeurs, que poissons, qu'insectes, plantes, même! Quels qu'ils soient, l'orchestre ne jugeait pas: Il jouait pour chacun d'eux, d'un instrument en particulier, celui qui les représentait. Tandis que les êtres qui travaillaient d'arrachepied étaient symbolisés par les percussions, puissantes, représentant les battements de leur cœur ou tout simplement les coups portés, les êtres plus calmes, plus libres avaient droit au piano. Puis, venait ceux qui incarnaient les violons. Ces êtres vivaient dans l'adrénaline d'une journée, dans la peur, dans l'amour, dans la joie et dans les pleurs. Comme l'archet passe furtif sur les cordes d'un violon, leurs émotions changent à chaque note. Le violon est un instrument instable. Il faut de l'adresse, savoir se relever, et il faut de l'expérience. C'est le violon qui couvre les trous de silence par son ton vif, aigu, arrachant l'oreille des autres musiques pour ne se centrer que celui-là. D'autres violons encore, dans le type sérénade plutôt, lents, tremblants, parlaient des autres êtres dont la vie avait été brisée, mais qu'ils continuaient à marcher. Si les instruments du grand Orchestre étaient gérés par les sentiments, les émotions et les différentes personnalités, qu'en venait-t-il de ceux qui n'en possédaient pas? Oui car, ne rien posséder, avoir perdu cette possession, ce trésor, ce cadeau qu'est de pouvoir réagir, il y avait bien un spécimen. Un individu fade, qui n'impressionnait pas par un pelage ou par une personnalité électrique, diversifié. Il ne possédait pas non plus le regard pétillant, ivre de connaissances. C'était une triste existence, dirait-t-on. Une triste existence? Non. Et pourquoi? Parce-que le mot " triste " est de trop. Alors donc, une existence tout court? À peine. Cet individu à la toison blanche et maculée, où seule la pilosité au sommet de sa tête était teinte d'un bleu vif, ne méritait même pas le titre " d'existence ". Son instrument à lui, le violon, jouait des notes monocordes, où n'y l'entrain ni la déprime n'égayait ceux qui l'entendaient. Il marchait, ça et là, slalomant dans l'étendue tout aussi blanche que lui, observant de yeux morts où, délestés de toute expression faciale, le ciel qui s'avérait gris, fade, tout comme lui. On ne sait pourquoi, mais ce jour qui se voulait ordinaire ne le fut pas. Il ne fut pas monochrome, ne fut pas gris, comme le ciel le présageait. Ni ne fut simple et inintéressant. Mel, de son nom, Ml, avançait sans se préoccuper de ce qui se passait autour de lui. Son coeur ne laissait plus de place aux sentiments qu'il aurait pu éprouver. Et pourtant, c'est en étant cette coquille transparente, vide comme une épave fantôme, morte, pourtant vivante, qu'un être avait décidé de le suivre, où qu'il aille. Bloody Imagination. Bizarre était de voir un duo de la sorte, où une jument aux teintes rouges et noires marchait côte à côte - enfin, au figuratif - avec un loup aux différents contrastes. Elle ne le quittait pas. Le suivait comme s'il était son sauveur. Et pourtant, il n'avait rien fait. Mel s'était arrêté un moment. Profiter sans doute du vent glacial qui s'était levé à ce moment, qui ne lui fit pas plus d'effet qu'une pierre. Le vent tourbillonna dans la neige, soulevant des formes éparses et floues de celle-ci, lesquelles pouvaient-t-on voir des êtres - probablement des spectres - se lever et marcher comme si de rien n'était. Il put détailler en outre; un loup dénuée d'une patte, claudiquant avant de s'évanouir dans le sol ; Une silhouette féline qui rampait, se préparant à bondir sur un autre loup, plus massif, mais plus petit ; Un cheval cette-fois, un étalon qui se cabrait, pus, qui sprintait dans un galop irrégulier pour perdre pied et s'affaler dans la neige. Le reste, abstraits, n'intéressèrent que peu le canidé, qui donna un coup de tête vers l'avant pour motiver son corps - frigorifié, mais qu'il ne sentait pas. - à avancer de l'avant. Il traversa ses spectres de son imagination, ces doplegangers qui n'attendaient qu'un moment de faiblesse pour lui sauter dessus. Vraiment, un paysage admirable, aurait dit quelqu'un d'un peu idiot. Mais cette toile, peinte en sépia, en noir-et-blanc dans les yeux daltoniens du loup, ne valait pas plus qu'une autre. Elle était ordinaire. Trop ordinaire, probablement. L'interminable marche se poursuivit: Mel avançait une patte après l'autre, la queue basse, stoïque, roulant des épaules et se servant de sa tête comme balancier, comme équilibre. Lentement, sa misérable carcasse homologue à la neige se mouva vers l'avant, avant de s'arrêter. S'arrêter net, même. Mel avait relevé la tête soudain, levant une patte par réflexe: Tout son corps fut saisi d'un frisson, tant qu'il écarquilla les yeux. Ça devait être passager. Ça le devait, enfin, ça n'avait pas le choix. Puis, titubant maintenant vers l'avant, sa patte rencontra quelque chose d'autre, de plus chaud, de moins froid, tant qu'il se surprit à se... se surprendre, justement. Mel scruta le sol, pour se rendre compte que c'était une flaque d'eau. Ah, rien de plus, rien de moins, une bête flaque d'eau sur son chemin. Il coucha une oreille, arquant un sourire sarcastique. Et là, il prendrait sans doute la forme d'Emily, ce qui expliquerait ses réactions. En effet, le bas de ses pattes commença à s'illuminer. Mais au lieu de quoi, le flux de lumière se dissipa. Mel haussa un sourcil dubitatif.

    Son violon, monocorde, s'accéléra soudain dans une dépêche rythmée.

    Rapidement, le loup fit le tour de lui-même, avant de frissoner une seconde fois. Quelque chose clochait. Quelque chose clochait, et il n'aimait pas ça. Rapidement, il fit volteface pour regarder derrière lui, chercher ce qui n'allait pas, comprendre ce qui se passait. Il passa en trombe devant la jument, faisant certain de bien sentir ses pas. Un autre frisson.

    Là, dissonance. Le crissement que fit l'archet sur les cordes les scièrent d'un coup, renvoyant celles-ci, toutes tordues, sur les extrémités de l'instrument.
    Pourquoi pouvait-t-il... Comment pouvait-t-il... Mel se recula d'un pas, cherchant à fuir ses chimères, cherchant à fuir, tout court. Un intense combat psychologique lequel le seul adversaire qui s'y trouvait, fut lui-même. Sans dire quoi que ce soit, retombant dans les vestiges primitifs de sa race, il se mit à courir quatre à quatre dans la neige, la queue entre les jambes. Que fuyait-t-il? Seul son glapissement alerté fit irruption au lourd et cruel silence qui le pesait. Il retomba contre le sol, se débattant contre un fantôme invisible. Ses yeux se voilèrent de blanc. Était-t-il mort? Non! C'était illogique... C'était illogique! Mel se souleva sur une antérieur, laissant le fil de son corps suivre le mouvement. Lorsqu'il fut remis sur pattes, il put apercevoir la maladie-- non. Pas la maladie. La malédiction. De très courtes incisions s'étaient creusés dans son corps, laissant un fin filet de sang ruisseler, lentement, du bas de son dos, créant des glyphes, des ramifications qui se terminaient en spirale. Le loup observa, horrifié, le spectacle qui suit, lorsque tout son corps fut saisi d'épouvante en voyant son sang couler. Prestement, comme par instinct - mais aussi par choix - il se roula sur le sol, tentant de soigner le plus vite possible ce qui se passait. Il parvint à empêcher la drôle d'hémorragie, mais la grande cicatrice d'un seul côté de son dos persistait. Mel, la queue entre les jambes, une patte dans la flaque d'eau, fixait de ses grands yeux écarquillés cette cicatrice étrange qui était apparue ainsi du néant, sans qu'il ne fasse, ne décide quelque chose. Dépassé, il se laissa tomber assis dans la neige, hébété, médusé, mais surtout, effrayé. Tout son corps se plia en douleur, chose qu'il n'avait pas ressenti aussi forte depuis maintenant cinq ou six ans. Fausse note qui lui vrilla les oreilles, tant qu'il fut saisi d'un violent soubresaut. Dissonance. Dissonance...
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MessageSujet: Re: Fausses notes et dissonance. [Pv Bloody Imagination]   Fausses notes et dissonance. [Pv Bloody Imagination] Icon_minipostedLun 28 Déc - 0:34

    Nombreux étaient les instruments présents dans le grand orchestre de la vie. Et tous différés d’un ton, d’une note, d’une vibration, pourtant certains se ressemblaient plus que d’autres. Et puis, il y avait ceux qui voulaient ressembler aux autres, ou peut-être qui cherchait à s’identifier. Alors, ils essayaient de s’adoucir, s’assouplir, mais rien n’y faisait, leur nature de départ était bien trop forte. Et c’était une fausse note qui faisait souvent tomber leur masque, et incrédules ils reprenaient leur ancienne place, tête basse. Et les regards, lourds, des autres retombaient sur eux tels des rochers. Ils pouvaient devenir honteux, ou au contraire hargneux, mais rare étaient ceux dont ce regard ne soulevait rien, juste de la neutralité. Parmi les instruments, il y en avait des petits, des grands, des vifs, des plus lents, de toutes sortes. Les plus étranges étaient certainement les plus lunatiques, ce sont le son pouvait devenir aussi aigu qu’aussi grave, dont une note pouvait s’exposer sur plusieurs temps, ou au contraire ne faire qu’effleurer la partition. Et c’était ça, ça qui rendait l’orchestre complet en tout point, alors, chacun trouvait sa place, chacun trouvait son idéal, ou son méprisable. Il y avait tout, et ce qui rendait cet orchestre unique c’était le mouvement qu’il prenait, toujours différent, les instruments se déliaient, ou au contraire se rapprochaient, et la mélodie en devenait de plus en plus … Changeante, c’était un son qui pouvait rester le même pendant une année, ou au contraire, se bousculer en une fraction de seconde. C’était ça la magie de ce grand orchestre, la magie de la vie.

    Et parmi ces instruments, l’on pouvait voir, dans un lointain coin, deux instruments de la famille des cordes frottées s’observer. Un violon au bois clair qui jouait une étrange mélodie, sa musique ne semblait pas parvenir aux oreilles des autres, mais pourtant, son archet ne cessait de jouer sur une seule et unique corde, les autres étaient présentes, mais semblaient comme effacées, oubliées ... Juste à côté, plus grand, un violoncelle au corps bien sombre admirait ce petit violon. Et son archet suivait frénétiquement celui du violon, pourtant, le son qui en sortait en était totalement différent et pouvait s’entendre à des kilomètres à la ronde. Grave, tendu, et rapide, le violoncelle cherchait en vain à prendre la même cadence que ce violon clair, mais rien n’y faisait. On pouvait cependant sentir dans les cordes du plus grand instrument une vibration qui rendait sa mélodie unique, et par moment il accélérait, il ne voulait en rien rater une note de son voisin, en rien. Pourtant, ce violon semblait bien las, bien trop ordinaire, bien trop linéaire pour qu’on y prête attention, ce que faisait pertinemment le violoncelle. Encore et toujours, il le suivait, s’en approchait, pour mieux l’admirer, pour ne jamais oublier son unique mélodie, qui pouvait passer fade aux oreilles des autres, mais pas aux siennes.

    Le loup apparenté au violon marchait d’un pas lent, faisant rouler ses épaules, et derrière lui, suivait, d’un étrange air, la jument dont le cœur vibrait autant que ce violoncelle. La neige était toujours présente ici, et était un tapis sur lequel marchaient les deux animaux. Ces deux animaux qui laissaient des traces bien différentes, mais pourtant qui s’accordaient étrangement, du moins aux yeux de la jument. Elle observa le creux des coussinets du mâle, et alors elle posa son lourd sabot par-dessus, celui-ci recouvrit complètement l’empreinte, la protégeant, dans un sens, dans son sens. L’esprit léger, le cœur comblé, et les yeux grands ouverts, la jument sentait quelque chose de très lourd peser sur elle, elle ne savait pas quoi exactement, mais l’air n’était pas saint à son odorat. Alors, elle huma de nouveau l’air, et comme dégoûtée, elle ronfla des naseaux, ceux-ci firent vibrer le reste de son corps, jusqu’au bout de sa queue, qui suivait son mouvement en avant. Un coup de vent, et les étendues de poudreuses s’envolèrent, faisant apparaître quelques formes, deux trois ressemblaient vaguement à des animaux, mais l’imagination de la belle, bien que très développée, ne se fixait que sur des sujets généralement liquide et rouge, pour le reste, elle n’avait pas l’envie d’approfondir, ou presque. Car il y avait une seule chose dans son imaginaire, qui n’était ni rouge, ni liquide, mais bien solide et blanc, et dont une légère nuance bleutée rendait son regard poétique. Peut-être bien n’était-ce que son imagination, mais ainsi, elle était bien, alors elle n’allait pas chercher plus.

    Soudain, devant elle, elle sentit une brise qui ne la rassura point. Mel, vagabond au cœur effacé, vint à être surpris. Son sourcil s’éleva et on pu parfaitement lire sur son visage une expression, ce qui à son tour surpris la jument, Bloody Imagination. Que se passait-il ? Elle souleva à son tour un de ses sourcils, et finalement, elle les fronça. Un lumière éclaira la patte avant du mâle qui trempait dans une flaque, mais cette lumière s’estompa repartant aussi vite qu’elle était venue. Le loup recula, et retenta. Mais rien n’y fit, il n’y avait plus de lumière. Bloody Imagination ne perdit pas une miette de la scène et continua à fixer cet être parfait, pour elle, que pouvait-il bien se passer dans la tête de cet instrument monocorde ? En tout cas, ce qui était sûr, c’est que son rythmé s’accélérait, et comme un reflet, le rythme du violoncelle fit de même. Et c’est alors que le violon crissa. Les oreilles de la femelle se posèrent sur sa nuque, et inquiète elle observa le brusque mouvement qu’épris le corps las du mâle.

    Mel courut comme un fou vers la neige plus profonde, et ses yeux hurlant, il chercha désespérément à fuir. La queue entre les pattes, il ne cessait de bouger sur lui-même, secouant son corps entier. Bloody se retourna rapidement, inquiète par ce qui se passait à l’intérieur de cet être, quelque chose qu’elle ne pouvait absolument pas comprendre. Il continua à gesticuler, et c’est alors que d’étranges plaies firent leur apparition sur le corps pur du mâle.
    Bloody Imagination restait là, incrédule, la bouche béante, les yeux effarés. De plus en plus de plaies se formèrent et c’est alors que s’en suivit une saignée. Le loup se roula sur le sol, cherchant à faire cesser cela, mais l’hémorragie ne fit que s’atténuer. Alarmée, et connaissant certainement mieux que quiconque les effusions de sang, elle se rapprocha du mâle et scruta avec son regard verdoyant le liquide rouge qui s’enfuyait des blessures du loup. Sans plus attendre un court instant, elle se focalisa sur une plus grande plaie que les autres, celle qui se trouvait sur le dos de Mel. Elle devait arrêter le sang, cela devenait vite dangereux pour un être dit « ordinaire », face à son propre pouvoir. Concentrée, elle posa ses paupières sur ses iris et elle puisa au fin fond d’elle-même.

    Quand elle rouvrit ses yeux, son regard était fixé sur le mâle, comme ancré en lui, et elle arrêta, lentement, ordonnant au sang du loup de se calmer. Mais rien n’y fit. Elle inspira profondément, ne comprenant pas vraiment pourquoi le sang ne l’écouta pas du tout, d’habitude, le sang d’autrui s’avérait être plus difficile à contrôler, mais elle finissait toujours par avoir un petit résultat, là rien. Ce ne fut pas pour autant qu’elle se découragea, bien au contraire. Sans aucune hésitation, elle alla posa sa dentition sur son épaule, et s’arrachant, pour la énième fois, un bout de sa peau, du sang s’écoula. Une particularité du sang de la jument, qui servait pratiquement jamais, et qu’elle connaissait parfaitement, était que son sang était partageable avec n’importe quel être vivant, une donneuse universelle, malgré elle. Bloody Imagination s’approcha encore un peu de Mel, et avec un regard rassurant, elle obligea son sang à se poser sur les plaies du mâle pour les stopper. Elle gardait un léger sourire et ce regard réconfortant, et elle s’approchait encore plus du loup blanc. Son sang liquide se souleva lentement, et difficilement, pour aller s’écraser sur le sol, là, juste devant la jument. Elle baissa sa tête, fixant le sol, le sang s’écoulait, et il ne lui obéissait plus. Ce n’était plus son pouvoir qui fonctionnait, mais la véritable nature de son corps. Elle saignait, et elle ne pourrait pas l’arrêter. C’était donc ça, cette étrange atmosphère. Alors, ses dents grincèrent, et songeant désormais qu’elle avait effectuée une plaie bien trop profonde, elle sentit tout son corps frissonner. Bloody releva son visage vers le mâle, et consciente, elle déclara :

    - Nos pouvoirs nous jouent un sale tour, j’en ai bien peur.

    Bloody Imagination ferma fortement ses yeux, espérant qu’à leur ouverture tout serait redevenu normal. Mais non. Au contraire, le mal s’accentua. Et Bloody regarda son corps, qui lentement, rouvrait une à une les blessures qu’elle s’était faite auparavant, toutes. La douleur ne l’effrayait pas, elle était passée au dessus depuis bien longtemps, mais l’aboutissement de toutes ses souffrances la rendit nerveuse. Etait-il possible que sa propre folie la condamne ? Elle gronda, intérieurement, et petit à petit le sang s’écoulait. Alors, elle fixa le mâle, qui devenait flou :

    - Espérons seulement que cela ne nous soit pas fatal.

    Et dans ses derniers mots, la juments tomba sur ses genoux, ses antérieurs pliés, elle baissait sa tête, et son visage était plié sous les traits de la douleur, car même si elle n’avait pas peur de toutes ses souffrances, elle ne pouvait pas les cacher, contrairement à certains, son figure était bien trop expressive. Et ses postérieurs firent de même, s’accroupissant, Bloody Imagination sentit son corps entier s’écrouler.


    Mel, ooh, Mel, je ne veux pas mourir, je ne veux pas te fuir, j’aime tellement être près de toi, je ne veux pas … Je … Je suis envahie par une douce chaleur quand je suis près de toi. Mel … Pensa la femelle.

    Le loup blanc la regardait, elle était désormais sur le sol, et les paupières mi-closes, elle essaya de s’accrocher, sa volonté y était, mais pas son corps.

    Le violoncelle s’écroula à côté du violon couvert de fissures.

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MessageSujet: Re: Fausses notes et dissonance. [Pv Bloody Imagination]   Fausses notes et dissonance. [Pv Bloody Imagination] Icon_minipostedVen 1 Jan - 5:49

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Fausses notes et dissonance. [Pv Bloody Imagination] Melthebeginningoftheend

    Mel regardait, sans mot, le dessin se creuser à même dans ses tissus. Ses yeux s'ouvraient de plus en plus, jusqu'à ressembler à deux grands globes oculaires écarquillés. Épouvanté, il tenta de se hisser sur une patte, mais lorsqu'il voulut bouger l'autre, celle-ci ne sembla pas répondre. Son regard se fixa sur la jument qui semblait elle aussi mal en point. À peine son serpent onduleux se leva de son épaule, qu'il s'écrasa dans une flaque large et détaillée, aux côtés du loup.

    Son cœur se mit à battre plus rapidement, et tout son corps se mit à éprouver des sensations qu'il n'avait jamais auparavant senti: Ses muscles s'étaient crispés, prêts à démarrer au quart de tour ; Sa gorge, sèche, lui avait coupé le souffle court; enfin, sa queue entre les jambes n'améliorait pas l'image de celui qui n'était pas supposé laisser filtrer les sentiments. Mais plus il se sentait frissonner, plus il se sentait pris au piège. Voilà qu'il éprouvait la douleur, le froid! Tantôt la honte, la peur, la détresse...

    " Nos pouvoirs nous jouent un sale tour, j’en ai bien peur. "
    - ...! s'interrompit Mel en posant d'yeux horrifiés en direction de la plaie bien ouverte de l'équidé. Il l'interrogea d'un regard hâtif, mais cette dernière semblait être au bout de ses forces. Mel s'était arrêté de respirer: Le long filet de sang s'écoulait au sol sans écouter une seule fois les directives du corps de la jument, pourtant bien plus massif et influent que lui. Il en perla sur la neige, lentement, à fines répétitions, laissant suivre de la plaie un reste inédit. Mel tressaillit en terreur en voyant le spectacle. Il releva les yeux vers Bloody Imagination, qui avait fermé ses yeux. Lorsqu'elle les rouvrit, une certaine déception étrange se fit sentir dans tous les gestes de son corps. S'attendait-t-elle à un mirage, un rêve?... Eh non.

    " Espérons seulement que cela ne nous soit pas fatal. "
    - Atte... attendez! s'étrangla-t-il dans ce qu'il supposa être un sanglot. Il haussa un sourcil, voyant la jument se plier aux ordres de dame Nature: Elle s'agenouilla dans la neige, puis comme si elle résistait contre une quelconque emprise, elle baissa la tête, troquant son expression passive et presque souriante pour se tordre de douleur. Ses postérieurs ne retinrent pas l'équilibre trop longtemps. Comme un monument lequel les fondations venaient d'être grugées jusqu'à la moelle, la posture de la jument se brisa, brisa comme le rythme de son instrument à cordes.

    Elle s'écroula sur le sol, inerte. Était... était-t-elle morte!? Quelque chose assaillit le loup qui s'était entre-temps lavé, levé, et avait tenté de se remettre de la scène. Quelque chose qu'il ne lui était jamais arrivé depuis un long moment: Des pensées. Des inquiétudes. Qu'est-ce qui se passe? Pourquoi maintenant? Pourquoi... pourquoi je me pose tant de questions? Ça ne fait aucun sens, j'ai vendu mes émotions!

    Mais non... non, pas toutes, j'ai encore... encore celles d'Emily... Alors serais-je à moitié Emily? Est-ce donc la seule raison pourquoi je peut poser autant de questions!?... Oui... oui, c'est la seule raison, bien entendu... Car...carcarcarcar... CAR! Car je suis encore un mâle - du moins en théorie - j'ai encore mon apparence, mais mon esprit n'est plus le même. Non! Mon esprit est encore le même! Quoique... non. En fait, j'ai un esprit maintenant. C'est tellement bizarre... Tellement...

    - Ça me fait mal...
    bredouilla le loup en reculant, pris de vertiges. Il hésita, chancela vers la droite, avança une patte, retenant un hurlement bestial.
    - ... REPRENDS-TOI!... Tu ne vois pas? La douleur... la douleur dans tout son corps... ELLE VA CREVER, MERDE!... Tu ne sais même pas qui elle est. Elle va crever. Freine! Freine tout ça. Freine tes idioties mon vieux sinon t'auras à faire à moi.
    Mel se recula d'un pas, sa bouche débitait des paroles qui ne lui appartenaient pas. Il tira un lourd grondement.

    - Ce n'est pas moi qui parle. Qui es-tu! Ne te sers pas de ma gueule ainsi!!... Non, c'est impossible, où est-ce que j'suis tombé...? FREINE! Freine tout ça j'te dis, avance, lentement. Comme ça? Ouais, tu avances bien, maintenant, lève la patte... l'autre... bien, approche là de son encolure, comme ça, doucement, pas de gestes brusques! Colle ton oreille. Tu entends son cœur?... Oui... Oui tu l'entends. Mais tu es fou, n'oublie pas! Tu parles tout seul -- FREINE. freine tout ça, freine toutes tes émotions. Tu es un maître là dedans, normalement. Pourquoi maintenant? Et puis, qui es-tu? Moi-même? Répondre soi-même à ses propres questions fait d'autant plus mal. Mal comme la douleur. La douleur... -- Dis toi qu'elle souffre plus que toi. C'est ça! Ça y est! D'abord, nettoyer les plaies. Avec quoi?... De la neige? Ah! De la neige! Bonne idée!

    Animé d'un sourire dément, le loup se roula sur le sol pour se couvrir de neige. Il laissa tomber la masse froide sur l'épaule de la jument, donnant quelques coups de langues répétitifs. Empêcher les saignements.

    Il fallait un anticoagulant. Mais ça se trouve où, ces trucs?... Pas dans la neige. Pas ici. Mel fit volte face, effaré, effrayé, mais tout son corps, tout son corps l'interdisait de fuir comme il le voulait. Mais le " vouloir " est un sujet vaste. Était-t-il enclin à réagir à des réflexes primitifs? Il leva sa patte, secouant fort son crâne pour tourner sa tête en direction de la blessée.

    Son air s'était assombri, enhardi. Il montra les crocs, pinçant sa langue entre ceux-là pour foncer dans le sentier à la recherche d'une peut-être plante qui pourrait l'aider. Lui qui savait tout, tout!... Mais cette intelligence et ce savoir ne lui était pas propre. Étais-ce... Étais-ce encore une illusion? Un réflexe? Sa propre volonté? Mel n'était plus capable de discerner ce qui était lui et ce qui ne l'était pas. Qui, d'entre le logique effacé ou le couard terrorisé faisait vraiment partie de sa personnalité?...

    Étais-ce donc Emily? Avait-t-elle sa propre mentalité?... Ou alors étais-ce quelqu'un d'autre?... Quelqu'un d'autre qu'il imaginait? Peut-être la graine qui germait dans son inconscient n'avait été semée que par lui, et lui seul, auquel la responsabilité de ses réactions n'appartenaient qu'à Lui. Oui mais, en ayant vécu toute sa vie, dénué de tout sentiments possibles, surnommé entité par quelques voyageurs, cette fleur sans saveurs ni goût aux pétales déplorables... Qui était-t-Il?... Mel s'était arrêté dans sa course, soustrait à un conflit intérieur qui lui arracha un autre râle.

    Son violon mutilé tremblait dans les mains de son joueur, qui regardait d'yeux horrifiés son ami, incapable de sonner comme ses pairs. Ses notes discordantes et aigres lui écorchèrent les tympans. Il laissa tomber l'instrument, comme s'il l'abandonnait. Mais peu importe les dissonances et les fausses notes, ce violon serait loin de s'abandonner au cruel sort que lui réservait le " destin ". Et il allait surtout empêcher que ce même Destin s'attaque au Violoncelle.

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MessageSujet: Re: Fausses notes et dissonance. [Pv Bloody Imagination]   Fausses notes et dissonance. [Pv Bloody Imagination] Icon_minipostedSam 20 Mar - 22:16

    [ Si j'ai quitté msn sans prévenir hein c'est à cause de ma connexion de merde et je me retrouve sur un putain d'ordi de merde. Bref, soyez zen désolé désolé désolé .... Voilà le RP <3 ]

    La bouche de la jument s’était refermée, ses lèvres sèches étaient collées et comme soudées. La femelle respirait lentement, trop lentement. Son rythme cardiaque était bien trop peu habituel de son excitation quotidienne. Ses yeux eux aussi étaient clos. Seul son thorax se mouvait bien trop doucement. Les crins rouges de la jument voletaient légèrement et le temps semblait s’être arrêté, du moins pour Bloody Imagination.

    « Atte... attendez! » Cria le loup désespéré. Mais c’était trop tard. Bloody avait sombré dans une inconscience partielle. Elle n’était plus en capacité de répondre, seulement d’écouter. Alors, ses oreilles frissonnèrent un tantinet, et son ouïe se focalisa sur la voix raque du mâle. La jument se demanda, pendant un court instant, si elle allait mourir ou non. En tout cas le sang qui se déversait dangereusement de ses plaies sans qu’elle puisse faire la moindre chose lui susurrait que oui. Pourtant, Bloody Imagination qui avait infligé la mort à tant d’être innocent ne voulait certainement pas subir ce sort. La grande jument avait beau une psychopathe morbide elle tenait à la vie encore plus qu’un jeune poulain. Pour elle, la fin de son existence viendrait dans longtemps, l’espérait-elle sans cesse, sa fin viendrait certainement de son plein gré quand Bloody aurait décidé qu’elle vienne. Et ce n’était pas le moment qu’elle se pointe, oh que non. La femelle s’était calmée depuis qu’elle avait rencontré Mel et c’était bien pour tout le monde. Surtout pour les autres, car la furie semblait avoir comme une envie sanguinaire moins importante, et ça personne ne s’en plaindrait. Alors, malgré son corps immobilisé, l’esprit de la jument vint à se cogner à mainte reprise contre la paroi, les limites, de son anatomie. Son âme était en perpétuel mouvement dans l’organisme fatigué de l’équidé. Un soupir réussit à se frayer un chemin entre les lèvres de la jument et à s’enfuir, rejoignant les immensités du ciel. Ce fut un soupir non pas de fin de vie, mais bien un espoir de réussite envers cette abjecte fin. C’était la seule façon qu’elle avait trouvé pour exprimer son envie inespérée de vivre. Comme son corps, qui ressemblait plus à un cadavre qu’autre chose, ne pouvait en aucun cas bouger, son esprit s’agitait de plus en plus, emportant la moindre pensée sur son passage. « Vais-je mourir ?, Vais-je réellement finir ma vie dans cet endroit et devant lui ?, Ne pourrais-je point vivre encore quelques instants magiques auprès de lui ?, Oh, je ne veux pas mourir, je ne peux pas mourir ! Alors que mon cœur est désormais rempli différemment, je me sens obligé de combattre cette nuisance que serait ma fin. Oh Mel je ne peux pas oublier ton regard si profond, laisse moi m’y accrocher, laisse moi encore un peu t’admirer … »

    L’oreille de la jument bougea d’un millimètre, et elle entendit la voix du loup s’accélérer.

    « Ça me fait mal... REPRENDS-TOI!... Tu ne vois pas? La douleur... la douleur dans tout son corps... ELLE VA CREVER, MERDE!... Tu ne sais même pas qui elle est. Elle va crever. Freine! Freine tout ça. Freine tes idioties mon vieux sinon t'auras à faire à moi. »
    Comme si il y avait eu deux voix, la jument quasiment inconsciente n’arrivait pas à suivre. Pourtant elle s’efforcer de rester encore assez dans ce monde pour pouvoir écouter, et se délecter, de Mel. Car si elle devait mourir, elle voudrait avant de partir le voir et l’entendre.

    « Ce n'est pas moi qui parle. Qui es-tu! Ne te sers pas de ma gueule ainsi!!... Non, c'est impossible, où est-ce que j'suis tombé...? FREINE! Freine tout ça j'te dis, avance, lentement. Comme ça? Ouais, tu avances bien, maintenant, lève la patte... l'autre... bien, approche là de son encolure, comme ça, doucement, pas de gestes brusques! Colle ton oreille. Tu entends son cœur?... Oui... Oui tu l'entends. Mais tu es fou, n'oublie pas! Tu parles tout seul -- FREINE. freine tout ça, freine toutes tes émotions. Tu es un maître là dedans, normalement. Pourquoi maintenant? Et puis, qui es-tu? Moi-même? Répondre soi-même à ses propres questions fait d'autant plus mal. Mal comme la douleur. La douleur... -- Dis toi qu'elle souffre plus que toi. C'est ça! Ça y est! D'abord, nettoyer les plaies. Avec quoi?... De la neige? Ah! De la neige! Bonne idée! »

    Cette discussion devenait de plus en plus effrayante et Bloody Imagination se sentait de plus en plus éloigné du monde qu’était le sien. Elle frissonna lorsqu’une substance froide vint à tomber délicatement sur une de ses plus importantes plaies.

    Et sentant couler dans son sang une petite touche d’eau, tout son corps se détendit et étrangement les flux semblèrent se calmer. Bloody se reprit, très lentement. Elle entendit le mâle, en conflit interne, lâcher un râle d’inquiétude. La jument ouvrit un œil, le gauche. Sa pupille était tremblante mais la couleur de son iris était toujours aussi verdoyante, ce qui lui donna une once de vie, une lueur d’énergie. Et puis, elle ouvrit l’autre œil. Enfin ses lèvres se décollèrent, non sans difficultés, et elle toussa. Trois fois pour être exact. Elle cracha certainement un peu de sang, mais avec la flaque qui l’entourait cela parut ridicule. Elle soupira, profondément, et elle réussit à discerner la silhouette du loup alarmé. Bloody sourit. Son sourire était placé à un moment improbable mais il était bien là. Et puis, il était si sincère que même son pire ennemi aurait été comme attendri. La femelle se reprit, encore un peu. Le sang ne e déversait presque plus. Comment était-ce possible ? Là, juste quelques secondes auparavant il s’agissait presque d’un torrent rouge. Et comme si le simple fait que quelqu’un s’inquiète pour elle, que quelqu’un cherche à l’aider, que quelqu’un lui prête une attention aussi touchante, avait empêché sa mort. Tout autour de l’équidé la neige était tâchée de rouge. Dans un élan de vigueur, Bloody Imagination souleva sa lourde tête et ainsi elle réussit mieux à voir Mel.

    Son sauveur, qui n’avait quasiment rien fait. Mais quand même.

    Il était là, semblait se quereller intérieurement. Il tremblait, frissonnait, et surtout il ne pouvait s’empêcher de ne pas bouger. Tout le contraire de ses habitudes quoi. Le voir ainsi alarma encore plus la femelle. Elle sentit quand elle la tempête s’était calmée, alors, elle qui était désormais aussi agitée qu’un roc, elle se coucha plus confortablement. Elle ne tenta pas de se lever ne voulant pas rechuter. Dans une position de ruminant, son encolure se courba et son visage face à Mel s’éclaircit un peu. Inspirant et expirant lentement Bloody Imagination reprenait doucement son souffle de vie, et n’était pas prête de le lâcher. On pouvait voir dans son regard une détermination hors du commun. Cette lueur qui scintillait semblait être impossible à enlever de ses iris. Son état s’était stabilisé, et désormais bien consciente, malgré une fatigue compréhensible, Bloody ouvrit encore un peu plus sa bouche. Et elle fit bouger sa langue, actionnant la magie du langage, fixant le loup blanc :


    - Mel, calme-toi. Reviens vers moi, assois-toi. C’était un conseil, rien de plus. Car l’agitation du mâle était impressionnante.

    - Montre-moi donc ta plaie, que je m’assure de sa cicatrisation. Comme si Bloody voulait, même avant de sauver sa propre vie, s’assurer que celle du canidé était hors de danger.

    Le long toupet de la jument était collé sur son front à cause de sa transpiration mais aussi à cause du sang qui provenait d’une de ses nombreuses plaies. Son visage était fatigué, mais sa détermination de plomb. Et puis, calmement, elle se détendit. Ses muscles n’étaient plus crispés, et elle ne pensait déjà plus à ses blessures. De son regard vert, elle admirait le loup maculé de sang. Sa mèche bleutée s’envolait de temps à autre comme portée par le grand vent. Il faisait froid, mais Bloody ne frissonnait pas, elle ne frissonnait plus, car elle était là, en face de lui, avec lui, près de lui.

    Le violoncelle se pencha vers le petit violon, et sentant ses nombreuses fissures il s’assura que l’unique de celle de son compagnon fut juste superficielle. Et c’est alors, que son rythme se ralentit, et une note presque joyeuse vint à clôturer la page de la partition. Le joueur en tourna une autre, et les notes semblaient étrangement calmes, comme si on avait échangé leurs partitions.


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Furka
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MessageSujet: Re: Fausses notes et dissonance. [Pv Bloody Imagination]   Fausses notes et dissonance. [Pv Bloody Imagination] Icon_minipostedSam 17 Avr - 22:45

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MessageSujet: Re: Fausses notes et dissonance. [Pv Bloody Imagination]   Fausses notes et dissonance. [Pv Bloody Imagination] Icon_minipostedVen 30 Avr - 0:08

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MessageSujet: Re: Fausses notes et dissonance. [Pv Bloody Imagination]   Fausses notes et dissonance. [Pv Bloody Imagination] Icon_minipostedDim 16 Mai - 21:47

Citation :
    Mel avait détalé sur le chemin, ses foulées entre-coupées par de l'hésitation naissante en lui. Quelle plaie, avoir des sentiments... Sentir, ressentir ce que les autres vivaient, comme une espèce d'empathie surexploitée... Dégoûtant. Et ce qui était encore plus dégoûtant, ce devait être le fait qu'il pouvait juger, comprendre que certaines choses pouvaient le dégoûter, comme il pouvait en apprécier. Étrange. Logique? Pas du tout.

    Enfin, dans cet état, savoir ce qui était logique ou non le laissait dans ce branle-bas de combat dans lequel il luttait contre lui-même. Et se parler à soi-même, ... ça pouvait montrer à quel point sa situation unique le poussait au tréfonds d'une solitude incandescente. Sur la même lancée, ce n'était pas de lui qu'il s'inquiétait ( c'était tout nouveau pour lui, il ne le faisait pas encore ), mais bien pour Bloody Imagination, imposante jument qui avait fait irruption dans sa vie.

    Et de sa présence rassérénée, émergeait tout de même un doute. Que l'imbécile qu'il est soit damné pour l'éternité, qu'une perte de mémoire probablement passagère l'eut frappé. Étais-ce une connaissance? Une inconnue? Quoi qu'il en soit, elle restait sa seule alliée du moment: Son instinct le dictait de la protéger au péril de sa vie. Restait qu'il ne savait même pas son nom. Et l'appeler sans cesse " L'inconnue " faisait un peu barbare. Comment l'équidé pouvait bien se sentir? Mel ne cessait de se poser cette question, farfouillant dans la neige à la recherche d'une potentielle plante bleue laquelle les vapeurs à l'eau chaude pouvait aider certaines écorchures. Il n'y avait pas une minute à perdre! Redoublant ses foulées, le canidé s'égara dans un brouillard douteux en furetant les lieux pour retrouver ladite plante.

    Sa quête dérisoire s'en termina par un râle désespéré, où il revint à la charge vers la blessée. Qu'elle idée que de chercher pour une gousse de plante qui n'existait probablement pas!...

    Tant pis.

    Le petit violon stridula des notes écorchées, à la recherche du violoncelle. Il entendait ses notes plates, atones, jugeant le tout d'un crescendo qui assourdissait les autres instruments, qui, hébétés, semblaient s'être tus. Le violon mutilé se remit à jouer ses notes terrifiantes dans l'Espoir d'une réponse.

    - Eh!... EHHH! ... Êtes-vous... ici? Êtes--
    ses pattes maladroites butèrent contre la carcasse de l'équidé. Mel s'affala de tout son long, à moitié sur le flanc, à moitié sur le dos. Il écarquilla ses yeux pour comprendre qu'il se trouvait au dessus de la blessée. Prestement, il bondit sur ses pattes pour soulever de la neige et en répandre sur le corps de la jument, qui répondit à son appel. Son sang avait cessé de coulé. Étais-ce à cause de la neige? Sinon grâce à la force de sa volonté? Mel ne tenait pas en place, tremblant, frissonnant, terrorisé à l'idée de l'avoir tuée. Quelle ironie: Lui qui était amorphe, lui qui ne parlait qu'en vers, se trouvait face à l'autre qui avait pianoté des sabots sur le sol, hennit en cœur à son rythme cardiaque... Les rôles étaient inversés. Bloody Imagination esquissa enfin un mouvement: Non pas une révérence ou une ruade, mais un mouvement de sa lourde tête qui s'était soulevée, permettant à ses pattes d'adopter une position un peu plus confortable. Summum à la chose, ses lèvres s'entrouvrirent pour laisser souffler sa voix cristalline aux connotations aigres.

    " Mel, calme-toi. Reviens vers moi, assois-toi. "
    - ... Bon. Et comme un automate, les pulsions et les spasmes chez le canidé se turent à petit feu, soulevant une de ses pattes qu'il dirigea vers l'équidé, mouvant tout son corps en sa direction. Ses muscles se relâchèrent, et il s'assied, là, immobile, carrure imparfaite.

    " Montre-moi donc ta plaie, que je m’assure de sa cicatrisation. " Qu'il prit comme un ordre, et pourtant, sa voix se mit à chevrotter une nouvelle fois. Ce n'était pas de la timidité, c'était autre chose, comme si une douleur le tenaillait à l'idée de prononcer des mots... de son propre gré.
    - La plaie... Elle...Ses yeux s'étaient maintenus clos. Une ultime effort lui fit siffler les mots suivants: Elle me... Elle nous. Elle nous font... peur.

    Le violon s'était arrêté de jouer un moment, vulgaire harmonie à la mélodie envahissante du violoncelle. Musique forte, puissante, calme, lente, peu à peu s'atténuant dans un silence, laissant place à quelques notes vivifiantes qui encouragèrent le violon à poursuivre son chemin. On attacha deux cordes ensembles, et le son qui émanât de la caisse de son de l'instrument se vit bucolique, tant qu'on pouvait en imaginer un paysage tout aussi grandiose se libérer de ses notes enchaînées, courtes, espacées. Le violon tentait tant bien que mal de suivre la cadence du violoncelle, réduit à accentuer le son des notes de son pair.

    Là, recroquevillé contre la jument, il ne ressemblait plus à cette fleur sans goût, mais à ce jeune louveteau qui regrettait tout ses actes, qui se méprisait de par sa stupidité, de par son égoïsme... Et pourtant, il ne s'était jamais senti aussi heureux.
    - Peut-on... peut-on mourir d'une émotion.
    Ses oreilles s'étaient pliées. On pouvait se rappeler des incessantes questions de la jument auparavant, de mêmes qu'aux suppositions du loup qui répondait si spontanément. C'était son tour de poser des questions, même si elles sonnaient comme des réfutations plutôt que des interrogations.

    [Après mille ans x_x;]
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MessageSujet: Re: Fausses notes et dissonance. [Pv Bloody Imagination]   Fausses notes et dissonance. [Pv Bloody Imagination] Icon_minipostedSam 5 Juin - 12:34

    Le loup blanc cherchait avec ardeur une chose dont Bloody ignorait complètement l’existence. Il creusait, creusait, soulevant la neige mais il semblait ne rien trouver. Alors, Bloody soupirait, calmement. Et puis le mâle se résigna à abandonner ses recherches pour se précipiter vers la jument, en espérant que celle-ci ne soit pas déjà partie dans le pays des morts. Non, Bloody Imagination était toujours là et elle respirait lentement, très lentement, trop lentement.

    « Eh!... EHHH! ... Êtes-vous... ici? Êtes …» Et en se rapprochant bien trop vite de la jument il ne sut apprécier les distances trébuchant et allant s’écraser contre le dos chaud de celle-ci. Tout confus, il se releva rapidement, mais son pelage était encore plus immaculé de rouge. Et puis, finalement, le mâle réussit à se calmer sous les conseils adroits de la jument.

    « ... Bon. » Déclara-t-il simplement. Bloody laissa un faible sourire sur ses lèvres sèches, et elle attendit la réponse de Mel. Pour la première fois de sa vie, sans doute, Bloody Imagination était très calme et son impatiente s’était dissipée. Comme si, la gamine au plus profond d’elle qui bien souvent ressortait, avait disparu, pour un certain temps. Bloody était changeante, mais pas à ce point. Peut-être que les blessures lui avaient donné un trop gros coup sur la tête, et que son humeur était plus légèrement que d’habitude. Sans doute. Le vagabond finit enfin par se calmer, lui aussi, et inspecta sa plaie, pour faire un petit rapport à la femelle couchée :
    « La plaie... Elle... » Il hésita, et prit une grande inspiration : « Elle me... Elle nous. Elle nous font... peur. »

    Perplexe, la jument leva un sourcil. « Nous » ? De qui parlait-il d’autre ? Est-ce que le fait que des émotions étaient remontés dans son corps, dans son esprit l’avait tellement troublé qu’une double personnalité s’était dédoublé ? Bloody inspira à son tour, mais elle ne prit en aucun cas le loup pour un fou. Elle le voyait juste comme un flocon instable, et bien agité, normal il lui manquait un petit bout de neige. Eh oui, quelqu’’une double personnalité s’était dédoublé ? Bloody inspira à son tour, mais elle ne prit en aucun cas le loup pour un fou. Elle le voyait juste comme un flocon instable, et bien agité, normal il lui manquait un petit bout de neige. Eh oui, quelqu’un avait voulu voir le flocon de plus près et en le touchant il l’avait abîmé. Mais ce quelqu’un n’était-il pas Bloody Imagination elle-même. A cette simple pensée, elle eut des frissons, et ses sourcils s’inclinèrent. Elle ne voulait pas, non, elle ne voulait pas que ça soit de sa faute, Bloody ne voulait pas faire de mal, pour une fois, pour la toute première fois. Ses dents grincèrent.

    Le violoncelle grinça, et observant le petit violon perturbé, il s’inquiéta un tantinet. Pourtant, il était conscient des fausses notes qu’il avait probablement faites. Le joueur bascula le grand instrument, et celui-ci ne quitta pas la corde unique du violon qui semblait être devenue double.


    « Peut-on... peut-on mourir d'une émotion. » Déclara sur un ton très étrange Mel. Mel le vagabond sans émotion n’était plus qu’un îlot envahi par les colons des sentiments. Bloody voulait le rassurer, le serrer fort, mais elle savait que son corps était bien trop meurtrie pour bouger. Elle, elle devait attendre. Mais lui, lui qui était assaillit par ces émotions bien trop lourdes à porter, comment pouvait-on le faire rester calme et immobile. Mel ne pouvait pas attendre que ça passe, normal. Alors, de sa belle voix, féminine, Bloody Imagination chercha ses mots pendant un court instant, et déclara sans trop de peine :

    - Mel, voyons … Les émotions font parties de tous les êtres, et même si les tiennent furent scellées, ce n’est pas pour autant qu’à leur retour elles vont de tuer. Il faut simplement rester calme, tu comprends, essayer d’analyser, comme tu le fait si bien d’habitude. Je sais que ça doit être compliqué, mais essaye, d’accord ? Elle se tut un instant, et fixa les grands yeux bleus du loup. Son regard vert était chaleureux, et affectueux.

    - Mel, aussi proche que tu es de moi actuellement, jamais tu ne mourras. Je te protégerai, en tout cas je ferai tout pour.

    Bloody Imagination faillit presque rougir, mais non. Sa belle peau grise et luisante de sang resta comme elle était. La femelle l’observa, espérant qu’il arriverait à suivre ses conseils.

    Le violoncelle jouait calmement et essayer d’imposer son rythme au petit violon blanc. Celui-ci ne savait presque plus jouer tellement l’avoue d’une corde l’avait perturbé. Le violoncelle fissuré veillait, veillerait tout le long du concert sur son très cher ami blanc.


    ( DESOLEEE DU RETARD KAOSCHERIE ._. <3)
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